Plusieurs spécialistes et professionnels du transport maritime
multimodal et des projets d'autoroute maritime entre l'Union Européenne
et les pays du Maghreb ont participé au forum international intitulé
"Transport maritime, passerelle pour la Méditerranée", organisé le 27
mars dans la capitale tunisienne.
Le représentant de la
Commission européenne à Tunis, Massino Mina, a déclaré qu'un réseau de
transport efficace est la condition indispensable à la croissance
économique et à l'intégration dans l'espace méditerranéen.
M.
Mina a souligné que le Plan d'Action pour les Transports Régionaux
2007-2013 (PATR), approuvé lors de la conférence ministérielle Euro-Med
à Marrakech, vise à intensifier la coopération au sein de la région
méditerranéenne.
"Le PATR vise à mettre en place un
réseau de transport euro-méditerranéen intégré pour améliorer
l'efficacité des ports et stimuler les réformes en matière de règles de
sécurité, en utilisant les outils technologiques modernes", a-t-il
précisé.
Ce responsable européen a par ailleurs
encouragé la Tunisie à poursuivre son projet pilote d'autoroute
maritime (l'axe Radès/Gênes et Radès/Marseilles).
Jalel
Zerba, le président de l'Union des Chefs d'Entreprises Méditerranéens,
a appelé à l'optimisation des opportunités économiques des Etats de la
rive sud de la Méditerranée et à la poursuite d'une plus forte
intégration économique, en particulier par le biais du renforcement des
exportations et du tourisme.
L'an dernier, la Tunisie
et le Maroc avaient inauguré une liaison de transport maritime reliant
Casablanca, sur l'Atlantique, à Radès, sur la Méditerranée,
conformément à l'accord sur le transport maritime adopté par les Etats
du Maghreb et visant à réduire les distances et les coûts de frêt.
La
liaison sera assurée par un bâtiment marocain d'une capacité de 70
conteneurs, ainsi que par 33 bateaux à moteur qui franchiront la
distance entre Radès et Casablanca tous les dix jours.
Lors
de la réunion du Haut Comité Conjoint tuniso-marocain, les deux pays
avaient décidé de libéraliser le commerce maritime et de mettre en
place de nouvelles compagnies mixtes de frêt maritime, dans le but de
renforcer la compétitivité commerciale et de développer les échanges
entre les pays de la région.
"Il faudra un certain
temps pour que cette nouvelle route maritime stimule les échanges de
marchandises entre les pays. Les importateurs des deux pays doivent
modifier leur vision pour éviter d'envoyer des marchandises dans des
ports étrangers avant leur arrivée à leur destination finale, comme
c'est actuellement le cas.
Nos exportateurs ont affaire à une rude
concurrence en termes de transport et de coûts logistiques", a commenté
Mostafa Khayiat, le directeur de l'Association Marocaine de Logistique.
Bien que les échanges commerciaux entre les deux pays
aient été estimés à 300 millions de dollars en 2007, ce chiffre reste
faible comparé au commerce avec l'Union Européenne, qui se monte à 55
milliards de dollars.
La Tunisie et le Maroc avaient
signé la Déclaration d'Agadir en 2004, avec l'Egypte et la Jordanie.
Les quatre pays souhaitent mettre en place une union douanière, qui
conduira à terme à une zone de libre échange, à l'horizon 2012, date de
lancement de la région Euro-Med.
Le gouvernement tunisien souhaite également développer son réseau de
transport maritime par le biais de la modernisation des ports, et la
construction d'un nouveau port à Enfidha. La Tunisie espère accroître
la contribution de la flotte maritime nationale dans le trafic de frêt
de 9 à 20 pour cent d'ici 2016.
Le gouvernement a
également justifié ce projet au vu de l'importance des échanges
commerciaux avec les pays européens et les pays du Maghreb.
Le
port en eaux profondes d'Enfidha permettra d'accueillir des bateaux de
80 000 tonnes de frêt, contre 25 000 tonnes actuellement. Avec les
infrastructures existantes, 50 pour cent de la flotte de transport
maritime mondiale ne pourront accéder aux ports tunisiens avant 2010 du
fait de l'augmentation du tonnage des bateaux.
"Le
projet Enfidha a été approuvé par le gouvernement tunisien et devrait
jouer un rôle majeur aux plans régional et mondial, dans la mesure où
les ports actuels ne répondent plus aux besoins, en particulier pour
l'accueil des navires modernes", a expliqué Abd Nebi Ben Said, le
directeur central de la coordination entre les différentes agences de
la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN).
Source : Magharébia