Le Forum économique des jeunes a officiellement vu le jour hier, lors d’une conférence de presse tenue au Grand Sérail en présence des ministres des Finances, de l’Économie et du Commerce, de la Jeunesse et des Sports, ainsi que d’un grand nombre de représentants des universités, du secteur privé et des médias.
Ce forum, soutenu par le ministère des Finances, a pour ambition de devenir une plate-forme de dialogue entre la jeunesse du pays et les décideurs économiques. Le comité d’organisation, composé de sept universitaires, sera ainsi chargé d’organiser des débats et des séminaires sur les questions économiques, financières et sociales, auxquels seront conviés « tous les jeunes, quelle que soit leur appartenance », a indiqué le représentant du forum, Yehya Mawloud.
« Nous ne voulions justement pas créer une association à laquelle il faille adhérer. L’idée est de permettre à tous les jeunes de participer aux événements du forum et de donner leur point de vue sur les sujets économiques », a-t-il affirmé à L’Orient-Le jour.
Les recommandations et les propositions issues de ces rencontres, dont la première est prévue début novembre, seront ensuite synthétisées et remises aux autorités concernées, « afin que les jeunes jouent un rôle actif dans la prise de décision et l’élaboration des politiques économiques », a ajouté M. Mawloud, d’autant que « la marginalisation des jeunes est l’une des causes principales de la fuite des cerveaux ».
Le député Jawad Boulos a
même appelé ce forum à jouer un
« rôle de lobby auprès de la Chambre des
députés et des commissions parlementaires, en
présentant des projets sérieux et en militant pour
l’adoption de projets de lois ».
Globalement,
pour M. Mawloud, l’intérêt de ce forum est
double : il permet, d’une part, de renforcer la
participation des jeunes, et, d’autre part, de faire de
l’économie une priorité dans le débat public.
D’autant
que les questions économiques sont essentielles pour garantir la
bonne gouvernance et la transparence de la gestion publique, a-t-il
souligné.
L’idée de ce forum est née
lors des réunions qui ont eu lieu en avril dernier entre le
ministre des Finances, Jihad Azour, et une série
d’associations universitaires issues de différents
courants politiques.
Ces rencontres ont abouti à la création d’un groupe de travail chargé de mettre en place les grandes lignes du projet.
« Ce forum est le résultat du travail d’un groupe de jeunes, il ne s’agit pas d’un projet gouvernemental ou ministériel, avec une orientation politique définie, a insisté hier M. Azour. C’est un lieu de dialogue et de débat d’idées, et non de tiraillements politiques. »
Dans le cadre du mémorandum d’entente signé hier, le ministère des Finances apportera un soutien financier et logistique au forum, mais pour M. Mawloud, il s’agit d’un partenariat avec l’État libanais, et non avec un ministre ou un gouvernement en particulier.
Reconnaissant le caractère politique donné à toute initiative éventuelle ces jours-ci, le représentant du forum a estimé que le rôle des jeunes est justement « d’œuvrer à affermir la relation entre le citoyen et l’État, quelles que soient les personnes au pouvoir. Le lien de l’individu avec son État et ses institutions est à la base du développement des relations sociales et du passage de l’anarchie à un système rassembleur ».
Reste à espérer que cette initiative survivra à la crise politique actuelle ainsi qu’aux bouleversements à venir. Et surtout qu’elle ne sera pas, comme tant d’autres, détournée de son but initial.
Source : l'Orient-le Jour
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