Les opérations illégales des deux traders du Crédit Agricole du Maroc ont pu générer des primes de 36 millions DH. Une réunion est prévue jeudi à Paris entre les resp...
Les opérations illégales des deux traders du Crédit Agricole du Maroc ont pu générer des primes de 36 millions DH. Une réunion est prévue jeudi à Paris entre les responsables du Crédit Agricole du Maroc et Calyon.
La réunion qui devait avoir lieu vendredi dernier avec les responsables de Calyon a été annulée à la dernière minute. Quelles en sont les raisons ?
Karim Belmaachi : Effectivement, des gens de Calyon se sont déplacés de Paris à Rabat, vendredi dernier, mais nous n’avons pas tenu de réunion parce que les gens qui sont venus s’occupent uniquement de produits structurés. Il ne s'agit pas de décideurs de cette filiale du Crédit Agricole France.
Que comptez-vous faire ?
Une
autre réunion est programmée demain jeudi à Paris.
Cette réunion sera d’égal à égal.
Nous demandons une annulation de ces opérations, nulles et non
avenues, qui datent depuis le mois de mai de l’année
dernière. On a fait une consultation juridique et notre dossier
est blindé. Nous n’avons aucun problème.
Et les deux traders… ?
Vous
savez, les démissions du responsable de la salle des
marchés et son adjoint ne sont pas encore acceptées. Ils
travaillent actuellement au Crédit du Maroc alors qu'ils
n’ont toujours pas reçu de solde de tout compte. Il
s’agit donc d’une infraction au Code du travail de la part
du nouvel employeur.
Aujourd’hui, la banque Crédit du Maroc estime qu’elle n’est pas partie prenante de cette affaire. Mais cette histoire remonte au temps où nous avions un problème sur le logo. Avec Crédit Agricole France, on s’est mis d’accord pour arrêter cette polémique et entamer une période de coopération.
Et c’est dans ce cadre que nous avons envoyé les deux traders concernés en stage à Calyon Bahrein, Calyon Dubai, Calyon Paris et Calyon Londres pour être bien formés. Non seulement ils ont appris, mais ils ont fait des opérations illégales par téléphone parce qu’ils sont devenus copains avec d'autres collaborateurs. Aujourd’hui, ils ont été recrutés par Crédit du Maroc pour traiter des opérations avec Calyon.
C’est
en enregistrant des gains que vous avez pu découvrir ces
opérations? Quel est le montant des primes que ces deux traders
ont pu générer pour le Crédit Agricole du Maroc ?
Nous
avons gagné près de 36 millions de dirhams. Vous savez,
c’est nous qui avons avisé le gouverneur de Banque
Al-Maghrib de ces opérations surréalistes et
rocambolesques traitées uniquement par téléphone
et à travers des boîtes email personnelles. Et c’est
à travers le back-office de l’autre partie que nous avons
pu détecter ces opérations.
Pour votre salle des marchés, comptez-vous redoubler de vigilance ?
Ce
n’est pas un problème de vigilance ! Il n’y a aucun
back-office au monde qui permet de détecter, sauf si on met
l’ensemble des collaborateurs sous écoute, les
boîtes email personnelles des traders. Le problème se pose
pour le back-office de l’autre côté. La
première opération remonte à mai 2007. Comment se
fait-il que Calyon, avec qui il n’y a pas de contrat signé
depuis cette date, continue à faire ces opérations ?
Quand
on n’a pas de réponse à un contrat qui date de mai
de l’année dernière, la moindre chose est
d’alerter la banque pour savoir pourquoi le contrat n’a pas
été signé. Une grave défaillance de la part
de l’autre partie.
Qu’en pense le GPBM ?
Effectivement,
nous avons contacté le Groupement professionnel des banques
marocaines (GPBM) pour l’organisation d’une rencontre sur
la déontologie, mais le Crédit du Maroc
n’était pas favorable à cette initiative.
Source : Aujourd'hui Le Maroc
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