L’Assemblée
populaire de wilaya (APW) de Béjaïa s’est
réunie les 14 et 15 décembre 2008, en session ordinaire,
à l’issue de laquelle elle a eu à débattre
de plusieurs secteurs socio-économiques non moins importants,
dont la santé, les travaux publics, les transports,
l’éducation.
Dans la matinée de
dimanche dernier, juste après l’ouverture de la session,
l’assemblée a entamé les travaux par les deux
points d’information sur l’état d’avancement
du projet Tichy-Haf (hydraulique) et les deux rentrées scolaire
et universitaires 2008-2009.
Ainsi, selon la communication
présentée par le directeur de l’hydraulique de la
wilaya de Béjaïa au sujet du barrage Tichy-Haf dont la date
de démarrage des travaux remonte à 1988 et qui devra
alimenter 22 communes de la vallée de la Soummam,
l’état de remplissage est à 100 %, soit un volume
total de 81 hm3.
Concernant le transfert des eaux de ce barrage,
l’orateur fera savoir que cela s’effectuera
progressivement, c'est-à-dire au fur et à mesure que les
travaux de branchement en aval seront achevés.
La mise en
service partielle de ce barrage interviendra la fin de ce mois de
décembre avec le raccordement de la commune de Tamokra, alors
que les communes d’Akbou et Ouzellaguen seront alimentées
le mois de janvier 2009.
Abordant le point relatif aux
rentrées scolaire et universitaire, certains membres de
l’APW ont tenu à “dénoncer la fuite en avant
de la directrice de l’éducation” qui a, encore une
fois, brillé par son absence, en se faisant représenter
par l’un de ses collaborateurs.
D’autres élus
n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour
fustiger l’opacité qui caractérise la gestion des
recrutements et des concours d’accès aux différents
postes au niveau du secteur de l’éducation de la wilaya de
Béjaïa.
Le recteur de l’université de
Béjaïa a su, quant à lui, se défendre, en
présentant un aperçu plutôt appréciable sur
les conditions de déroulement de la rentrée universitaire
2008-2009.
CONTRAINTES ET INSUFFISANCES DANS LES TRANSPORTS
Avançant
les chiffres de 924 demandes de changement de filière et 750
demandes de transfert, le Pr. Djoudi Merabet a tenu à souligner
que “tous les dossiers remplissant les critères
pédagogiques ont été acceptés”.
Par
ailleurs, l’après-midi de la même journée a
été consacrée au secteur des transports dont le
rapport présenté par le directeur Mohamed Amirouche
relève aussi bien les contraintes et les insuffisances que les
projets en perspective.
Selon ce document, “la wilaya de
Béjaïa est nettement sous-équipée en
matière d’infrastructures d’accueil, puisque les
rares aires de stationnement que ce soit au niveau du chef-lieu de
wilaya ou dans les villes intérieures, souffrent toutes de
l’exiguïté de l’espace relativement au volume
du trafic et au nombre de véhicules”.
On notera aussi,
l’absence de commodités, telles que la
sécurité, abribus, bloc administratif, quais et aires de
stationnement, clôtures… Il faut préciser au
passage que la wilaya de Béjaïa reste l’une des rares
wilayas dépourvues de gare routière digne de ce nom.
Les
travaux de réalisation de la nouvelle gare routière qui
sera implantée à hauteur des quatre chemins, à
l’entrée ouest de la ville de Béjaïa, sont
toujours à la traîne. Dans le cadre des projets de
développement de son secteur, M. Amirouche annoncera la
création prochaine (en 2009) d’une régie de wilaya
des transports urbains qui, selon lui, “permettra de trouver les
solutions adéquates pour assurer un service public de
qualité et performant en matière de confort, de
coût et de gain de temps”.
Il informera également du
lancement à partir du mois d’avril prochain de nouvelles
lignes aériennes entre les aéroports de
Béjaïa et d’Alger qui vont assurer des vols
quotidiens. La deuxième journée de cette session
ordinaire sera consacrée à l’examen de la situation
des deux secteurs si névralgiques que la majorité des
élus n’ont pas manqué de relever les carences et
les anomalies existantes.
La situation du secteur telle que
présentée par le directeur des travaux publics, à
travers son rapport sur l’avancement des projets des chemins
communaux (CC), chemins de wilaya (CW) et de la
pénétrante devant relier Béjaïa à
l’autoroute Est-Ouest, sera qualifiée par la plupart des
intervenants “des plus catastrophiques”, eu égard au
retard flagrant qu’accusent les différents projets
lancés ces dernières années. Pour ces élus,
les travaux de dédoublement des RN12 et RN9 qui constituent les
grands axes routiers de la wilaya, s’éternisent.
Tandis
que les autres voies de communication que ce soit au niveau des centres
urbains ou dans les zones rurales, sont dans un état qui laisse
à désirer. En réponse au constat accablant
dressé par les élus, le DTP de Béjaïa
indiquera que les projets portant dédoublement des routes
nationales en question étaient en butte aux oppositions des
citoyens expropriés, dont la procédure a pris beaucoup de
temps.
Le secteur de la santé, dont la situation est peu
reluisante, n’a pas manqué également de soulever
l’indignation des membres de l’APW qui relèvent
de “graves insuffisances engendrant souvent des pertes
humaines”. L’intervention de Melle Anissa Bedder,
élue FLN a permis de projeter à l’assistance des
diapositives montrant des images poignantes prises dans
l’enceinte de certaines structures de santé publique.
Parmi les spectacles les plus désolants et ayant choqué
plus d’un, on citera le cas du futur centre
d’hémodialyse de Sidi-Aïch, implanté à
l’intérieur de l’ancienne polyclinique, de
surcroît à côté d’une écurie, et
dont les travaux lancés en 2006 s’effectuent au ralenti.
MALAISE DANS LES HÔPITAUX
Il
y a aussi l’hôpital d’Aokas qui souffre d’un
manque criant d’équipements médicaux et
d’hygiène. La seule radio dont dispose cet
Établissement public hospitalier (EPH) demeure toujours en
panne.
De son côté, Me Messaoudi déplore la
multiplication des erreurs médicales constatées ces
dernières années au niveau des structures de santé
de la wilaya de Béjaïa. Selon lui, ces bavures sont dues
principalement au manque de moyens humains et de produits
pharmaceutiques.
Afin d’étayer ses propos, cet avocat de
profession évoquera ce qu’il qualifie de “victimes
du secteur de la santé publique”, à l’exemple
de cette chirurgienne exerçant depuis plusieurs années
à l’hôpital de Béjaïa, qui a fini par se
retrouver devant le juge suite au décès d’un
patient, faute d’anesthésie.
Il interpellera en outre le
DSP de Béjaïa sur le sort réservé au projet
de création d’un pavillon des urgences (PU) au niveau de
l’hôpital Frantz-Fanon de la ville de Béjaïa,
pourtant promis par l’ex-ministre de la Santé, Amar Tou,
lors de sa dernière visite au secteur sanitaire de Kherrata.
L’élu Mohand Arab Ouicher (RCD) s’interrogera, pour
sa part, sur les défaillances récurrentes et
inexpliquées du scanner de l’EPH Khellil-Amrane,
financé par l’APW de Béjaïa, l’absence
de pédiatre au niveau de la maternité de Targa-Ouzemmour,
pourtant érigée au statut de EHS (Établissement
hospitalier spécialisé), l’acquisition
d’ambulances et tables d’opération ne
répondant pas aux normes…
Poussant le bouchon un peu plus
loin, cet intervenant accusera le DSP de Béjaïa de
“non-assistance à personne en danger !”.
Pour
résumer cette situation décriée par
l’ensemble des élus, le P/APW, Hamid Ferhat, conclura par
ce constat : “le secteur de la santé vit un
sous-développement avéré dans notre wilaya”.
Enfin, avant la clôture de cette session, les membres de
l’APW ont été invités à adopter les
travaux présentés par les commissions permanentes de
l’assemblée.
Il s’agit en premier lieu de la
répartition de quelques chapitres (BP et BS 2008) relatifs aux
subventions allouées aux associations et aux aides
destinées aux communes. Après quoi, il a
été procédé à l’adoption de la
proposition faite par la commission d’aménagement
chargée du développement local, relative à la
reprise des terres agricoles au niveau de Sidi-Ali-Lebhar, dans la
commune de Béjaïa, au profit de structures et
équipements publics.
La superficie globale de ces terres qui
s’élève à 30 ha verra l’implantation
de quatre projets, à savoir : un lycée de 1000 lits, une
école fondamentale base 05, un groupe scolaire et enfin un stade
scolaire.
Source : Liberté-Algérie