L’annonce de la fusion des holdings royaux SNI (Société nationale d’investissement) et ONA (Omnyum nord africain) semble obéir à une vision d’ensemble, à une stratégie globale et à un agenda économique et financier bien calé.
Vision d’ensemble avec la mise à plat de la structure économique, de son modèle de développement et de son mode de gouvernance. En clair, la fusion SNI / ONA va se traduire par la naissance d’un (seul) holding et dirigé par un (seul) homme, Hassan Bouhemou, actuel homme de confiance de Mounir Majidi, Secrétaire particulier du Roi Mohammed VI.
Jusque là, pas de changement majeur sur le fond ni sur la forme. Une pure simplification des tâches et des responsabilités avec un mode opératoire plus souple et un homme fort aux commandes.
Par ailleurs, il se murmure que la prise de commande du futur holding par Hassan Bouhemou serait une manière de «juger» sur pièce ce dernier qui ne cessait de se plaindre des carences des PDG de l’ONA qui se sont succédés jusqu’alors. Un véritable test grandeur nature !
Et le chantier de transformation de la «maison» ONA a aussi valeur de test. Si le devenir de son PDG, Mouatassim Belghazi, est quelque peu lisible – il devrait être administrateur au sein du nouveau né de la fusion –le futur des hauts cadres et autres collaborateurs reste à rendre visible.
Selon des sources concordantes, il est annoncé un dégraissage avec le «départ» de 120 cadres. C’est dire la tension qui doit régner dans les allées des couloirs de l’ONA.
Autre chantier de taille, la nouvelle architecture des filiales. Il semblerait que l’on se dirige vers la consolidation de 5 pôles (finance, mines, grande distribution, énergie et NTIC). En outre, lesdites filiales pourraient être plus autonomes et moins…dirigées par le pouvoir économique central.
Si on s’intéresse de près au pôle agroalimentaire, un poids lourds en matière de valeur, plusieurs enseignements peuvent être tirés. D’une part, l’annonce faîte d’ouvrir le capital de la Centrale laitière, Cosumar et Lesieur répond à plusieurs objectifs majeurs.
Primo. Cela permet de donner des garanties à l’Union Européenne dans le cadre du statut avancé. En effet, l’UE insiste auprès du Royaume pour donner plus d’air à l’économie, la rendre plus ouverte et surtout plus concurrentielle sur les produits de première nécessité comme l’huile, le sucre ou encore le lait.
Et, chemin faisant, de mettre un terme, progressivement, à la Caisse de compensation, jugée injuste et inéquitable par l’UE.
Secundo. Cette opération devrait permettre à ses promoteurs de générer du cash, beaucoup de cash, avec la mise sur le marché d’un volume conséquent d’actions. Reste cependant à trouver les mécanismes pour faire revivre la bourse de Casablanca.
Et là, ils ont (aussi) trouvé la bonne combinaison. Comment ? Pas par un simple jeu d’écriture, mais un simple jeu… d’enfant. Si une partie du cash généré servira à rembourser les petits porteurs des titres ONA / SNI, l’autre partie sera réinjectée dans les marchés financiers via le canal des sociétés de gestion de portefeuille comme Wafa gestion - qui assure et garantie, au même titre que les autres banques d’affaires, l’anonymat au boursicoteur - dans des sociétés à fort potentiel de croissance.
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