Marc Thépot explique les raisons du malaise que vit Accor Maroc à la suite des inquiétudes exprimées par le cadres marocains au sujet de la nouvelle straté...
Marc Thépot explique les raisons du malaise que vit Accor Maroc à la suite des inquiétudes exprimées par le cadres marocains au sujet de la nouvelle stratégie Sofitel. Il met cette situation sur le compte de la résistance au changement tout en renouvelant son adhésion à la stratégie de son groupe d’origine.
ALM : Quelles sont les raisons du malaise que vit Accor Maroc ?
Marc Thépot :
Il n’y a pas de malaise à Accor Maroc. Maintenant, et
comme dans toutes les entreprises, il y a des changements.
D’abord, il y a un point important qu’il faut
préciser Accor Maroc est une entreprise marocaine avec 65
% du capital marocain. Aujourd’hui, sur 26 directeurs
d’hôtels, il y a un seul Français qui est à
Fès. Donc, on ne peut pas dire qu’on ne privilégie
pas le management marocain. On met en avant les qualités des
cadres marocains ayant évolué à
l’étranger. Je peux même vous donner un exemple de
Marocains avec nous et qui sont revenus de France.
Votre nouvelle stratégie pour les Sofitel ne développe-t-elle pas des inquiétudes ?
Ce
qui est vrai, c’est qu’il y a effectivement une
stratégie qui se développe pour Sofitel. Elle vise
à faire de Sofitel une chaîne internationale de luxe. Pour
cela, le groupe veut mettre en place un certain nombre de choses.
Vous
comprenez que les exigences en termes d’investissements, de
services, de positionnement et de commercialisation sont
différentes pour les hôtels de luxe. On veut traiter les
Sofitel comme une entité séparée.
Les Sofitel auront donc une gestion à part ?
A
partir du moment où l’on a décidé de
rehausser le niveau de Sofitel et d’adopter de nouveaux
standards, le management doit accepter de se remettre en cause et de
tirer vers le haut.
À partir de là, il peut y avoir
des résistances comme dans toute entreprise. Si on voit
les résultats excellents de 2007, on ne peut pas parler de
malaise. Et depuis le début de l’année 2008, les
choses sont également bien orientées.
Que voulez-vous dire par résistance ?
Dans
l’organisation de Sofitel, la nouvelle exigence impose des
remises en question. Mais il ne s’agit pas de
découper les Sofitel du reste. Il est plutôt question
d’aptitude et de comportement. Il nous faut des gens qui
comprennent le Maroc, qu’ils soient marocains si possible, qui
connaissent le luxe et qui soient en adéquation avec la
stratégie du groupe. Le débat ne se pose pas en
terme de nationalité.
Qu’en est-il du management ?
Dans
le cadre de cette organisation dédiée, il y a eu
effectivement des ajustements qui ont pu entraîner un certain
nombre de remises en cause.
Il s’agissait de changer
et de faire du Sofitel les plus beaux hôtels du monde. Il
s’agit notamment du Sofitel Marrakech, Jamai et Agadir.
Pensez-vous que Accor a rempli ses engagements ?
Accor
et Risma ont fait plus que remplir leurs engagements. En particulier,
lorsque Risma a acquis, en juin 2007, Hilton Rabat avec un
investissement considérable de plus de 700 millions dirhams,
avec la prévision d’un gros travail de rénovation,
c’est justement pour installer un Sofitel à Rabat.
Accor
Maroc et Risma n’ont jamais autant investi que lors de ces
dernières années. En fait, 2007 est plutôt
une année de concrétisation. L’acquisition de
Hilton Rabat est vraiment le signe de l’engagement du groupe dans
le paysage marocain.
Selon vous, Accor a-t-il profité d’avantages particuliers accordés par l’Etat ?
Lorsqu’on
dit qu’Accor a profité d’avantages particuliers, ce
n’est pas vrai. Il y a eu des avantages consentis à Accor
en tant que investisseur hôtelier.
Mais, Accor a
été un lièvre, un précurseur.
Aujourd’hui, tous les groupes hôteliers
bénéficient des mêmes avantages qui sont
l’exonération des droits de douane sur les
équipements hôteliers importés et une
exonération de l’impôt sur les
sociétés au prorata du chiffre d’affaires
réalisé. Mais, il n’y a pas de notre point de
vue un traitement particulier réservé à Accor.
Et
quel est votre avenir personnel dans ce groupe après
près de 8 années passées au Maroc ?
Je
suis le président-directeur général d’Accor
Maroc, à ce titre-là, je suis le patron d’Accor
Maroc. Je supervise bien sûr l’ensemble des
activités de ce groupe dans le pays et je suis le relais de la
stratégie du groupe. Je suis en adhésion avec la
stratégie du groupe. Et contrairement à certaines
rumeurs, je suis là, au Maroc, pour longtemps. Je suis en accord
avec Accor pour longtemps au Maroc.
Source : Aujourd'hui le Maroc
Commentaires