Après une semaine de tensions et de débats houleux au parlement, le Maroc a adopté une loi visant à réduire l'impôt sur les bénéfices des entreprises et des institutions bancaires
Après une semaine de tensions et de débats houleux au parlement, le Maroc a adopté une loi visant à réduire l'impôt sur les bénéfices des entreprises et des institutions bancaires.
La Chambre basse du parlement marocain a adopté une mesure budgétaire pour 2008 visant à réduire l'impôt sur les bénéfices des entreprises, de 35 à 30 pour cent, et des institutions bancaires, de 39,6 à 37 pour cent. Après une semaine de tensions et de débats houleux dus à l'opposition de l'Union Socialiste des Forces Populaires, le projet de loi a pu être adopté vendredi 30 novembre en fin de soirée.
L'Union Socialiste des Forces Populaires, représentée par les Ministres du Commerce, de l'Industrie et des Technologies de l'Information, avait créé la surprise en Commission des Finances la semaine dernière au parlement en s'opposant fermement au projet fiscal du gouvernement.
Les objections soulevées par ce parti avaient déclenché une crise sévère au sein de la majorité gouvernementale. Le Premier Ministre Abbas El Fassi avait convoqué une réunion des leaders des partis de la majorité en milieu de semaine pour examiner la situation. M. El Fassi avait fait part de sa désapprobation quant à la position de l'USFP et appelé ses dirigeants à se conformer à la position du gouvernement.
Sous la pression du secrétaire général du parti, Mohamed El Yazghi, les représentants de l'USFP ont alors retiré leur opposition à la dernière minute et le projet de loi fiscal a finalement été adopté.
Mais sitôt la crise apaisée au sein du gouvernement, elle se déclenchait au sein de l'USFP elle-même. Le conflit interne qui s'ensuivit incita le secrétaire général Mohamed El Yazghi et le secrétaire général adjoint Abdelouahed Radi à présenter leur démission de la direction du parti en début de semaine.
Pour sa part, le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Moulay Hafid El Alami, s'est félicité de ces nouvelles mesures fiscales. Dans une déclaration à Magharebia, il a affirmé : "D'une manière générale, nous considérons la réduction de l'impôt sur les bénéfices comme un progrès stratégique important, que nous demandions depuis maintenant douze ans."
Mais les discussions se poursuivent avec le législateur sur une future réduction de l'impôt sur les bénéfices des sociétés "à un niveau de 25 pour cent d'ici la fin de l'actuel législature", a-t-il déclaré. La compétitivité du Maroc pour attirer les investissements passe par là, a ajouté M. El Alami.
La CGEM et le gouvernement actuel signeront prochainement un accord visant à aider les petites et moyennes entreprises, a-t-il ajouté. Outre une taxe spéciale sur les bénéfices de 20 pour cent, ces mesures comprendront l'aide à l'enregistrement, l'accès au financement bancaire, et la pénétration du marché.
"Nous attendons beaucoup de cet accord", a déclaré M. El Alami, "qui donnera une impulsion forte à la roue du développement économique du Maroc."
Source : Magharébia
Commentaires