Le marché des semences connaît des perturbations. Les professionnels parlent d’un manque estimé à 50% des besoins alors que le ministère de l’Agriculture dit couvrir les besoins en semences certifiées.
La campagne agricole n’est pas encore entamée que les agriculteurs doivent déjà composer avec une donne de taille qui pèse lourdement sur le devenir de la campagne. Il se trouve que le niveau de l’offre des semences se situe, et largement, en deçà des besoins de la prochaine campagne céréalière.
Certains, comme cet agriculteur de la région de Settat, n’en reviennent toujours pas. «Je me suis rendu au siège de la coopérative à Settat et quelle n’a été grande ma surprise de trouver, sur les lieux, une longue file d’attente.
Cela d’autant plus que, comme nous l’ont affirmé les responsables, il n’y avait pas de semences», explique-t-il. «La situation est telle que l’offre ne dépasse guère les 50% du volume des besoins. Et ce, dans les différentes régions du Maroc», affirme une source bien informée.
La responsabilité incombe, selon cette source qui a requis l’anonymat, au ministère de l’Agriculture. Le département concerné n’aurait pas fixé les tarifs des semences au mois d’avril «alors qu’il était encore temps».
Du coup, explique notre source, les agriculteurs ont vendu leur récolte aux minotiers qui, pour faire face à une conjoncture qui ne s’annonçait guère facile, ont opté pour les acquisitions en masse. Résultat. Au moment où, affirme la même source, le ministère s’est enfin décidé à fixer les prix des semences, les agriculteurs avaient déjà écoulé une grande partie de leur stock.
Cela est d’autant plus grave, explique-t-on, qu’il est difficile de combler le déficit engendré par l’importation. L’offre étant très limitée et le Maroc ne peut recourir au marché français pour s’approvisionner. «Le blé français est, par sa nature, inadapté au sol et aux conditions climatiques du Royaume», explique un ingénieur agronome.
L’Espagne, pays potentiellement fournisseur du Maroc puisque présentant plusieurs similarité géographique et agricoles avec ce pays, a été affecté par une grave sécheresse à l’image du Maroc.
Au ministère de l’Agriculture, prévaut un autre son de cloches. Selon un responsable de ce département, «il n’y a pas lieu de s’inquiéter». «Nous sommes en train de faire le point.
D’après les premiers chiffres, le marché sera d’ores et déjà approvisionné avec 650.000 à 700.000 quintaux, ce qui représente la moyenne des besoins annuels en semences certifiées».
Or, explique ce responsable du minière, les semences certifiées, commercialisées par l’Etat à travers la Sonacos ou les sociétés privées, ne représentent que 10 à 12% des besoins. Le reste vient du marché commun.
Selon ce responsable, les multiplicateurs ont tenu leur engagement envers la Sonacos et le prix fixé à 115 DH le quintal, encourage ces derniers a approvisionner convenablement la société publique.
Par ailleurs, et pour faire face à une éventuelle pénurie, le gouvernement, en plus de procéder à une exonération totale des droits d’importation, accorde une prime de 500 DH le quintal pour les importateurs.
En somme quelle que soit la situation, les agriculteurs «arrivent à s’en sortir par leur propres moyens», affirme ce responsable.
A noter que les besoins du marché national en semences céréalières est estimé à quelque 7 millions de quintaux assurés essentiellement par le marché commun.
Source : Aujourd'hui le Maroc
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