La
volonté de l’Algérie de se développer dans le secteur des énergies
renouvelables dans le cadre de sa stratégie énergétique de
l’après-pétrole attise les convoitises des entreprises européennes
lourdement affectées par la déprime du marché mondial.
Baisse du marché
résultant des subventions gouvernementales en France et en Allemagne.
Le
constructeur français d’éoliennes Vergnet, qui a décroché le 21 janvier
dernier un contrat de 24 millions d’euros pour l’installation du
premier complexe éolien en Algérie d’une puissance de 10 MW, s’est
refait une santé financière dans un marché européen en plein déprime.
En
effet, la valeur du groupe français a résisté à l’effondrement des
valeurs boursières dans le marché des énergies renouvelables –grâce- à
son dernier contrat en Algérie.
Alors
que le groupe Green Europe est plombé par un secteur solaire déprimé
par la baisse annoncée des subventions allemandes (-10,98%), la valeur
du constructeur français Vergnet a très bien résisté à la tendance
baissière de la cotation indice (CAC 40) de la Bourse de Paris.
Elle
affiche en pleine déprime du marché des énergies renouvelables (+2,8%)
soit la troisième performance du secteur après le leader français EO2
(+5,7%) et le groupe anglais Severn Trent Water’s (+3,4%).
Pour
les experts en bourse, le constructeur français Vergnet a résisté à la
chuté sévère des valeurs sur le marché des énergies renouvelables grâce
à l’annonce d’un important contrat en Algérie. En fait, le groupe
français avait remporté un appel d’offres international concernant
l’installation du premier parc éolien à Adrar.
Le
complexe éolien devrait être mis en service courant 2012. Avec un
investissement de 3,05 milliards de dinars (environ 30 millions
d’euros), Vergnet a proposé une offre plus compétitive que son
concurrent allemand MAN Ferrostaal, pour un coût du kWh de 9.620 Dinars
(0,095 euros).
Le
contrat a été obtenu auprès de la Compagnie d’Engineering de
l’électricité et du gaz (CEEG), une filiale du groupe public Sonelgaz,
rappelle-t-on. Le groupe dispose d’un délai d’exécution de 23 mois, ce
qui lui laissera notamment le temps nécessaire pour lancer et exécuter
en 2010 une partie d’un contrat éthiopien.
Les Allemands sévèrement touchés par la déprime du marché
Les entreprises allemandes spécialisées dans les énergies du futur restent les plus touchées par la récession. La cause est la
décision du gouvernement allemand de revoir à la baisse ses tarifs d’achat d’électricité photovoltaïque.
Une
baisse supplémentaire de 15% devrait entrer en vigueur au 1er avril
pour les centrales PV en toiture et au 1er juillet 2010 pour les
centrales PV au sol ; elle s’accompagnerait d’une diminution
supplémentaire de 10% pour les centrales installées sur des terres
agricoles. La France avait décidé récemment des mesures similaires.
Le
gouvernement allemand a justifié sa décision par la volonté d’éviter
des subventions excessives après la diminution des prix des panneaux et
systèmes PV de 30% à 50% en moyenne en 2009, alors que la puissance
totale installée pendant la même période a atteint un niveau nettement
supérieur aux premiers scénarios du ministère allemand de
l’Environnement.
C’est
d’ailleurs la même raison pour laquelle la France vient aussi de
limiter ses aides au solaire. Autre raison, l’énergie solaire reste, de
toutes les énergies renouvelables, celle qui présente le plus fort
potentiel aussi bien en termes de nombre d’installations que de
réduction des coûts.
Le soleil algérien à la rescousse !
«Le
dispositif des tarifs d’achat doit permettre tout à la fois de garantir
une forte croissance des sources d’énergies renouvelables et d’inciter
à la baisse des coûts de production. En résumé, l’adaptation des tarifs
d’achat devrait servir la dynamisation du secteur dans la durée».
Cependant,
cette nouvelle annonce de la baisse des subventions a découragé les
investisseurs.
Le secteur allemand des énergies renouvelables risque
ainsi de payer le prix fort de cette politique d’austérité. Cette
situation difficile du marché allemand et européen justifie le regain
d’intérêt ces derniers mois des Allemands pour le solaire algérien.
Le
24 janvier dernier, une conférence-débat a été organisée par la Chambre
algéro-allemande, à l’hôtel El Djazaïr, sur le partenariat bilatérale
dans le domaine des énergies renouvelables.
Une
délégation d’hommes d’affaires et d’industriels qui représentent huit
entreprises allemandes œuvrant dans les énergies renouvelables-
notamment solaire- avait effectuée une visite de trois jours en Algérie
pour prospecter les opportunités d’investissement dans ce marché.
La
conférence avait été animée par Mme Christina Witteck, Directrice du
département des Energies renouvelables au ministère fédéral allemand de
l’Economie et de Technologie et M. Jens Altevogt, représentant de
l’Académie des énergies renouvelables.
L’Algérie
ambitionne de produire 5 % de son électricité en recourant aux énergies
renouvelables à l’horizon 2015, d’où l’intérêt du marché algérien pour
les entreprises allemandes.
Source : Marché des Énergies Nouvelles