« L’Afrique va devenir dans les années à venir un moteur du
secteur des fonds souverains, lorsque les bénéfices sur les matières
premières vont permettre au continent d’investir pour les générations
futures ». L’assertion – dont il faut saluer l’optimisme – est de
John Green, directeur du développement du groupe bancaire
anglo-sud-africain Investec.
« Globalement, l’Afrique est passée d’un déficit fiscal largement financé par l’aide à une situation de surplus fiscal », affirme Green à l’agence Reuters.
Green cite, pour appuyer ses dires, l’exemple du fonds souverain libyen,
la Libyan Investment Authority, fondée en 2006 et désormais dotée de 65
milliards de dollars.
Ce dernier, qui investit majoritairement en
Europe (où il possède plus de 3000 stations-essence et trois
raffineries), s’est associé avec la banque centrale libyenne pour créer
un fonds d’investissement orienté vers l’investissement national et
doté de 20 milliards de dollars.
On a d’ailleurs vu récemment des pays
du Nord opérer un retournement spectaculaire dans leurs relations avec
le pays de Kadhafi, longtemps qualifié de sponsor du terrorisme :
l’Italie, premier pays destinataire des investissements de la LIA, le
Royaume-Uni, qui s’apprêtait en septembre à forer ses premiers puits au
large de la côte libyenne, et les États-Unis, où Barack Obama prend la
suite de Bush dans le réchauffement avec la Grande Jamahiriya arabe
libyenne populaire et socialiste (nom officiel de la Libye) en nommant
le directeur de l’US-Libya Business Association, David L. Goldwyn,
coordonnateur du département d’État pour l’Énergie.
Mais cet exemple d’investissement massif à l’international reste
pour l’instant isolé, sur un continent où les fonds souverains
(sovereign wealth funds) ont pour vocation première d’amortir les
fluctuations des prix des matières premières.
L’Algérie a institué en 2000 un Fonds de régulation
des recettes (environ 42 milliards de dollars d’actifs, 40% du PIB),
alimenté par le surplus fiscal sur les hydrocarbures (qui représentent
environ les 2/3 du PIB algérien).
Source : Marchés Tropicaux