Le lac de Reghaïa est le réceptacle d’environ 80.000m3 d’eau polluée émanant
des zones urbaines, industrielles et agricoles.
Le directeur général des forêts a indiqué que son organisme
est «dans l’attente d’une décision officielle portant classement de la zone
humide du lac de Réghaïa comme réserve naturelle nationale et la mise en place
d’un système de gestion du centre».
S’exprimant hier au cours d’un point
de presse animé au Centre cynégétique de Réghaïa (CCR) situé au lac de Reghaïa,
à 30km à l’est d’Alger, Abdelmalek Titah a rappelé qu’«un dossier exhaustif
relatif à la classification de la zone humide du lac de Réghaïa, réserve
naturelle nationale, a été déposé auprès de la direction générale des forêts
(DGF) qui a de son côté soumis le dossier au ministère de l’Environnement, de
l’Aménagement du territoire et du Tourisme en 2004, mais la zone n’a, jusqu’à
présent, pas été classée».
L’orateur a mis en exergue l’importance de cette
mesure en ce sens qu’elle «garantira la mise en place de mécanismes
permettant une meilleure gestion de la zone à travers l’élaboration d’un plan
pour l’exploitation du centre et d’une politique spécifique à même de protéger
la zone humide de Réghaïa».
Celle-ci demeure menacée par la prolifération
des constructions anarchiques et les eaux usées. Ses ressources hydriques, sa
végétation et ses richesses animales ont hissé le lac de Réghaïa au rang des
zones humides protégées à l’échelle mondiale.
Depuis 2003, ce patrimoine
naturel fait l’objet d’une gestion, sur le plan écologique, régie par la
convention de Ramsar (Iran). Néanmoins, l’absence d’un classement national et
des outils juridiques qui en découlent, pénalise sa gestion rationnelle et
durable.
En conséquence, l’environnement de cet écosystème continue de subir des
détériorations.
La principale contrainte concerne les eaux usées provenant
des zones industrielles et des centres urbains qui se déversent depuis des
décennies dans le lac dont la faune et la flore subissent des dégradations
importantes.
Il est connu pour être le réceptacle d’environ 80.000m3 d’eau
polluée par jour, émanant des zones urbaines, industrielles et agricoles.
Et
pour endiguer ce problème, une station d’épuration est fonctionnelle depuis
l’année écoulée, destinée à la retenue des déchets solides. Un autre module
biochimique est en voie de réalisation afin d’épurer les eaux usées.
Le lac
de Réghaïa est alimenté par trois cours d’eau, selon les recueils de la DGF. Il
s’agit de l’oued Réghaïa, l’oued El Biar qui prend naissance aux environs de la
zone industrielle Réghaïa-Rouiba, et l’oued Boureah qui est un affluent de
l’oued El Hamiz.
Il faut savoir que 233 espèces végétales ont été recensées,
soit l’équivalent de 13% de la flore du Nord de l’Algérie.
Aussi, la zone humide
héberge plus de 203 espèces d’oiseaux dont 4 espèces en voie de disparition et
protégées par la législation internationale.
Source : l'Expression.DZ