C’est l’un des paradoxes du marché immobilier à Beyrouth. Alors que le pays est plongé dans une interminable crise politique et sécuritaire, et que les spéc...
C’est l’un des paradoxes du marché immobilier à Beyrouth. Alors que le pays est plongé dans une interminable crise politique et sécuritaire, et que les spéculations les plus alarmistes circulent, il est de plus en plus difficile pour la clientèle locale de trouver un appartement neuf qui sera disponible d’ici 6 à 12 mois.
Le constat est simple : malgré la situation actuelle, les ventes de logements dans les nouveaux projets en construction restent soutenues.
Nous estimons que le taux de vente et de prévente des projets qui seront livrés d’ici à la fin de l’année est d’environ 70 à 80 %. Ce chiffre est étonnant, mais souligne à nouveau la relative stabilité du marché malgré le contexte politique.
Naturellement, il y a des extrêmes avec des projets qui se vendent très bien et relativement vite, et d’autres – quelques exceptions – qui ont certaines difficultés à écouler leur stock.
Pour ces derniers, les explications sont simples : prix trop élevés, erreurs dans l’emplacement géographique et mauvais choix architecturaux avec des espaces mal dessinés qui repoussent la clientèle.
Ainsi, les taux de prévente sont positifs. Il est de plus en plus conseillé d’acheter sur plan. Certains promoteurs commencent à peine la construction de leur projet résidentiel en ayant déjà assuré 80 à 90 % des ventes.
C’est le cas de petits projets à Sioufi, à Furn el-Hayek et à Clemenceau. Dans ces cas, la taille des unités proposées de 150 à 250 m2 est parfaitement calculée puisqu’il s’agit de produits adaptés à l’augmentation des prix observée ces derniers mois.
D’autres promoteurs font encore mieux : ils n’ont pas encore obtenu leur permis de construction qu’ils ont déjà un taux de réservation très important. Il s’agit surtout de projets – souvent haut de gamme – idéalement situés dans des régions en forte demande.
De plus, le marché beyrouthin est petit et la réputation des promoteurs circule très vite. Certains sont très reconnus, mais construisent du bas de gamme sans aucune signature architecturale qui serait capable de donner une identité à leurs projets.
D’autres ont une bonne réputation, et proposent des projets bien pensés et de qualité avec des tailles de logements étudiées. Dans ce dernier cas, leur réussite est justifiable.
L’appétit de la clientèle expatriée participe pleinement à améliorer les chiffres des préventes. Nous l’avons souvent répété dans cette rubrique, le marché immobilier survit grâce à la demande des Libanais d’Afrique occidentale, des pays du Golfe et des capitales occidentales.
S’ils sont naturellement préoccupés par la situation actuelle, leur volonté d’acquérir un pied-à-terre reste intacte. Leur stratégie est basée sur le long terme.
Une autre explication est qu’il y a une baisse du nombre de nouveaux projets à Beyrouth entamés en 2005, donc les possibilités de trouver un appartement ont été plus réduites.
Suite aux dramatiques événements (plusieurs assassinats politiques et explosions dans des quartiers résidentiels, commerciaux et industriels), plusieurs promoteurs ont retardé leur projet. Il y a eu une période d’attente et d’observation bien que les transactions foncières fussent toujours actives.
Source : l'Orient le Jour
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