Un projet de Charte sociale territoriale pour la région de Tanger-Tétouan à même d'amener les syndicats et patronats à s'engager dans une logique de dialogue et de concertation pour anticiper sur les conflits sociaux, instaurer de meilleures relations de travail et un environnement propice au développement, a été présenté, le week-end, par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD-Section Tanger).
Le projet de Charte, soumis aux deux parties pour approbation, permettra de couronner le 'programme de renforcement des capacités de médiation' (Recam), initié depuis février dernier par la section Tanger du CJD en partenariat avec 5 centrales syndicales, 5 associations professionnelles, et les représentants de plusieurs grandes entreprises de la région.
Dans le cadre de la démarche de mise en place du Recam, représentants des syndicats et responsables de gestion des entreprises ont pris part à une série de rencontres et sessions de formation sur 'le renforcement des capacités de médiation' pour s'initier aux techniques du dialogue et éviter les confrontations fortement préjudiciables pour les deux parties.
La rapidité du rythme de développement économique de la région Nord et la dynamique du marché du travail augmentent le risque social si le dialogue patronats-syndicats se maintient avec les mêmes mécanismes actuels caractérisés par une forte centralisation et une tendance à la confrontation avant la négociation, indiquent les initiateurs du projet.
Avec le projet Recam, c'est une nouvelle conception de la relation entre patronats et syndicats affranchies des tensions et suspicions et tournée vers le dialogue serein, la réflexion mûre pour prévenir les conflits et instaurer une paix sociale propice au développement, expliquent-ils. Le projet de la Charte sociale territoriale appelle le patronat au respect des dispositions du code du travail et des droits et libertés syndicales, à une gestion des ressources humaines basée sur le respect de la dignité des salariés et à l'encouragement des instances représentatives des salariés.
Les chefs d'entreprises sont également invités à soutenir la formation des salariés dans les domaines de leurs activités, à prendre part aux efforts de lutte contre l'analphabétisme et à l'instauration d'une politique de communication dans l'entreprise.
Du côté des syndicats, le projet de Charte appelle à un meilleur encadrement des adhérents, au respect du droit de la propriété et celui du travail, la préservation de la crédibilité de la représentativité des bureaux syndicaux en favorisant la pluralité de la représentation syndicale ainsi que la mise en œuvre d'un programme de formation en faveur des bureaux syndicaux et des adhérents dans divers domaines en relation avec le monde du travail.
La Charte recommande aux deux parties de maintenir le dialogue et la communication et le recours, en cas de conflit, à la médiation et l'arbitrage d'un comité de sages, doté d'un règlement intérieur et composé de membres ayant préalablement l'accord des deux parties.
En cas d'échec des efforts de médiation, les deux parties s'engagent au respect de la procédure de règlement des conflits collectifs prévue par le code du travail. En vertu de cet engagement déontologique, les parties sont invitées à développer les relations de travail par la conclusion de protocoles d'accord ou des conventions collectives.
A l'occasion de la présentation de ce projet de Charte sociale, il a été procédé à l'installation du nouveau président de la section Tanger du CJD, Hamid Mouslih qui a succédé à Mohamed Hafnaoui.
Le nouveau président s'est engagé à poursuivre les projets du Centre initiés au niveau de la région, à intensifier les sessions de formation en techniques de gestion et de management et à encourager l'adhésion à cette structure regroupant les jeunes dirigeants et hautes compétences de différents secteurs d'activités.
Source : Le Matin
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