Les achats du blé, dont les prix sont en hausse, ont dopé les importations
Le
déficit commercial du Maroc s'aggrave d'un mois à
l'autre, sous l'effet de l'incapacité inquiétante des
exportations à s'imposer durablement sur le marché
mondial et des importations qui maintiennent leur rythme de croissance
élevé.
Les différentes mesures, qui ont été prises pour y ramener de l'équilibre en dopant les exportations, tardent à produire leurs effets. Le salut viendrait peut-être de la concrétisation des recommandations qui ont été émises lors des diverses rencontres consacrées à cette question, dont les assises des exportations qui ont eu lieu en juin dernier.
En attendant, les exportations nationales gardent un profil bas sur le marché, comme le montrent les dernières statistiques de l'Office des changes. En effet, selon l'Office, les échanges commerciaux du Maroc avec l'extérieur ont dégagé, au terme des huit premiers mois de 2007, un déficit de l'ordre de 84,1 milliards de DH (MMDH) contre 66,5 MMDH une année auparavant, soit une aggravation de 26,4%.
Ce déficit
s'explique par la progression des importations de 14,9% (161,8 MMDH au
lieu de 140,9 MMDH), alors que les exportations se sont accrues de 4,5%
pour atteindre quelque 77,7 MMDH. Cette évolution s'est
répercutée sur le taux de couverture des importations par
les exportations qui n'est plus que de 48% à fin août
dernier, contre 52,8% une année auparavant.
La faible
performance des exportations est due au ralentissement des ventes hors
phosphates et dérivés, qui n'ont progressé que de
2,9% à 64,5 MMDH, alors que les expéditions de phosphates
et dérivés ont évolué 13,3% à 13,2
MMDH.
Cette faiblesse vient notamment des ventes des agrumes qui ont reculé de 18,3% des composants électroniques (-7,1%) et des poissons en conserve (-9,6%).
Par contre, les exportations d'autres produits se sont plus ou mois bien comportées. Il s'agit notamment des engrais naturels et chimiques qui ont affiché, durant les huit premiers mois de 2007, une progression de 43,3%, des tomates fraîches (54,8%), des crustacés, mollusques et coquillages (+7,5%), des articles de bonneterie (+11,9%), des chaussures (+19,5%), les légumes frais (+17,4%) et les fils et câbles pour l'électricité (+4,5%).
S'agissant des importations, l'effet positif de la baisse de la facture pétrolière (-5%) a été effacé en partie par la hausse de 45,8% ou +4,74 MMDH (15,12 MMDH contre 10,37 MMDH) des achats des produits alimentaires, en particulier les céréales.
Ce qui est normal, vu la sévère sécheresse qu'a connue le Maroc cette année. Ainsi, les importations de céréales (blé, maïs et orge) ont presque doublé en valeur de janvier à août 2007, s'établissant à 7,09 MMDH contre 3,61 MMDH une année auparavant, soit +96,3% ou +3,48 MMDH. L'accroissement en valeur des achats de céréales équivaut à 16,6% de la hausse globale des importations (+20.961,7MDH).
Et c'est surtout le blé qui a dopé cette facture, avec 4,21 MMDH contre 2,17 MMDH, soit +93,9% ou +2.042,4MDH, pour une hausse moins importante en volume (1.961,2mt contre 1.367,9mt, soit +43,4%).
Ce qui s'explique par l'enchérissement du cours de cette de denrée sur le marché internationaux. En effet, le prix moyen de la tonne importée de blé a atteint un nouveau record s'établissant à 2.150DH/T contre 1.590DH/T à fin août 2006, soit +35,2%. Et la tendance est toujours à la hausse. En effet, les prix du blé ont établi de nouveaux records la semaine dernière sur le marché à terme de Chicago, en raison des craintes persistantes sur les conditions climatiques et la faiblesse du dollar.
Un autre produit vient s'ajouter à la liste des produits alimentaires dont les importations ont augmenté. Il s'agit du lait (+272,6MDH).
Source : Le Matin
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