Pour le développement de l’aéronautique au Maroc, les industriels sont
appelés à passer du stade de sous-traitants de 1er et 2ème rangs à celui de la
réalisation d’équipements et de systèmes entiers.
Le Maroc
est bien résolu à développer le secteur de la sous-traitance aéronautique. Dans
une étude portant sur ce secteur, BMCE Bank affirme que le Royaume peut être
considéré comme une plate-forme idéale pour le développement de cette activité.
Pour justifier ces propos, l’étude énumère un certain nombre de
caractéristiques. Le Maroc, par sa situation géographique et son approche
résolument ouverte au développement industriel, a naturellement drainé la
demande d’une industrie mondiale exigeante.
Concernant son positionnement par
rapport à ses concurrents, le pays a l’avantage de proposer une prestation
intégrée et assez bien développée, avec une main-d’œuvre de qualité et moins
chère.
L’analyse en question évoque également le contexte politique, économique
et social stable dont jouit le Maroc, les moyens logistiques en développement
(création du port de transbordement Tanger-Med, etc.), et enfin le marché
national qui représente un tremplin vers l’Afrique et qui possède la seconde
flotte aérienne africaine, après l’Afrique du Sud.
Les analystes de la BMCE
citent d’autres opportunités que les investisseurs doivent saisir. Outre la
volonté gouvernementale marocaine de développer ce secteur, l’accord de l’Open
Sky entre le Maroc et l’Union européenne, la conclusion d’accords de
libre-échange et des infrastructures dédiées au niveau de l’aéropôle de
Casablanca et Tanger Free Zone, sont des points forts qui encouragent
l’investissement dans ce secteur prometteur.
Toutefois, les exigences
demeurent importantes pour pénétrer et se développer sur ce marché, selon la
même source.
Ainsi, pour les industriels qui ne sont pas encore ou peu présents
sur ce secteur, il faudra, pour développer leurs ventes, saisir les opportunités
offertes par la concentration des acteurs et le lancement de nouveaux programmes
tout en conciliant les exigences croissantes de compression de coût, conseillent
les analystes de cette banque.
Les industriels qui réalisent déjà un chiffre
d’affaires substantiel dans ce secteur sont interpellés, par cette étude, et
appelés à atteindre un nouveau cap.
Et ce avec l’objectif de passer du stade
actuel de sous-traitants de 1er et 2ème rangs en composants électroniques
électriques et mécaniques au stade de la réalisation d’équipements et de
systèmes entiers.
«Ceci est d’autant plus concevable que certains pays
concurrents, à l’image de la Chine, sont en train de se positionner comme de
nouveaux constructeurs et avionneurs», ajoute la même analyse. Par ailleurs,
l’essor récent de la filière marocaine est porté, d’après l’étude de la BMCE
Bank, par les fournisseurs des premier et second rangs.
Face à
l’internationalisation croissante de la sous-traitance et la forte concurrence
des pays asiatiques et de l’Europe de l’Est, les opérateurs locaux ont adopté
des stratégies diversifié, entre autres, les extensions des unités de
production, la création de joint-ventures et la diversification des métiers
déployés.
L’analyse de BMCE Bank affirme, par ailleurs, que le secteur de
l’aéronautique connaît un véritable essor. Alors qu’elle enregistrait une
quasi-absence en 2000, la sous-traitance aéronautique fait les beaux jours de
cette activité au Maroc d’aujourd’hui.
En effet, en l’espace de trois ans, le
nombre d’entreprises ayant fait le choix du Maroc pour l’externalisation de
leurs activités de sous-traitance a doublé, selon les analystes.
A fin 2007, le
Royaume abritait plus d’une quarantaine d’entreprises opérant comme fournisseurs
pour le compte de donneurs d’ordres basés en Europe et aux Etats-Unis, telles
que Airbus, Boeing et Dassault.
Source : Aujourd'hui le Maroc