Koraytem : « La non-conformité aux normes de
qualité entraîne des coûts de production
supplémentaires de 30 % »
La séance inaugurale du programme Qualeb, dirigé par le
ministère de l’Économie et du Commerce et
financé par l’Union européenne, a eu lieu hier au
siège de la Chambre de commerce, d’industrie et
d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB).
Le programme porte sur l’organisation d’une série de formations destinées aux sociétés commerciales et aux industries, et portant sur les systèmes de gestion de qualité, ISO 2000:9000 et les systèmes de gestion de l’alimentation saine.
Ces sessions de formation sont organisées en coopération avec la CCIAB et l’Association des industriels.
Selon Ghazi Koraytem, président de la CCIAB, des études internationales ont démontré que les coûts supplémentaires dus à la non-conformité des industriels aux normes de qualité peuvent atteindre 30 % du total des coûts.
Il a souligné que le respect des normes de qualité au niveau de la production et de la gestion a un impact positif direct sur la baisse des coûts de production à travers le règlement des causes qui sont à l’origine du grippage sur le double plan interne et externe de l’opération d’industrialisation des produits.
Ghazi Koraytem a insisté sur l’importance de l’adoption par les opérateurs économiques du label d’excellence afin de pouvoir arriver à une production sans défaut qui réponde aux besoins de la clientèle locale et internationale.
Exportations en baisse :
De son côté, Ali Berro, représentant du ministre de l’Économie et du Commerce, a souligné que l’ouverture en matière de tarif douanier s’est accompagné d’une complication des mesures préventives en ce qui concerne la santé végétale et les conditions techniques pour l’exportation des produits vers les pays développés.
Ce qui, à son avis, a conduit à un recul du volume des exportations libanaises, en l’occurrence les exportations vers les pays de l’Union européenne de près de 24 % du total des exportations en 1996, à 10 % en 2006, alors que l’UE a maintenu son titre de partenaire principal du Liban pour ses exportations. Un volume qui s’est maintenu autour de 40 à 45 % du total des importations libanaises.
Ali
Berro a insisté sur le fait que l’État se doit
d’adopter une politique nationale unifiée et claire
portant sur le label d’excellence en plus de
l’achèvement et du développement de
l’infrastructure de la gestion de qualité, notamment pour
ce qui a trait aux normes et à la surveillance des
marchés.
Il a préconisé
l’élaboration d’une série de
législations sur les normes de qualité.
Financement européen :
D’autre part, Jussi Narvi, chef des opérations à la Délégation de la Commission européenne, représentant l’ambassadeur Patrick Laurent, a affirmé que le Liban est en mesure d’accroître le volume de ses exportations au cas où les producteurs et les fournisseurs de services prendraient conscience de l’importance d’appliquer les normes de qualité.
Il a rappelé que l’UE, dans le cadre de sa participation au redressement du Liban suite à la guerre de juillet 2006, subventionnerait à concurrence de 15 millions d’euros les taux d’intérêt des prêts consentis par la Banque européenne d’investissement aux sociétés libanaises.
Des crédits dont le montant total s’élève à quelque 100 millions d’euros. Jussi Narvi a également évoqué de nouveaux financement que l’UE consentirait aux opérateurs libanais du secteur privé pour la période s’étendant entre 2008 et 2010.
Il a par ailleurs mentionné le programme de soutien aux PME d’un montant de 17 millions d’euros. Le chef des opérations à la Délégation de la Commission européenne a révélé que l’UE a approuvé la poursuite du financement d’activités se rapportant à l’amélioration de l’infrastructure de la qualité à travers un programme d’un coût de 10 millions d’euros intitulé « Soutien aux réformes » qui devrait être mis en œuvre prochainement sous la supervision du bureau du Premier ministre.
Enfin, le vice-président de l’Association des industriels, Wagih Bizri, a insisté sur le fait que l’adoption des normes de qualité dans la production est la pierre angulaire pour la réalisation d’une croissance économique durable, soulignant l’importance de ces normes pour le positionnement des sociétés libanaises sur les marchés mondiaux.
Il a estimé que les PME libanaises ne seraient pas en mesure d’être compétitives si elles ne gagnaient pas de nouveaux marchés à l’exportation.
Source : l'Orient-Le Jour
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