En Algérie, si la TVA de 17% n’est pas supprimée « immédiatement », les cours mondiaux des huiles brutes flambant, les prix des huiles Cevital augmenteront fortement dès janvier 2008.
En Algérie, si la TVA de 17% n’est pas supprimée « immédiatement », les cours mondiaux des huiles brutes flambant, les prix des huiles Cevital augmenteront fortement dès janvier 2008.
Un avertissement du P-DG de Cevital, Issaâd Rebrab, qui souhaite que le dossier de réalisation d’une unité de trituration de graines oléagineuses soit « débloqué ».
Hier au siège de son groupe, le P-DG de Cevital, Issaâd Rebrab, a animé une conférence de presse pour s’expliquer sur la montée vertigineuse des prix des produits de large consommation dont l’huile.
Ainsi, Issaâd Rebrab a décliné toute responsabilité quant aux augmentations actuelles des prix des huiles végétales sur le marché national. En affirmant que « l’augmentation n’est pas le fait des producteurs, encore moins de Cevital ».
Mais aussi en démontrant que les prix pratiqués par Cevital sont « bien inférieurs » au prix du marché mondial. Démonstration : les prix des huiles brutes (matière première) sur le marché international ont « flambé » entre janvier 2007 et décembre 2007.
En passant de 605,26 dollars à 1035 dollars la tonne pour l’huile de soja, soit une augmentation de plus de 98%, et en passant de 625 dollars à 1300 dollars la tonne pour l’huile de tournesol, soit une hausse de 100%.
A ces prix, il faut ajouter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de 17%, et le fret maritime de 65 dollars la tonne. Outre les matières premières, d’autres intrants tels les emballages ont subi des augmentations.
Même s’ils ont augmenté, les prix Cevital restent inférieurs.
Or, les prix des huiles Cevital rendues aux distributeurs sont de 612,50 DA TTC (dont une TVA de 89,00 DA) pour le bidon de 5 litres d’huile Fleurial plus. Ces prix sont également de 540,00 DA TTC (TVA de 78,46 DA) pour le bidon de 5 litres d’huile Fridor, et de 480,00 DA TTC (dont 69,74 DA de TVA) pour le bidon d’huile Elio.
Issaâd Rebrab a indiqué que les prix de Cevital n’ont subi, durant l’exercice 2007, qu’une légère augmentation pour l’instant : de 22% pour l’huile de tournesol, de 30% pour l’huile Fridor et de 17% pour la catégorie Elio qui représente 85% de la totalité des ventes.
Ainsi Cevital a décidé des augmentations minimes, de 7 DA le litre, « pour ne pas choquer le marché. Et parce que le bidon aurait coûté 800 DA ». Tandis qu’au Maroc, le bidon de 5 litres d’huile de soja est vendu, sortie usine, à l’équivalent de 505 DA/TTC, soit 5% plus chère par rapport aux prix de Cevital, même si la TVA marocaine est de 10% au lieu de 17% pour l’Algérie.
Pour Issaâd Rebrab, Cevital « en tant qu’entreprise citoyenne, a su faire de bons achats par anticipation (et) n’a pas répercuté toutes les augmentations du marché mondial ».
Cevital ne peut pas agir sur les prix de détail Parce que, explique-t-il, si elle avait dû répercuter toutes ces augmentations, le prix du bidon de 5 litres de l’huile à base de soja, la moins chère, serait de 492,53 DA avec une TVA de 17% et autres charges et frais ».
Toutefois, Issaâd Rebrab affirme que « Cevital n’a aucune prise ni aucun pouvoir sur le prix de détail » et sur « la concurrence féroce dans les prix pratiqués ».
Elle ne peut agir sur les comportements des commerçants et distributeurs dont certains « anticipent déjà des augmentations et stockent » des petites quantités. Pour lui, les distributeurs et le gouvernement (à travers la TVA) doivent intervenir, chacun en ce qui le concerne, pour alléger la pression sur le consommateur et contrer une éventuelle spéculation.
A ce propos, il a précisé que Cevital qui détient entre 70 et 75% de parts de marché, couvre à elle seule 140% des besoins nationaux en huiles.
En outre, son groupe compte, dès l’année prochaine, exporter tous ses excédents en huiles, et est en train d’installer des filiales de distribution en Libye et en Arabie saoudite. De même que Cevital couvre avec quatre autres raffineurs privés 250% des besoins nationaux.
Pour Issaâd Rebrab, il y a une différence entre répercuter des augmentations et spéculer, d’autant, selon lui, que la spéculation n’existe pas dans une situation d’abondance des produits même si elle peut toucher de petites quantités.
Mais les prix Cevital augmenteront dès 2008, si... Or, les cours mondiaux de la matière première vont en augmentant, même s’il est difficile de prévoir à l’avance leurs prix d’achat pour Cevital. En outre, les stocks actuels de Cevital, achetés 2 à 3 mois à l’avance quand les cours augmentaient déjà, s’épuiseront dans quelques semaines.
Ainsi, si la TVA de 17% n’est pas supprimée « immédiatement » sur les huiles alimentaires, les prix des huiles Cevital augmenteront, a affirmé Issaâd Rebrab. Attendue dès janvier 2008, cette hausse devrait être de l’ordre de 75 DA pour le prix du bidon de 5 litres d’huile, sans compter les marges de distribution et autres augmentations des détaillants.
Pour le PDG de Cevital, qui ne veut pas vendre à perte tout en préservant « au mieux » les intérêts des consommateurs, il ne s’agit pas de demander à l’Etat de « subventionner » l’huile mais de la considérer comme « un produit de première nécessité » et non comme un produit de luxe.
Débloquer le dossier de l’unité de trituration Il s’agit également de « débloquer » le projet de réalisation d’une unité de trituration de graines oléagineuses, d’une capacité de 15 000 tonnes/jour et qui doit générer, à terme, 700 millions de dollars de recettes d’exportation.
Un dossier conçu voilà 5 ans et que Cevital a introduit, début 2006, auprès des services du chef du gouvernement, qui a reçu l’aval du Conseil national de l’investissement (CNI) en décembre 2006. Selon Issaâd Rebrab, le chef du gouvernement a demandé à ce que ce dossier, qui « a été approuvé dans les principes mais attend des autorisations nécessaires à sa mise », soit débloqué.
En rappelant l’objectif de Cevital de « mettre l’Algérie à l’abri des fluctuations des cours mondiaux », en développant la culture des graines oléagineuses qui permettra de satisfaire à 30% les besoins nationaux et d’exporter les 70% restants, outre la création de 100 000 emplois dans le secteur agricole.
Source : El-annabi
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