Dominé jusqu'à tout récemment par l'omniprésence de la Banque centrale de Libye (BCL) qui en détient 90%, le système bancaire libyen, a connu ces...
Dominé jusqu'à tout récemment par l'omniprésence de la Banque centrale de Libye (BCL) qui en détient 90%, le système bancaire libyen, a connu ces derniers temps une profonde réforme visant une plus grande ouverture vers l'extérieur avec, notamment, la participation étrangère dans le capital de certaines banques en phase de privatisation.
Ainsi, le paysage bancaire libyen, qui est composé de plusieurs banques étatiques détenues par la BCL, à savoir, la "Libyan Arab Foreign Bank", la "Sahara Bank", la "Wahda Bank", la "Jumhouria Bank", la "NCB" et la "UMMA Bank" et les banques privées que sont la "Bank of Commerce and Development", la "Aman Bank" et la "National Banking Corporation", commence à s'ouvrir sur l'extérieur avec le lancement d'opérations de prise de participation de leur capital.
Une loi bancaire a été adoptée par la Libye visant l'amélioration du système bancaire national en vue de le rendre plus performant grâce à une réglementation ayant objectif de moderniser et d'introduire des mécanismes de marché dans le système financier, afin de permettre au système bancaire de jouer un rôle actif dans la redistribution des flux de capitaux vers les secteurs les plus productifs de l'économie.
L'apport de cette loi s'est concrétisé, de prime abord, dans l'implantation de banques étrangères et de leurs filiales, les prises de participation au capital des banques locales et la création de bureaux de représentation.
A ce sujet, cette loi a déjà permis l'entrée de la "Valetta Bank" (Malte) et de "la British Arab Commercial Bank" (Angleterre), alors que la "Bawag PSK" (Autriche) ainsi que la HSBC ont ouvert des bureaux de représentation.
D'autres banques, notamment la "Arab International Bank" (Egypte), la "Swiss Canal Bank" et la "Housing Bank of Amman" ont également manifesté leur intention d'entrer sur le marché libyen.
La française "BNP Paribas" a été retenue par la Banque centrale de Libye comme partenaire stratégique de la "Sahara Bank" par la prise de 19% du capital de l'institution et disposera immédiatement du contrôle opérationnel.
Le montant de cette transaction s'élève à 145 millions d'euros, représentant 3,6 fois l'actif net. Cette prise de contrôle sera accompagnée d'une option d'achat pour porter la participation à 51% du capital opérationnelle à partir de la troisième année et jusqu'à la cinquième année à compter de la réalisation de la transaction.
La réforme du secteur bancaire en Libye a été également marquée en octobre 2007 par la fusion entre les Banques publiques libyennes "Al-Joumhouriya" et "Al-Umma" en une seule banque d'un capital de plus de 8 milliards de dinars libyens (environs 6,5 milliards de dollars américains) et cela dans le cadre de l'exécution de la stratégie adoptée par la Banque centrale de Libye pour la restructuration, la promotion et la modernisation du secteur bancaire libyen visant le relèvement du niveau des prestations bancaires aux normes internationales.
La deuxième opération de privatisation d'une banque en Libye, après la cession en septembre 2007 de 19% du capital de la banque libyenne Sahara Bank a concerné la banque Al-Wahda pour laquelle la Banque centrale de Libye (BCL) a sélectionné cinq banques candidates à l'acquisition de 19% du capital de cette institution, à savoir, Attijariwafa Bank (Maroc), la Société générale (France), la banque italienne Intesa Sanpaolo, la Arab Bank basée en Jordanie et la "Arab Banking Corporation" (ABC) de Bahreïn.
Ainsi, les autorités libyennes sont conscientes que la restructuration de l'économie nationale, en vue de lui permettre d'accompagner la réalité économique mondiale et les exigences de la mondialisation, nécessite l'existence d'un secteur bancaire efficace dans le pays.
C'est pourquoi une réforme du secteur bancaire a été décidée reposant sur une stratégie globale en trois axes, la promotion du secteur bancaire dans tous les domaines techniques et de service, l'autorisation de l'entrée des banques étrangères dans le pays et la promotion du secteur financier.
Cette stratégie est soutenue par une vision futuriste visant à créer une atmosphère de stabilité pour encourager l'investissement dans le secteur bancaire, la création d'institutions répondant à un système de comptabilité performant et transparent, en plus de la réalisation d'une harmonisation entre les politiques financières et commerciales.
Dans ce cadre les autorités financières du pays ont commencé depuis 2005 l'exécution de cette stratégie en promulguant, la même année, un décret mettant l'accent sur l'indépendance de la BCL, ainsi qu'une autre loi permettant de lutter contre le blanchiment d'argent.
Une commission d'évaluation bancaire avait été également créée, chargée d'étudier les rendements bancaires et son évaluation, en plus de la mise en place d'un programme de formation du personnel bancaire en technique de pointe dans le domaine.
Par ailleurs, la Libye a réalisé une croissance manifeste entre 2002 et 2006. Les statistiques indiquent, à ce propos, que les actifs du secteur bancaire ont atteint, en 2006, 20 milliards de dinars libyens (environ 15,7 milliards de dollars américains), alors qu'ils étaient aux alentours de 12 milliards de dinars en 2002.
Les autorités financières du pays mettent l'accent aussi sur l'indépendance de la BCL et à la promotion de sa politique en vue de préserver la stabilité de la parité monétaire en général, de même que la vente par la BCL de ses actions dans les banques commerciales opérant en Libye vise à permettre au secteur bancaire de jouer son rôle dans le vaste processus de développement que connaît le pays.
La ruée des grandes entreprises mondiales sur la Libye qui est devenue l'une des plus grandes places financières du monde avec des réserves en devise de plus de 60 milliards de dollars réalisées en 2006 et un budget d'investissement de 12 milliards de dollars pour 2008 avec de gigantesque chantiers nécessitent un système bancaire efficient et concurrentiel à même de consolider les atouts économiques et financier dont dispose la Libye.
Source : AfricanManager
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