L’investissement dans les énergies renouvelables est devenu, ces
dernières années, un axe central dans les politiques énergétiques dans
le monde. De nombreux pays ont mis au point des programmes très avancés
pour réduire la facture énergétique mais également enrayer leur
dépendance aux énergies fossiles.
Le cas de l’Allemagne est
édifiant. Ce pays a pu, en un laps de temps très court, produire une
partie importante de ses besoins énergétiques à l’aide d’énergie
solaire et éolienne.
Donc, pourquoi pas notre pays, d’autant qu’un
gigantesque potentiel solaire existe, notamment dans le sud du pays.
Parler, en fait, des énergies renouvelables, c’est parler de
l’après-pétrole. Les spécialistes et les politiques s’accordent à dire
que les énergies fossiles disparaîtront un jour ou l’autre ; pour notre
pays on avance plusieurs hypothèses contradictoires.
Et c’est la raison
principale qui a poussé le gouvernement algérien à ouvrir les portes à
toutes les idées.
C’est ainsi qu’un fonds national des énergies
renouvelables sera créé. Il sera alimenté par 0,5% de la fiscalité
pétrolière, soit 4 milliards de dinars par an (40 millions d’euros) et
les subventions de l’Etat. La décision de sa mise en place a été
contenue dans le projet de la loi de finances 2010 adopté en Conseil
des ministres.
Le président de la République, qui a ordonné au
gouvernement la mise sur pied d’un tel projet, a tracé les grandes
lignes de cette politique. M. Bouteflika, lors de l’audition consacrée
au secteur de l’énergie, a chargé le gouvernement d’œuvrer à prolonger
le plus longtemps possible la durée de vie des gisements pétrolifères
et gaziers du pays.
En d’autres termes, le chef de l’Etat a expliqué
que «cela exige la poursuite de l’exploration de nouveaux gisements et
de leur mise en exploitation. Cela invite aussi à l’encouragement des
économies d’énergie dans tous les domaines, y compris par le recours à
des technologies de faible consommation dans l’éclairage domestique.
Cela doit nous conduire, enfin, à nous mobiliser davantage pour le développement des énergies renouvelables.».
Le gouvernement entend également lancer un programme de développement des
énergies renouvelables. Ce programme «permettra à l’industrie nationale
d’y trouver des opportunités d’intégration de composants et
d’équipements entrant dans les projets», avait indiqué récemment le
ministre de l’Energie et des Mines.
Selon les explications du ministre,
la concrétisation de ce programme «a pour objectif de développer des
compétences sur toute la chaîne allant de la conception et
l’engineering jusqu’à la fabrication locale d’équipements».
Le ministre
sait de quoi il parle, car si les énergies renouvelables sont très
prometteuses pour le pays, la concrétisation des différents projets
fait face à des lobbies, voire des pays entiers qui dictent leur loi en
ce qui concerne les intrants des différentes composantes des
installations.
Il s’agit donc de mettre même une base industrielle qui
peut, à terme, satisfaire même les besoins des installations
électriques.
Aujourd’hui, si peu de pays ont investi dans ces énergies c’est à cause du coût élevé des installations.
Cependant,
il ne faut pas oublier le revers de la médaille. Selon les
spécialistes, l’Algérie dispose du potentiel solaire le plus important
de la rive sud méditerranéenne.
Le solaire thermique est de 169 440
TWh/an soit l’équivalent de 38 000 milliards de m3/an, représentant
près de 4 fois la consommation énergétique mondiale. Sachant que notre
pays recèle des gisements gaziers importants, ils affirment aussi que
la synergie solaire-gaz reste un atout déterminant.
L’impact des coûts
de production des hybrides est très significatif, précise-t-on aussi.
Sur
un autre volet, il faut mettre en exergue la volonté et l’engagement
politiques de l’Etat à travers un cadre réglementaire et institutionnel
favorables dont principalement la loi sur l’électricité en 2002 et le
décret sur les énergies renouvelables.
L’arsenal juridique encourage,
en effet, la concurrence, permet l’accès au réseau à tous les
opérateurs et donne la possibilité aux énergies renouvelables d’accéder
au marché de l’électricité avec comme objectif d’atteindre 5% à
l’horizon 2015.
Objectif : produire 30% de l’électricité à partir des
énergies renouvelables. Concrètement, l’Algérie a entamé de nombreux
projets initiés par des organismes nationaux ou en partenariat avec des
entreprises étrangères.
Le ministre de l’Energie a inspecté, il y a
quelques jours, un projet de l’Institut algérien des énergies
renouvelables qui sera réalisé à Bellil, au sud de Hassi R’mel. Ce
projet ambitieux s’inscrit au titre de la stratégie nationale visant la
production, à l’horizon 2030-2040, de 30% de l’électricité à partir des
énergies renouvelables.
Le ministre a affirmé également, s’agissant du
mégaprojet de la station centrale hybride en cours de réalisation à
Hassi R’mel, qu’elle devrait impulser l’activité énergétique électrique
en Algérie.
En inspectant le chantier, M. Khelil a indiqué que «ce
projet devra contribuer au renforcement des capacités de production
électrique en Algérie par l’utilisation de l’énergie solaire, une des
énergies renouvelables disponibles».
Situé dans la région de
Tilghemt, distante de 28 km au nord de la ville industrielle de Hassi
R’mel, ce mégaprojet sera réalisé par la société espagnole «Abenar» en
partenariat avec la nouvelle compagnie algérienne d’énergie «Neal» (New
Energy Algeria).
Inscrite au titre de la nouvelle stratégie du secteur préconisant
le recours à d’autres alternatives de production de l’énergie, la
centrale hybride électrique, alimentée par le gaz et l’énergie solaire
de Hassi R’mel, devra atteindre une production électrique de 150
mégawats, dont 20% issus de l’exploitation de l’énergie solaire.
Les
travaux de réalisation de cette centrale ont atteint un taux
d’avancement de 79,14% et sera livrée probablement en août 2010. Elle
devra générer 600 emplois, dont 500 destinés à la main-d’œuvre
nationale.
Source : La Tribune