Plusieurs opérateurs du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont plaidé à Tanger pour l'introduction des matériaux de construction préfabr...
Plusieurs opérateurs du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont plaidé à Tanger pour l'introduction des matériaux de construction préfabriqués afin de moderniser le secteur de l'immobilier et sécuriser l'acte de bâtir.
Lors d'une rencontre organisée ce week-end à Tanger par la fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP section Tanger-Tétouan), plusieurs opérateurs BTP ont estimé que la grande dynamique de l'immobilier au Maroc nécessite la modernisation du secteur afin de satisfaire aux normes de sécurité et prévenir les risques susceptibles de générer des drames tels celui survenu récemment à Kénitra.
L'introduction des entrants prêts à l'emploi normalisés par le recours à des entreprises spécialisées est l'une des conditions nécessaires pour moderniser le secteur et optimiser la qualité et la sécurité des constructions, ont estimé différents intervenants à cette rencontre.
Le président de l'association marocaine des producteurs de béton prêt à l'emploi, M. Omar Abarro, a relevé que l'usage des matériaux préfabriqués et normalisés demeure très faible au Maroc.
Le taux de pénétration de ce procédé sur les chantiers de construction ne dépassait pas les 1,8 pc en 1992 et malgré une progression de l'activité des centrales de production du béton prêt à l'emploi de l'ordre de 26 pc depuis 2001, le taux de pénétration est à peine passé à 9 pc en 2007, a-t-il souligné.
Le béton prêt à l'emploi, qui répond aux normes de sécurité par un dosage précis et approprié à chaque type de construction, représente un taux de pénétration de 47 pc en Europe et de 75 pc aux Etats-Unis, a-t-il fait remarquer.
Sur l'ensemble du territoire national exercent actuellement 40 opérateurs du béton prêt à l'emploi à travers 100 centrales de production. A ce sujet, l'intervenant a relevé une faible couverture géographique avec une forte concentration de ces opérateurs sur les grands pôles urbains (Casablanca Marrakech, Tanger).
Un représentant d'un autre segment des intrants prêts à l'emploi (planchers préfabriqués) a soulevé la réticence de certains opérateurs à consentir un surcoût pour investir dans la qualité et la sécurité de l'acte de bâtir.
Les chantiers du secteur de l'immobilier connaissent une prédominance des entreprises non structurées et peu qualifiées avec des procédés traditionnels dans l'exécution des travaux, a-t-il dit.
De l'avis des intervenants à cette rencontre de sensibilisation, les intrants et matériaux préfabriqués, véritable indicateur de la modernisation du secteur, présentent plusieurs avantages.
Outre la sécurité à travers un processus de production normalisé et supervisé par des experts, le préfabriqué contribue à la protection de l'environnement par une optimisation des ressources et l'usage de matières premières écologiques.
Le directeur commercial de Lafarge-Maroc, M. Abdessalam Bikdir a étayé cette faible proportion du recours aux intrants préfabriqués par les chiffres relatifs à la répartition de la production de son entreprise qui représente 40 pc de part de marché au niveau national.
Sur une production de 12 millions tonnes/an, les opérateurs du préfabriqués ne représentent que 5,1 pc de la demande, contre 71,5 pc pour le négoce, a-t-il souligné à ce sujet.
Lors de cette rencontre, les participants ont été unanimes à plaider pour une organisation du secteur du BTP et à lutter contre le phénomène des entreprises informelles sur les chantiers de l'immobilier.
Il s'agit d'infléchir la tendance actuelle de la prédominance des opérateurs de l'informel. Selon un intervenant, de 160 entreprises qualifiées et structurées dans la construction à Marrakech, il n'en reste actuellement que 100 unités.
L'on a également plaidé pour l'élaboration d'un code général de la construction, le renforcement de l'arsenal normatif, le contrôle des chantiers, l'institution de labels et certifications pour les entreprises de construction et la mise en place des mécanismes imposant l'obligation du respect des normes sur les chantiers.
Ont pris part à cette rencontre plusieurs opérateurs du secteur de l'immobilier, des responsables du ministère de l'habitat, des architectes et des ingénieurs de l'immobilier.
Source : Casafree
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