La Tunisie est de plus en plus conquise par des groupes financiers étrangers, émiratis en particulier, soucieux de placer leurs pétrodollars ou leurs euros sonnan...
La
Tunisie est de plus en plus conquise par des groupes financiers
étrangers, émiratis en particulier, soucieux de placer
leurs pétrodollars ou leurs euros sonnants et trébuchants
dans des mégaprojets destinés à faire de ce pays
sans grandes ressources naturelles une "plate-forme internationale de
services et d'affaires". Accès à la
Méditerranée, main d'œuvre qualifiée et bon
marché, stabilité politique et proximité du vieux
continent sont notamment cités par les investisseurs
étrangers pour expliquer leur engouement pour ce petit pays
d'Afrique du nord aux portes de l'Europe. Le
groupe émirati Dubaï Holding vient d'engager 14 milliards
de dollars dans un complexe immobilier baptisé" portail de la
méditerranée, cite du siècle" et inauguré
en grande pompe début août 2007 par Cheïkh Mohamed
Ben Rached al-Maktoum, vice président des Emirats arabes Unis et
gouverneur de l'Emirat de Dubaï. Sama Dubaï, filière
immobilière du groupe, s'était vu offrir par le
gouvernement tunisien au dinar symbolique 830 hectares du domaine
public pour ce projet, qui génèrerait plus de 100.000
emplois dans un pays où les diplômés de
l'université sont frappés par le chômage. Un
autre groupe émirati, Al Maâbar international investements
compagny, a annoncé le 5 février dernier un
investissement de dix milliards de dollars pour la construction d'un
complexe immobilier de luxe qui sera implanté sur 5000 hectares
gagnés sur une lagune à l'Ariana . Outre un quartier
résidentiel pour 6000 habitants, ce projet baptisé "Bled
Al ward" ( la ville des roses) comprend un terrain de golf, des centres
commerciaux et une cité médicale haut de gamme
destinée à améliorer l'offre tunisienne en
matière de tourisme de santé. De
son côté le groupe Abou Khater a entamé la
construction d'une cité sportive s'étalant sur 250
hectares dans la région du la c nord de Tunis. Ce projet se
compose notamment de neuf centres sportifs de formation, dont une
académie de football dotée d'un stade de 20.000
spectateurs, deux piscines, treize terrains de tennis , une salle
omnisports d'une capacité de 5000 personnes et un terrain de
golf de 88 hectares. La construction de quartiers résidentiels
est également prévue dans cette cité de 50.000
habitants conçue sous forme d'îlots entourés, selon
les dirigeants du groupe émirati qui compte vingt-six
sociétés opérant essentiellement dans l'industrie,
l'immobilier, les banques et le commerce. Et
lust but not least pour les émiratis, la société
Emaar a obtenu la réalisation d'un immense complexe touristique
à Hergla, sur la côte est du pays, pour deux millars de
dollars. La banque islamique "Gulf Finance House" avait par ailleurs
annoncé mi décembre dernier un investissement de trois
milliards de dollars pour la création d'un port financier
off-shore à Tunis, le premier du genre en Afrique du Nord. Le
projet, présenté récemment à Tunis par le
président de la banque bahreïnie, Esam Jenahi, sera
implanté sur 450 hectares situés à Raoued, dans la
banlieue nord de Tunis, en vertu d'un accord signé avec le
gouvernement. Outre l’accueil des professionnels et entreprises
d’activités de soutien, le projet comporte "un Corporate
Center, un centre d’investissement bancaire et de conseil, un
centre d’assurance et un centre de transactions", selon Peter
Panayiotou, un responsable de la banque. Sentant
la rude concurrence des capitaux arabes, les groupes européens
semblent de plus en plus soucieux d'avoir leur part du gâteau des
méga-projets, la Tunisie étant traditionnellement
liée à l'Europe par le commerce (80% des échanges)
ainsi que par un partenariat à forte connotation culturelle et
socio-économique. A preuve: le groupe
italien Preatoni va ouvrir le bal avec un investissemnt de 15 milliards
d'euros pour la réalisation d'un complexe touristique
écologique à Sejnane, une ville côtière dans
le nord-ouest de la Tunisie. Le complexe qui s'étalera sur "des
dizaines de kilomètres carrés" comprend notamment des
unités hôtelières, des logements écologiques
et des réserves naturelles. La construction de terrains de golf
et de réseaux de transports peu polluants est également
prévue dans ce projet qui devrait générer 30.000
emplois. Le groupe italien dont le le PDG, Ernesto Preatoni, avait
été reçu par le président tunisien Zine El
Abidine Ben Ali en octobre 2007 opère essentiellement dans le
tourisme et possède plus de quarante unités
hôtelières dans quinze pays. Outre
le "cash-flow" injecté dans l'économie tunisienne, ces
méga-projets devraient créer quelque 160.000 emplois
directs et indirects, ce qui représente une énorme
bouffée d'oxygène pour le marché d el'emploi qui
stagne depuis plusieurs années. L'attraction des ces
investissements gigantesques est loin d'être le fruit d'un hasard
du calendrier. En effet, le gouvernement tunisien
ne cesse de simplifier les procédures administratives et
d'accorder des avantages fiscaux aux investisseurs étrangers,
des demandes insistantes des bailleurs de fonds (Fonds Monétaire
International, Banque Mondiale) et un élément essentiel
dans la relance des investissements extérieurs. Parmi les
principales mesures prises, on peut notamment citer l'allègement
des autorisations préalables aux activités commerciales
de loisirs, l'adpotion d'une loi sur la concession ainsi que
l'organisation d'un forum annuel pour présenter l'environnement
des affaires te les opportunités d'investissement dans les
différents secteurs. La Tunisie ne tardera pas à
récolter les fruits de cette politique audacieuse qui lui avait
valu parfois les foudres de certains esprits chagrins qui n'arrivent
pas encore à assimiler la logique de la mondialisation rampante. Source : Tourismag
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