Le marquage CE fait tellement partie de notre quotidien, qu’on finit par ne plus le remarquer. Pourtant, ce si.....
Le marquage CE fait tellement partie de notre quotidien, qu’on finit par ne plus le remarquer. Pourtant, ce sigle est lourd de sens.
Preuve en est que le Maroc ambitionne d’en reprendre le principe et de mettre en place son propre marquage, MA.
La réflexion autour de cette normalisation a été initiée en 1996. Elle a abouti à un projet de loi trois ans plus tard, lequel a obtenu l’accord de la Commission européenne pour la reconnaissance mutuelle, en juin 2007.
Il est actuellement soumis au gouvernement pour adoption. En tout état de cause, il s’agit d’une normalisation bienvenue. D’autant plus pour le secteur du BTP, dont le boom booste les prix mais pas toujours la qualité.
Pour l’heure, entre autres moyens pouvant
contribuer à la normalisation de ce secteur, le marquage CE est
évoqué. La 24e rencontre du BTP, organisée, jeudi
4 octobre, par le groupe Archimédia, a eu justement pour propos
de débattre de l’importance du marquage CE dans
l’industrie de la construction. Quel en est l’enjeu?
· Marquage à la commande pour les Chinois
«Le marquage CE est incontournable pour une entreprise qui a des visées sur le marché européen», tranche Abdellah Nejjar, directeur de la normalisation au ministère du Commerce et de l’Industrie.
En effet, «le marquage CE est aux produits marchands ce qu’est le visa Schengen aux personnes physiques, une autorisation de circulation», dira, pour sa part, Fouad Akalay, directeur général d’Archimédia.
Mais attention! «il ne s’agit aucunement d’un label de qualité», prévient Nejjar. Et de préciser, «le marquage CE est une déclaration matérialisée que le produit, dans le cadre d’une utilisation normale, ne présente aucun danger selon les normes européennes». Il explicite: «Il n’est pas exclu que des produits de mauvaise qualité bénéficient de ce marquage».
Une garantie de sécurité, plus que de qualité donc. Les opérateurs du BTP se bousculent-ils pour autant pour bénéficier de ce marquage? Plusieurs d’entre eux avouent être tellement pris avec le marché local qu’ils ne songent même pas à exporter. Cela n’empêche pas d’autres de s’y intéresser.
Nejjar se montre, en tout cas, confiant quant à la capacité de l’industrie marocaine à se qualifier au marquage. L’occasion, également, pour Saïd Bouanani, directeur général du Centre de techniques et de matériaux de construction (Cetemco), de s’interroger sur la compétitivité des industriels locaux, vu l’importance des coûts des facteurs, notamment l’énergie.
Ceci étant, le marquage CE présente quelques insuffisances. Il est déclaratif et peut être utilisé par n’importe quel fabricant sans contrôle systématique.
Les sous-traitants chinois le proposeraient même parmi une panoplie de sigles que le donneur d’ordre peut apposer selon son choix. «CE est interprété comme China Export» (par les mêmes sous-traitants), révèle Réda Idir, directeur général d’Eagle Engineering.
Source : L'Economiste
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