Telle une renaissance. Le système Gertrude (gestion électronique de régulation en temps réel pour l'urbanisme, les déplacements et l'environnement) a été dépoussi...
Telle une renaissance. Le système Gertrude (gestion électronique de régulation en temps réel pour l'urbanisme, les déplacements et l'environnement) a été dépoussiéré et remis sur la table par le conseil de la ville de Casablanca.
Il s'est finalement rendu compte que ce système reste l'unique chance pour la circulation casablancaise en mal de fluidité.
Cette solution a été pourtant présentée aux autorités de la ville de Casablanca en 1988. Depuis, le projet est rangé soigneusement dans les tiroirs.
Vingt ans plus tard, les autorités de la ville se rendent compte que cette solution est en mesure de régler les problèmes de circulation.
Un appel d'offres international est sur le point d'être lancé, apprend-on auprès de Mohamed Sajid, président du conseil de la ville.
« Nous avons procédé à l'actualisation du système sur la base de ce qui nous a été déjà présenté. Et comme il s'agit d'un projet d'une grande ampleur, qui sera réalisé à coup de millions de DH, nous avons décidé de faire jouer la concurrence », a-t-il précisé.
Selon Sajid, la mise en place de ce procédé coûterait 100 millions de DH. Le procédé a été développé en 1981.
Depuis, le système a été installé dans plusieurs pays. Le dernier en date est le Mexique, le 10 février 2007. De quoi s'agit-il ?
Gertrude, système informatique de gestion de la circulation, permet à l'ensemble des déplacements dans la ville de s'effectuer, à tout moment, dans les meilleures conditions possibles pour tous et participe à une diminution significative de la pollution.
Grâce à sa gestion centralisée, en temps réel, à la seconde, le système Gertrude crée et maintient une circulation à la fois fluide et confortable.
Qui dit diminution du nombre d'arrêts, dit réduction considérable de la consommation, donc de la pollution et du stress. Bref, il veille à maintenir un haut niveau de service pour la qualité de vie de l'ensemble des usagers.
Une nécessité, s'accommodent à dire plusieurs responsables de la ville, en raison des embouteillages interminables qui rendent la circulation un véritable cauchemar et surtout la multiplications des accidents en périmètre urbain en raison d'une infrastructure routière dont la technologie est obsolète et peu appropriée à la sécurité.
Les feux actuels sont touchés par la vieillesse. Le diagnostic des feux tricolores, établi par le bureau d'étude français (BCEOM), était accablant. Il a révélé que les types de contrôleurs de feux de signalisation sont d'une technologie dépassée.
Conséquence : multiplication des accidents mortels. Selon une étude rendue publique récemment par le Comite national de prévention des accidents de la circulation, 25% des accidents survenus au Maroc en 2007 étaient enregistrés à Casablanca.
Ces accidents ont fait 224 morts et 16000 blessés. L'étude a également énuméré 46 zones d'accumulation d'accidents dans la ville de Casablanca, dont 24 carrefours et 22 sections de voies en raison du manque de signalisation directionnelle.
Parmi les dysfonctionnements de la circulation, il y a lieu de citer l'emprise large des boulevards et carrefours, la mauvaise affectation des espaces, la mauvaise prise en compte des deux-roues et des piétons, les défaillances de la signalisation, tricolore, horizontale et verticale, le manque de signalisation directionnelle et le stationnement mal organisé.
Pour parer à ces dysfonctionnements, le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) prévoit le renforcement de la sécurité des usagers vulnérables en réservant les trottoirs aux piétons et en les libérant des activités commerciales et corps de métiers en adoptant de nouveaux types d'aménagements normés, notamment dans les zones résidentielles et à forte concentration de piétons pour réduire la vitesse: dos-d'âne normés, passages pour piétons surélevés, l'instauration des zones à vitesse 30 km/h au niveau des zones à forte fréquentation piétonne.
La mise en place d'une signalisation horizontale et verticale adaptée en privilégiant la sécurité des piétons sur les carrefours à feu par un marquage au sol adéquat et l'aménagement des pistes ou bandes cyclables selon les cas.
Il appelle également à réduire la taille du centre du carrefour, à créer des voies réservées spéciales aux « tourne à gauche » sur chaque entrée du carrefour et à mettre en place une régulation intelligente de la signalisation tricolore.
Source : Le Matin
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