Elle concentre son action sur le solaire (hors centrales), la
biomasse, l’éolien et l’hydraulique
Mission :
positionner le Maroc comme un acteur reconnu au niveau mondial.
Créée
il y a à peine un mois, la société d’investissements énergétiques (SIE)
est déjà actionnaire dans l’Agence marocaine de l’énergie solaire
(Masen).
Dotée d’un capital de 1 milliard dedirhams, la SIE a pour
principale mission d’accompagner le plan national de développement des
énergies renouvelables. Elle est aussi appelée à investir dans des
projets visant l’augmentation des capacités de production, la
valorisation des ressources renouvelables et le renforcement de
l’efficacité énergétique. Solaire, biomasse, éolien… les différentes
sources.
- L’Economiste: Quels enjeux derrière la création de la SIE?-
Ahmed Baroudi: La création de la société d’investissements
énergétiques entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan énergétique
national du ministère de l’Energie.
Les enjeux de sa création sont
multiples. Le premier d’entre eux étant la contribution à la réduction
de la facture énergétique nationale par les énergies renouvelables.
Autrement dit, apporter une contribution significative pour garantir la
sécurité énergétique du pays.
Les autres enjeux sont tout aussi
importants. Ils consistent à valoriser les ressources naturelles du pays
(soleil, vent, eau) en positionnant le Maroc sur des secteurs nouveaux
et porteurs, générateurs de valeur ajoutée, d’emplois et de
savoir-faire.
Il y a aussi un important enjeu de formation et de
recherche qui sera mené de concert avec les responsables en la matière.
- Comment la SIE compte gérer et cibler ses investissements dans
les différentes sources et pour quelles priorités?- La SIE
compte s’appuyer sur le Fonds de développement énergétique pour mettre
en place un «mécanisme» financier pérenne, basé sur des investissements
et des placements étudiés, afin de se doter des moyens requis à
l’accomplissement de sa mission: investir dans des projets rentables,
innovants et concrets visant l’augmentation des capacités de production
énergétique.
Les premières démarches concernent le développement des
secteurs biomasse, éolien et solaire, en priorité à destination des
régions et des collectivités locales, au bénéfice du plus grand nombre.
-
Que va financer la SIE? Est-ce la conception des projets, la
production, la maintenance, la logistique?…- La SIE
instruira des projets en termes de faisabilité, les modélisera et
testera des pilotes avec ses partenaires. A titre d’exemple, la SIE
engage un premier test grandeur nature qui a vocation à être généralisé
sur l’ensemble du territoire national et qui concerne l’énergie
biomasse.
La SIE a vocation à prendre des participations actives dans
des sociétés menant de tels projets, concrets et rentables. J’insiste
sur ces termes, car la démarche de la SIE s’inscrit dans une logique
d’obligation de résultats. Il est évident que les projets engagés avec
la participation de la SIE feront l’objet d’un suivi minutieux afin de
maximiser leurs chances de succès.
- Quels sont les critères
d’éligibilité pour bénéficier du financement de la SIE?- La
politique d’investissements de la SIE est en cours de finalisation.
Elle déterminera le détail des orientations prioritaires qui devront
être validées par le Conseil d’administration. Suite à cela, des
critères définitifs d’éligibilité pour les sociétés positionnées sur ces
priorités seront portés à la connaissance des intéressés.
-
Qui fait quoi entre SIE et Masen, sachant que la mission de cette agence
porte également sur le développement de l’énergie solaire?-
L’agence Masen est porteuse d’un des plus ambitieux projets solaires
dans le monde. Elle doit mettre en place au Maroc une capacité de 2.000
MW en à peu près une décennie. C’est un grand défi, mais elle est très
bien partie pour le relever, en partie grâce à son top management!
La
création de cette agence vient couvrir l’important volet de production
d’énergie solaire à travers les centrales.
Quant à la SIE, elle
concentre son action sur des énergies renouvelables telles que le
solaire (hors centrales), la biomasse, l’éolien et l’hydraulique.
-
A terme, quel sera l’avenir de la SIE?- Le secteur des
énergies renouvelables est en pleine croissance et les technologies ne
cessent d’évoluer à grande vitesse. Dans ce cadre, l’avenir de la SIE
s’annonce très prometteur. Il s’agira de positionner le Maroc comme un
acteur reconnu au niveau mondial.
- Envisagez-vous d’élargir
votre sphère d’investissement et aller au-delà de l’énergie?-
Les statuts de la SIE ne le permettent pas. Le challenge dans les
énergies renouvelables est déjà suffisamment important pour penser à se
disperser. Les objectifs en la matière sont clairs et suffisamment
ambitieux, il s’agit de produire rapidement des résultats pour les
atteindre.
Ahmed Baroudi est docteur en électronique et
informatique industrielle (Lincs/laboratoire CNRS). Ses travaux lui ont
valu le 1er prix de l’innovation technologique Laboratoires-Industrie en
France, en 1989. Jusqu’en janvier 2010, Baroudi occupait, chez Thales
Alenia Space, le poste de responsable de la coordination des activités
spatiales (Observation science navigation et infrastructures en
Afrique).
Source : l'Economiste