Dans
un contexte de difficultés sociales, économiques et
politiques, d’importants besoins en investissement sont
nécessaires pour continuer les efforts de réhabilitation
entrepris il y a dix ans et développer la modernisation des
infrastructures et la reconstruction du pays. L’efficacité
des infrastructures pourra fournir une plateforme solide pour
redynamiser l’économie palestinienne et pour construire
une économie indépendante et viable. Selon la Banque
mondiale, les besoins en investissement ont été
évalués de 500 millions d’USD à 900 millions
d’USD pour le court-terme (2005-2008) selon
l’évolution de la situation politique. En outre, le
retrait d’Israël de la bande de Gaza en 2005 offre de
nombreuses opportunités pour le développement et la
reconstruction de Gaza. L'UE avait décidé fin 2005 de
débloquer 60 millions d’euros pour financer la mise en
place d'institutions politiques et la construction d'infrastructures
stratégiques sur ce territoire désormais
contrôlé par l'Autorité palestinienne.
Les opportunités qui se présentent sont :
- la réhabilitation et la construction d'infrastructures -
aménagement urbain, routes, autoroute
Jénine-Hébron, projets d’adduction d’eau et
de traitement de l'eau, énergie (électricité, gaz)
qui engendreront d'importantes retombées économiques ;
- le bâtiment, porté par les projets liés au
développement du tourisme, le pays disposant d’un
patrimoine culturel extraordinaire, d’une grande valeur, et par
l'essor de la construction de logements pour faire face à la
forte croissance démographique ;
- la distribution (création de centres commerciaux) dans un pays à forte tradition commerçante ;
- les nouvelles technologies pour répondre à la croissance du secteur et la forte attente des palestiniens ;
- les machines et équipements pour le développement de l'industrie palestinienne ;
- l'agroalimentaire et l'agriculture (fruits et fleurs coupées).
Par ailleurs, un plan de développement économique
à moyen terme (MTDP) pour la période 2005-2007 a
été lancé par le Ministère du Plan (MoP). |
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Energie |
Le secteur électrique dans les Territoires palestiniens a
commencé à se développer depuis la
création, en 1995, de la Palestinian Energy Authority (PEA),
devenue la Palestinian Energy and Natural Resources Authority (PENRA).
Dans le domaine de la génération, plus de 30 % de
l'électricité consommée est désormais
produite dans les TP contre 3 % avant 1995.
Malgré les progrès enregistrés, la situation du
secteur demeure difficile : la consommation électrique (2
à 2,5 millions de MWH) est encore largement tributaire des
sources israéliennes (environ 70 %) et se situe très en
dessous des niveaux régionaux. Environ 13 % de la population ne
serait pas reliée au réseau, notamment dans les
communautés rurales (4,5 % n'auraient pas
d'électricité et 8,5 % seraient alimentés par de
petits groupes électrogènes). Au cours des 15
années à venir, le Ministère de l'Energie et des
Ressources Naturelles de l'Autorité Palestinienne s'attend
à ce que la demande en électricité en Cisjordanie
et dans la bande de Gaza quadruple.
Afin d'accroître les capacités de production du
système et de réduire la dépendance
vis-à-vis d’Israël, la PENRA encourage le secteur
privé à investir dans la construction de nouvelles
centrales à l’instar de la centrale de Gaza en cycle
combiné d’un rendement de 140 MW qui a été
réalisée sur financement privé en BOO pour un
investissement total de 150 millions d’USD et qui est
gérée par un consortium, la ''Palestine Electric
Company'' (PEC). Par ailleurs, PENRA et NEC (National Electricity
Company) ont signé un accord portant sur la construction d'une
centrale électrique de 200 MW à Kalkilya qui desservira
le Nord de la Cisjordanie et sera interconnectée
ultérieurement à la Jordanie.
Pour ce qui concerne les ressources en gaz, les Territoires
palestiniens disposent au large de Gaza de gisements de gaz naturel
importants qui demeurent inexploitées en raison du veto
d'Israël qui contrôle les eaux territoriales. Deux champs
offshore de gaz ont été identifiés avec des
réserves estimées à 46 milliards m3. Le premier
champ, dans les eaux territoriales palestiniennes pouvant assurer une
exploitation commerciale de 30 ans, a été attribué
à un consortium constitué de British Gas (90 %) et du
groupe CCC. Un second champ situé plus au nord et à 67 %
dans les eaux territoriales palestiniennes et à 33 % dans les
eaux territoriales israéliennes, est en cours d'exploration par
British Gaz.
Les besoins palestiniens actuels en gaz sont évalués
à 0,71 milliard de mètres cubes par an pour la centrale
électrique de Gaza, et à 0,26 milliard de mètres
cubes par an pour les utilisations domestiques, industrielles et le
transport. |
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Eau |
Domaine stratégique pour les Territoires Palestiniens (TP)
mais contrôlé en grande partie par Israël, le secteur
de l'eau est l'objet d'enjeux vitaux politiques, économiques et
sociaux, tant au niveau régional que national. Grâce
à la mobilisation de la communauté internationale, les
infrastructures de distribution, d'assainissement et de traitement sont
en cours d'amélioration mais les besoins restent
considérables. Depuis 1995 à 2006, les investissements
internationaux dans ce secteur ont atteint 620 millions d’USD,
selon la base de données PAMS sur l’état des dons,
aides et prêts internationaux du Ministère du plan
palestinien. |
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Technologies de l'information |
Les technologies de l'information sont le secteur de
l'économie palestinienne qui croît le plus rapidement.
L'existence d'un pool d’informaticiens de bon niveau et la
proximité géographique de la Palestine avec les centres
de technologie de haut niveau en Israël sont deux facteurs
favorables à l'expansion du secteur.
Les universités palestiniennes profitent de la forte demande
mondiale en spécialistes informatiques en insistant sur cette
discipline dans leur cursus. Sun Microsystems, par exemple, a
équipé des laboratoires de trois universités
palestiniennes afin d’y former des étudiants.
Un certain nombre d'universités en Palestine ont établi
des unités de technologies de l'information. L'objectif est de
développer un programme d'études spécialisé
sur les secteurs critiques pour l'Etat Palestinien à venir. Il
s’agit de fournir des étudiants diplômés qui
correspondent aux besoins des Ministères, municipalités,
compagnies de télécommunications, comme des banques et
établissements financiers. |
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Construction et BTP |
Le développement du secteur du BTP est une priorité
de l’Autorité palestinienne (AP) tant pour répondre
aux besoins de la population en forte croissance (3,3%) que pour
assurer la relance de l’économie. La construction de
logements s’est développée très rapidement
essentiellement grâce au retour d'investisseurs de la diaspora
palestinienne. L’AP a également offert à la
population des terrains du domaine public pour encourager la
construction.
Les Territoires palestiniens comptent 3,7 millions d’habitants.
La population palestinienne est fortement urbanisée. La
densité de population est l’une des plus
élevée au monde particulièrement à Gaza
(3800 habitants au km²), où la demande de logements est
importante. Une grande partie de la population est rassemblée
dans des camps de réfugiés où la plupart des
constructions restent inachevées. Les prévisions
actuelles sont de l’ordre de 200 000 nouveaux logements à
construire d’ici à 2010 et dans la bande de Gaza, le
Ministère du Logement évalue les besoins à 40 000
logements.
Les matériaux de construction sont pour une grande partie,
importés des pays voisins, notamment d’Israël. Le
secteur de la construction représente 17% du PNB et emploie
11,5% de la main d’œuvre palestinienne avec près de
21 000 personnes déclarés. |
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Santé et produits pharmaceutiques |
L'industrie pharmaceutique palestinienne est unique en termes
d'innovation et développement. L'industrie s’est
développée après les événements dans
1967 avec des frontières fermées avec le reste du monde
arabe. Neuf pharmaciens de Cisjordanie ont établi de petits
laboratoires pour fabriquer les sirops et produits simples pour la
consommation locale. Vingt-cinq ans après, les ventes annuelles
des cinq sociétés industrielles – quatre en
Cisjordanie et une à Gaza –s'élèvent
à 25 millions d’USD et elles ont réussi à
conquérir 50 à 60% du marché local. La
rénovation et la mise à niveau de leurs installations
pour atteindre les normes internationales (Good Manufacturing
Practices) ont fait l’objet d’investissements importants.
La production de ces entreprises varie actuellement entre 1,5 et 8
millions d’unités par an, avec près de 400 types de
médicaments génériques.
La production locale ne satisfaisant pas les besoins du marché,
les Territoires Palestiniens doivent importer une part importante des
produits pharmaceutiques nécessaires. Les principaux pays
fournisseurs des TP sont Israël (75% des importations totales), la
Suisse, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les
Etats-Unis, la Jordanie et l’Egypte. |
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Textile |
L'industrie de textile et de confection est le deuxième plus
grand employeur industriel en Palestine. L'industrie se compose de
centaines de petites entreprises fonctionnant dans les domiciles
individuels. Soixante-dix pour cent des sociétés anonymes
sont des entreprises individuelles, les 30% restant sont
enregistrés comme « partenariats ».
La concentration la plus élevée d’ateliers de
vêtement et de textile en Cisjordanie se situe à Naplouse,
où 362 ateliers sont localisés. 760 usines sont
situées à Gaza, avec un solde de 578 ateliers
disséminés dans toutes les villes et villages de
Cisjordanie. |
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Pierre et marbre |
Le secteur de la pierre et du marbre représente 4% du
produit national brut palestinien et 5% à son produit
intérieur brut. Les ventes annuelles moyennes par employé
sont approximativement de 40 000 USD, un montant cinq fois plus
élevé que la productivité moyenne par
employé des industries de Palestine. |
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Tourisme |
La Palestine offre aux touristes non seulement une occasion de
visiter ses nombreux monuments religieux et historiques, mais
également une géographie unique et des hivers courts et
modérés pour apprécier les vacances. La Palestine
dispose également des secteurs côtiers et des paysages
montagneux spectaculaires à offrir, en plus de la ville
historique de Jéricho et de la Mer Morte.
Un casino de dernier cri a été ouvert fin 1998 à
la périphérie de Jéricho. Des investisseurs
palestiniens majeurs se sont engagés à lancer un parc
à thème international.
On estime que près d’un million de touristes ont
visité les territoires palestiniens en 2000,
générant approximativement 450 millions d’USD de
recettes. La contribution du secteur du tourisme à
l’économie nationale palestinienne est supérieure
à celle des secteurs industriels ou agricoles. |
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Agriculture et agroalimentaire |
La Palestine a traditionnellement été renommée
pour le commerce et l'agriculture qui joue un rôle central pour
la sécurité alimentaire et l’emploi des
Palestiniens. En outre, c’est la principale source de
viabilité pour de nombreuses industries palestiniennes comme
l’agroalimentaire, la production de fourrage, de savons, de
meubles, de cosmétique, la maroquinerie...
L’agriculture emploie 16% de la population active palestinienne
et fournit une activité à plus de 39% du secteur
informel. En outre, plus de 17% des familles palestiniennes cultivent
leurs terres et élèvent des animaux pour leur
subsistance. Le secteur agricole génère 25% des
exportations palestiniennes ; les principales exportations agricoles
sont les fruits (72% de la surface cultivée), les olives et
l’huile d’olive, les fraises, les légumes et plus
récemment les fleurs coupées.
L’agroalimentaire est l’un des secteurs qui s’est
développé le plus rapidement dans l’économie
palestinienne. La loi d'encouragement à l’investissement a
supprimé les restrictions à la création de
nouvelles entreprises en 1998 et, par conséquent, le secteur est
devenu très attractif pour l'investissement.
Source : Animaweb | |
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