Le Conseil National algérien de l'Enseignement Supérieur (CNES) a annoncé mardi 16 octobre qu'il comptait lancer une grève de trois jours le 20 octobre si le gouvernement ne procédait pas à certains changements dans la grille nat....
Le Conseil National algérien de l'Enseignement Supérieur (CNES) a annoncé mardi 16 octobre qu'il comptait lancer une grève de trois jours le 20 octobre si le gouvernement ne procédait pas à certains changements dans la grille nationale des salaires.
Un collectif de douze syndicats indépendants, dont le CNES, a fait part de ses inquiétudes au regard de la nouvelle grille des salaires élaborée en coopération avec l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) et rendue publique le 15 septembre. Dans une lettre adressée au gouvernement, ces syndicats expliquent que cette nouvelle grille ne répond pas du tout à leurs attentes.
Les syndicats indépendants cherchent à prendre leurs distances avec l'UGTA, qu'ils jugent trop proche du gouvernement. Le CNES a été rejoint dans sa campagne par le SNCP (Syndicat National des Chercheurs Permanents), le SNPDSM (Syndicat National des Professeurs et Docteurs en Sciences Médicales), le SNMAM (Syndicat National des Maîtres Assistants en Médecine), l'UNPEF (Union Nationale des Personnels de l'Enseignement et de la Formation), le SNAPEST (Syndicat National Algérien des Professeurs de l'Enseignement Secondaire et Technique), le SNPSP (Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique), le SNAPSY (Syndicat National Algérien des Psychologues), le SNV (Syndicat National des Vétérinaires), le SNPSSP (Syndicat National des Praticiens Spécialistes de la Santé Publique) et le SNAPAP (Syndicat National Algérien des Personnels de l'Administration Publique).
Selon le coordinateur du CNES Abdelmalek Rahmani, ces syndicats indépendants ont demandé que cette nouvelle grille soit annulée ou modifiée pour intégrer les demandes syndicales.
"La philosophie qui sous-tend cette grille des salaires se fonde sur la réduction des primes salariales en faveur du salaire de base, qui doit être réévalué", explique M. Rahmani, ajoutant que les primes incluses dans cette nouvelle grille sont limitées à 35 pour cent, alors que les syndicats indépendants demandent 70 ou 80 pour cent au-delà du salaire minimum.
La lettre adressée par ces syndicats propose également l'ouverture d'un "dialogue social" et la mise en place d'un "réel partenariat" entre le gouvernement et les syndicats. M. Rahmani a affirmé à Magharebia que la coalition salariale devait être traitée comme un partenaire social dans le processus de prise de décision gouvernemental.
"L'UGTA ne représente pas tous les salariés, dans la mesure où elle a exclu ses membres qui avaient adhéré à des syndicats indépendants", explique-t-il.
Le collectif de syndicats indépendants, qui envisage de s'établir en confédération, a brandi la menace de grèves collectives si ses revendications n'étaient pas prises en compte par le gouvernement.
"Grâce à ce tour de passe-passe, autrement connu sous le nom de grille salariale, supposé prendre acte des savoirs et des compétences, le développement du pays est gravement compromis. L'espoir a été anéanti", a déclaré le secrétaire général du SNAPEST Meziane Mériane.
Djamel Kharchi, directeur des Services Publics au gouvernement, a indiqué au Quotidien d’Oran le 11 octobre que la nouvelle grille salariale présentée par le gouvernement "a été organisée en fonction des niveaux de qualification, classés en 17 catégories et 7 sous-divisions générales, qui correspondent à des postes de haut niveau, comme les personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les médecins en hôpitaux universitaires et les praticiens spécialistes.
Cette structure comporte également des catégories et des sous-divisions couvrant les degrés liées aux évolutions de carrière."
M. Kharchi ajoute que ce plan comprend trois échelles de salaires distinctes, la première destinée aux fonctionnaires et comportant 480 échelons ; la deuxième, intermédiaire, concernant les fonctionnaires de haut niveau ; et la troisième réservée aux plus hautes autorités publiques.
Selon M. Kharchi, cette nouvelle grille salariale, sous-tendue par le nouveau statut dans la fonction publique, offre aux salariés une augmentation moyenne de salaire comprise entre 20 et 25 pour cent. La fonction publique en Algérie regroupe près de 1,5 million de personnes.
Les chiffres officiels estiment que cette augmentation générale des salaires coûtera au pays 130 milliards de dinars, soit 17,5 pour cent du montant global versé aux fonctionnaires, qui s'établit actuellement à 750 milliards de dinars.
Source : Magharébia
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