L'intérêt grandissant du Maroc pour les énergies renouvelables n'est ni fortuit, ni ne relève d'une tentative aléatoire de rejoindre la communauté internationale intéressée par le développement des énergies propres puisqu'il est le fruit d'une ferme volonté d'assurer au pays une indépendance énergétique et de réduire sa dépendance vis-à-vis des sources classiques comme le pétrole, le gaz ou le charbon.
Le Maroc fait ainsi preuve de détermination à compter de plus en plus sur des énergies locales renouvelables pouvant satisfaire une importante part de ses besoins sans préjudice pour l'environnement, dans un contexte marqué par des problèmes menaçant la terre à cause des émissions de gaz à effet de serre que génèrent les énergies fossiles.Parmi les différentes mesures en faveur de la promotion des énergies renouvelables au Maroc, il y a lieu de citer l'établissement d'un cadre institutionnel que représente la création du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) chargé de la supervision scientifique et technique du projet énergétique national, l'élaboration d'études scientifiques de promotion et d'utilisation des énergies renouvelables et la concertation avec des acteurs nationaux et internationaux pour enrichir l'expérience marocaine dans ce domaine.
C'est dans ce cadre qu'intervient la Stratégie nationale de promotion des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, qui vise à associer les différents acteurs et partenaires régionaux à l'élaboration d'une vision commune d'exploitation durable des ressources naturelles renouvelables dans le respect de l'environnement et limiter la dépendance envers les ressources énergétiques classiques.
Pour traduire cette vision optimiste en actions concrètes, le gouvernement avait décidé en octobre 2006 de porter de 10 à 20% la part des énergies renouvelables dans la production nationale d'électricité. La stratégie marocaine en la matière, qui prend en compte les grandes potentialités du pays en biomasse et énergies éolienne et solaire, se base sur toute une gamme de projets qui vont de l'installation d'unités solaires de production d'énergie à l'exploitation des déchets dans la production d'énergie, en passant par les stations de pompage-turbinage et de dessalement d'eau.
L'annonce du «Projet marocain pour l'énergie solaire» lors d'une cérémonie présidée par S.M. le Roi Mohammed VI à Ouarzazate témoigne de la détermination du Maroc à s'engager encore plus résolument sur la voie du développement des énergies renouvelables, particulièrement solaire.
Ce projet grandiose, dont le coût prévisionnel s'élève à 9 milliards de dollars, traduit les engagements du Royaume envers la communauté internationale en termes de respect de l'environnement et de promotion de nouveaux projets de développement durable. D'une capacité de production de 2000 MW, les cinq sites répartis sur le territoire national feront du Maroc l'un des plus grands pays à exploiter cette énergie propre, avec une production énergétique de près de 4.500 GWH par an. Dès 2015, les premières installations du premier site, prévu sur 10.000 ha, seront mises en service en attendant l'achèvement des travaux fin 2019.
Le volume de l'investissement est assurément conséquent, sachant la place qu'occupe ce projet à l'échelle mondiale où le total des fonds alloués à ce secteur s'élevait en 2007 à quelque 100 milliards de dollars. L'envergure et l'impact positif du plan marocain pour ce secteur en font un projet qui ne peut que susciter l'intérêt, notamment de la Banque mondiale qui a annoncé qu'elle étudiait les formes de financement possibles pour s'y engager.
A en juger par la taille et les qualités de son projet, le Maroc peut aspirer en toute légitimité à une place privilégiée au sein de ce qu'on peut appeler le Club des pays ayant gagné le challenge des énergies propres.
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