Les 440 employés et 45 engins assurent la propreté de la commune mais il y a trop de déchets verts dans les quartiers résidentiels
Cent
soixante dix dirhams la tonne, c’est ce que coûte quotidiennent la collecte des
déchets ménagers dans la commune d’Agadir. Tariq Kabbage, président de la
commune urbaine, convaincu que la municipalité peut gérer pour le moment ce
service sans faire appel à un prestataire extérieur, se soucie de sa réalisation
au moindre coût.
Pour cela, il s’appuie sur une équipe de plus de 438
employés, dont près de 200 occasionnels, pour la réalisation de la collecte des
déchets ménagers et le balayage des voiries.
Et ce, dans quatre communes, à
savoir Agadir, Anza, Bensergao et Tikiouine. Un territoire qui produit plus de
200.000 tonnes de déchets ménagers annuellement.
Sur le plan matériel, ce sont 45 engins, dont 18 bennes-tasseuses, qui
sillonnent ce territoire en long et en large pour la collecte des ordures
porte-à-porte et le vidage des bacs. Ces derniers sont au nombre de 1.473 d’une
capacité de 660 litres chacun.
C’est à 4h30 du matin, chaque jour, que commence
dans la commune la collecte des déchets ménagers, tout d’abord dans les bacs.
Le
porte-à-porte commencera un peu plus tard. Le tout sera terminé à 15 heures.
Parallèlement, dès 7 heures du matin, une équipe de balayeurs s’attelle au
nettoyage des voiries. Les artères principales sont bien sûr les premières à
être nettoyées.
Les équipes réparties en 32 secteurs, à travers les quatre
communes, sillonneront par la suite tous les axes jusqu’à la fin de la
journée.
A la plage d’Agadir, le travail de nettoyage démarre également très
tôt. Selon Chikh El Khorchi, ingénieur chef de service propreté de la commune
urbaine d’Agadir, 16 ressources humaines, deux cribleuses, un tracteur à
chariot, 120 poubelles sont allouées à la propreté de la plage.
En été, les
moyens humains passent à 50, précise-t-il. A noter que chaque été, la
municipalité bénéficie du soutien de Royal Air Maroc (RAM) pour l’entretien de
la plage.
La saison estivale, poursuit «Monsieur propreté», est une période de
grande mobilisation pour les équipes de nettoyage en raison notamment du grand
flux de visiteurs.
En cette période, le responsable dit mettre en place des
équipes de nuit pour le nettoyage des places publiques et des grandes artères.
Il avance également que Kabbage met à la disposition de la commune des tracteurs
et des citernes de sa propre entreprise pour assurer la réalisation du travail
durant la période estivale.
Chikh El Khorchi tient de même à souligner que
l’entretien des places devant les mosquées est assuré régulièrement tout au long
de l’année.
Le responsable est du même avis que Kabbage quant à la gestion
déléguée de la collecte des déchets solides dans la commune urbaine.
Pour lui
également, il n’y a pas lieu de faire appel à un prestataire extérieur. La
commune peut assurer correctement le service, si toutefois le parc de matériel
est renforcé. Celui-ci reste, en effet, insuffisant aujourd’hui.
Selon lui, un
budget de 8 millions de DH a été arrêté cette année pour l’acquisition d’engins
de collecte et de bacs. Il s’agit, dans le détail, de l’achat pour le moment de
4 bennes-tasseuses, de 2 pick-up, d’un camion de lavage et d’un tracteur.
Ceci
de manière à mieux couvrir le territoire de la commune, explique-t-il. Pour lui,
l’efficience du service passe de même par une sensibilisation du citoyen à la
propreté.
Dans ce cadre, une opération a été menée auprès des habitants des
piémonts en partenariat avec les associations locales. Aujourd’hui, trois
personnes sont mobilisées sur ces sites pour en assurer la propreté avec la
participation des populations. «Et cela fonctionne bien», avance Chikh El
Khorchi.
Les déchets verts dans les secteurs résidentiels donnent par contre beaucoup de
mal aux équipes de propreté de la commune. Un camion sillonne trois quartiers
(Cité Suisse, Charaf, Taddart) 6 jours sur 7 et réalise 10 voyages par jour. Par
ailleurs, un conteneur de 25 m3 est mis en place à cet effet au quartier Charaf.
Mais les habitants sont tentés d’y déverser même leurs déchets ménagers. «Une
meilleure implication des citoyens à travers le dépôt des déchets verts dans des
sacs en plastique garantirait de meilleurs résultats», indique le responsable.
Outre la collecte des déchets ménagers et le nettoyage des artères de la
commune, les responsables du service propreté devront désormais assurer le suivi
et le contrôle de la gestion déléguée de la décharge.
Pour rappel, la gestion déléguée du site a été confiée, suite à un appel
d’offres, au groupement TecMed Maroc-Urbase. Une nouvelle décharge sera
opérationnelle dans six mois. Parallèlement, l’actuelle décharge est en cours de
réhabilitation.
Aujourd’hui, les travaux y sont bien avancés et devraient être
achevés avec la mise en fonction de la nouvelle décharge.
Source : l'Economiste