La prise de stupéfiants par injection reste la principale source de contamination du VIH/Sida en Libye, a-t-on appris mardi de source officielle à Tripoli.
Elle représente un taux qui oscille entre 50 et 80% des nouveaux cas de Sida enregistrés en Libye qui compte 11 152 personnes infectées au VIH/Sida, soit un taux de prévalence de 0,3%, a affirmé le directeur du département de la lutte contre le Sida au centre national libyen de lutte et de prévention contre les maladies transmissibles et endémiques, Dr Hussein Ben Othmane.Dans un entretien avec la PANA, mardi à Tripoli, en marge des préparatifs de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le Sida, Dr Ben Othmane a indiqué, que bien que ce taux de prévalence soit l'un des plus bas en Afrique, il cache certaines disparités alarmantes, d'autant que dans certaines régions comme Kouffra (sud-est de Libye) le taux a atteint 0,67%.
Il a affirmé aussi que les nouveaux cas d'infection au VIH/Sida ont connu, au cours des 5 dernières années, une courbe décroissante. En effet, de 1 238 en 2003, ce nombre est passé à 590 en 2004, 422 en 2005, 413 en 2006, 366 en 2007 et 303 en 2008.
Evoquant les efforts de son département dans la lutte contre cette pandémie, le directeur du département de lutte contre le Sida a indiqué que son pays se penche actuellement sur la mise en place d'une stratégie nationale de lutte contre le Sida, en collaboration avec l'université de Liverpool en Grande Bretagne, dans le cadre de la coopération entre la Libye et l'Union Européenne.
Il a précisé que son département a agi conformément à un programme national de lutte contre le Sida qui a été mis en place depuis 1987 à la suite de la création de la Commission nationale de lutte contre le Sida et qui a débouché en 2002 sur la création du centre libyen de prévention et de lutte contre les maladies transmissibles et endémiques.
Le premier objectif de ce plan national, a-t-il poursuivi, était de faire connaître au public libyen les modes et voies de transmission de cette maladie et les moyens de s'en prémunir en vue d'éviter les nouvelles contaminations.
Ensuite, les efforts se sont déployés vers la formation du personnel médical et l'introduction des nouvelles technologies de pointe en la matière notamment les laboratoires de dépistage, a-t-il déclaré.
Dr Othmane a indiqué que la phase suivante fût d'empêcher la contamination par transfusion sanguine en formant les divers services de transfusion du pays et en les dotant d'équipements adéquats et en prenant toutes les dispositions et précautions de nature à assurer cet objectif.
Les efforts ont été axés aussi, a-t-il dit, sur la sensibilisation du public à travers les campagnes ciblant des franges spécifiques comme, le milieu scolaire et carcérale et à travers l'association des leaders religieux et la société civile en adoptant un ligne verticale pour impliquer tous les acteurs sociaux.
C'est dans ce cadre que des comités multi-sectoriels de lutte contre le Sida dans les municipalités en Libye ont été crées, a-t-il dit, ajoutant que leur nombre atteint actuellement 18 comités réparties sur toutes les régions du pays fonctionnant sur le principe du volontariat et tiennent chaque année leur congrès pour évaluer leur travail de sensibilisation au niveau local.
Il a indiqué également que l'autre axe du plan national de lutte contre le Sida repose sur la lutte contre la stigmatisation et la ségrégation contre les malades du Sida, à travers la sensibilisation et l'octroi gratuitement des soins aux Sidéens, déplorant toutefois, que sur ce plan beaucoup de choses restent à faire pour provoquer une évolution des mentalités et faire accepter le malade aussi bien auprès de la société que dans le milieu médical.
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