La « cité du siècle », comme le nomment les Tunisiens, est un immense projet immobilier de la société émiratie Sama Dubaï conçu pour créer un centre d’aff...
La « cité du siècle », comme le nomment les Tunisiens, est un immense projet immobilier de la société émiratie Sama Dubaï conçu pour créer un centre d’affaires et attirer les investisseurs.
Le début de l'année 2008 verra le lancement, sur les bords du lac sud de Tunis, des travaux d'un chantier monumental, financé par la société immobilière émiratie Sama Dubaï, filiale de Dubaï Holding, déjà implanté en Tunisie, depuis le rachat l'an dernier de 35 % du capital de l'opérateur de téléphonie historique, Tunisie Télécoms, au moment de sa privatisation.
La « cité du siècle », comme se plaisent déjà à la nommer les Tunisiens, est un immense projet immobilier conçu pour aménager les 830 hectares du lac sud de Tunis, propriétés de l'Etat.
Signé le 6 août par le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali et le vice-président des Émirats arabes unis, également président du conseil des ministres et gouverneur de Dubaï, Cheikh M'hamed Ben Rached Al Maktoum, l'accord d'investissement porte sur une enveloppe globale de 18 milliards de dinars (environ € 10 milliards).
C'est à ce jour le plus gros investissement immobilier en Tunisie.
Eminemment ambitieuse, la « cité du siècle » a vocation à devenir un centre d'affaires régional au sein duquel seront édifiées dans un style architectural futuriste, plusieurs tours dédiées à l'immobilier de bureaux ; l'objectif avoué étant de convaincre les entreprises offshore d'implanter leurs sièges et leurs activités à Tunis.
Aux côtés de ces ouvrages de plusieurs dizaines d'étages, seront agencés divers complexes d'habitation, de commerces et de services ainsi que des appartements et plusieurs hôtels de luxe autour d'une large marina et d'un port de plaisance ; enfin, de nombreuses infrastructures culturelles et sportives viendront agrémenter cet environnement tourné vers les affaires.
L'ambition clairement affichée à la fois par les investisseurs émiratis et par le gouvernement tunisien est de faire de la capitale tunisienne une véritable plate-forme économique et financière attirant un grand nombre d'investisseurs venus à la fois de l'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique.
Éblouis par le nouveau visage que le projet confèrera à leur capitale, les Tunisiens sont également totalement séduits par l'apport économique du projet pour le pays.
Sama Dubaï promet la création de 15 000 emplois pendant toute la période des travaux qui devrait s'étendre sur une dizaine d'années, emplois que le promoteur s'est engagé à réserver exclusivement à la main d'œuvre locale.
Il est clair que les 26 millions de m2 couverts que représente le projet vont majorer de 50 % la moyenne annuelle de la construction immobilière en Tunisie, qui plafonne aujour-d'hui à environ 5 millions de m2 par an.
Cela devrait donc créer une forte demande de ressources humaines dans des corps de métiers touchés de plein fouet par les problèmes d'emplois.
Sur le plan de la croissance économique, le gouvernement tunisien table sur 0,6 % de croissance annuelle supplémentaire sur les cinq prochaines années.
Une fois le projet opérationnel, Sama Dubaï promet 130 000 emplois permanents directs et indirects et une croissance supplémentaire de 0,6 % du PIB par an. De quoi séduire les Tunisiens touchés par un taux de chômage avoisinant les 15 à 20 %.
Néanmoins, certains observateurs économiques relèvent qu'un tel boom d'activités ne manquera pas d'exercer une forte pression sur la demande, en premier lieu de matériaux de construction mais aussi à terme sur d'autres postes dont les biens de consommation.
Pression qui devrait se traduire par une inflation accrue qui pourrait peser lourd sur le niveau de vie des catégories les moins aisées. Mais au-delà des retombées économiques directes, la Tunisie renforcera aussi avec ce projet son image de pays doté d'importantes opportunités d'investissements.
Au Forum économique de Tunis, en novembre, Farhane Fraidouni, président exécutif de Sama Dubaï, affirmait que « la Tunisie [se positionnait comme] une des locomotives de l'investissement arabe ».
Le projet émirati devrait capter l'intérêt d'entreprises étrangères désireuses de se positionner sur de nouveaux marchés : les européennes lorgnant l'Afrique et celles du monde arabe, l'Europe. De quoi faire de la « cité du siècle » un véritable carrefour d'affaires à la croisée des continents.
Source : Marchés tropicaux et méditerranéens
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