Un objectif de 5 milliards de dollars d’investissements directs à la fin 2008 a été affiché lors de la visite du président du conseil des ministres égyptien à Alger
Un objectif de 5 milliards de dollars d’investissements directs à la fin 2008 a été affiché lors de la visite du président du conseil des ministres égyptien à Alger
Les investissements égyptiens en Algérie devraient atteindre, à la fin 2008, les cinq milliards de dollars. Cela va renforcer la position de l’Egypte en tant que premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie.
La haute commission mixte, présidée par les chefs de gouvernement des deux pays, s’est réunie à Alger début mars 2008 et a élaboré une série de textes pour garantir une ossature durable à cette coopération. Alger et le Caire entendent hisser la coopération économique entre eux « à la hauteur des relations politiques exceptionnelles ».
Toutefois, le président du Conseil des ministres égyptien, Ahmed Nadhif s’est plaint devant son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem, des lenteurs bureaucratiques et des blocages bancaires dressés devant les investisseurs. « Pour faire sortir un container du port d’Alger, il faut attendre trois mois », a regretté un chef d’entreprise égyptien.
En plus d’être engorgé à longueur d’année, le port d’Alger traîne la réputation de couver une bureaucratie douanière particulièrement lourde.
« Nous allons œuvrer pour régler les problèmes qui entravent le développement d’un véritable partenariat économique », a promis le chef du gouvernement algérien.Ahmed Nadhif a, lui, souhaite accorder « toutes les facilités » aux hommes d’affaires algériens en quête d’opportunités en Egypte.
L’Algérie développe actuellement à peine une douzaine de petits projets dans ce pays. Rien à voir avec l’engagement égyptien en Algérie, plus offensif et plus sérieux. Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie et de la promotion des investissements, a annoncé qu’une délégation d’opérateurs économiques algériens vont bientôt se rendre au Caire pour prospecter le marché égyptien.
La principale firme algérienne, Sonatrach, développe avec le norvégien Statoil un bloc d’exploration pétrolière dans l’offshore égyptien. Dans les prochains mois, des sociétés mixtes vont être crées dans le secteur de liquéfaction.
« Les ministres et les experts des deux pays ont pu identifier des possibilités extrêmement encourageantes de coopération dans le secteur de l'énergie », a précisé à la presse, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères.
Actuellement, les Egyptiens sont présents en Algérie avec 30 projets, couvrants plusieurs domaines comme l’industrie, le bâtiment, le tourisme, l’agriculture et les transports.
« Parmi ces investissements, 25 projets sont totalement
égyptiens et 5 autres en partenariat avec l’Algérie
ou d’autres partenaires étrangers.
Ces projets ont permis
la création de 5 278 emplois », a indiqué
Assem Raghab, responsable de l’institution égyptienne en
charge des investissements et des zones franches (GAFI).
La holding Orascom Telecom (OTH), qui détient la licence de téléphonie mobile Djezzy, est le principal investisseur égyptien en Algérie avec presque 3 milliards de dollars engagés depuis l’installation dans le pays en 2001.
Orascom Algérie, qui représente 40 % du chiffre d’affaire de la holding mère, emploie 2900 salariés. Fin 2007, le nombre d’abonnés Djezzy avoisine, selon les chiffres de l’entreprise, les 13 millions.
Orascom, qui entend diversifier ses activités, vient de sceller une alliance avec la Commercial International Bank (CIB) pour ouvrir une représentation en Algérie. A cet effet, une demande d’agrément a été faite à la Banque d’Algérie (banque centrale).
La CIB figure en tête de liste des banques commerciales égyptiennes. Le groupe El Izz Steel travaille actuellement pour la réalisation d’un complexe sidérurgique dans la région de Jijel (ville côtière de l’Est algérien).
Le montant de l’investissement est de 1,2 milliard de dollars. L’usine devra produire 1,5 million de tonnes d’acier par an. Cela dit, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Egypte demeurent toujours faibles avec à peine 800 millions de dollars en 2007.
D’où la volonté des dirigeants des deux pays d’améliorer le niveau de la coopération et de raser « tout ce qui peut influer négativement » sur l’intensification des échanges. «C’est une coopération stratégique », a appuyé Abdelaziz Belkhadem.
Source : Les Afriques
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