De par ses produits et ses utilisations séculaires, l’olivier présente une importance cruciale pour le développement rural.
Il joue aussi des fonctions multiples: lutte contre l’érosion, valorisation des terres, fixation des populations et amélioration des revenus.
Et tout récemment, il a gravi tous les échelons pour s’ériger en culture alternative par excellence aux céréales et autres oléagineuses trop gourmandes en eau et moins rentables. Mais aussi à d’autres espèces arboricoles plus exigeantes en soins et peu prisées sur le marché.
De sorte que dans tous les scénarii des réformes agricoles, l’olivier est en bonne place. Et bien avant le discours réformiste, l’oléiculture a fait l’objet de nombreux plans spécifiques de développement. Toutefois, les résultats ont toujours été, de loin, en deçà des objectifs escomptés.
D’ailleurs, le dernier Plan oléicole national (PON), mis en œuvre à partir de 1998, n’échappe pas à cette logique. Objectif: dédoubler les plantations à l’horizon 2010, en les portant de 500.000 à 1.000.000 ha, soit un rythme annuel de 42.000 ha.
Il prévoyait aussi une production de 250.000 tonnes d’olives de table et 270.000 tonnes d’huile d’olive. Or, les réalisations restent de très loin inférieures aux objectifs. A peine 150.000 ha ont été plantés en l’espace d’une décennie.
Et la valorisation (conserves et huile d’olive) n’a pas enregistré d’amélioration notable ni du point de vue qualitatif ni quantitatif. Pourtant, le plan a été doté d’une enveloppe de 4 milliards de dirhams dont 1,5 à la charge de l’Etat. Ceci, nonobstant l’attractivité que la filière est censée exercer. Tout le monde l’admet: le marché de l’huile d’olive est très porteur.
A lui seul, le débouché américain offre une demande annuelle de 200.000 tonnes. D’autres importateurs, et pas des moindres, commencent à s’intéresser aux produits oléicoles méditerranéens. Des pays comme le Brésil, le Canada et le Japon sont les nouveaux catalyseurs de la production oléicole mondiale. Au-delà, l’engouement mondial pour l’huile d’olive est réel. Pourtant, la filière n’a commencé à susciter l’intérêt de gros investisseurs que très récemment.
A l’occasion de la mise en œuvre du partenariat public/privé autour des terres de la Sodea-Sogeta. Mais surtout depuis la mise en place du fonds d’investissement Olea Capital (cf. www.leconomiste.com). De sorte que les premières récoltes issues des grands projets oléicoles intégrés sont attendues à partir de 2010.
C’est le cas du méga-projet des 10 fermes de 1.000 ha chacune dont les plantations viennent d’être lancées dans les régions du Haouz, Tensift, Tadla et Meknès. La vitesse de croisière sera atteinte deux à trois années plus tard.
Mais dès à
présent, on prévoit la production de 30.000 tonnes
d’huile de qualité.
Et les promoteurs du projet
comptent arrimer le Maroc aux standards internationaux par la
même occasion. Si toutefois des problèmes liés aux
parcs à bois viennent à être réglés.
Autrement dit, la production et la multiplication de plants
certifiés.
Source : L'Economiste
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