Seize ans après sa création (bien seize ans), le Centre National des Sciences et Technologies Nucléaires ( CNSTN) vient de se doter d’un accélérateur d’électrons pilote.
Cette unité va, en principe, ouvrir la voie à l’exploitation de la technologie nucléaire à usage pacifique dans deux domaines : la recherche et les applications industrielles.
A titre indicatif, cette technologie peut être utilisée avec succès dans les industries médico-pharmaceutiques (stérilisation du matériel médicochirurgical..) et agroalimentaires (conservation des aliments..).
Ce laboratoire «expérimental» a été inauguré en grande pompe, samedi 14 novembre 2009, au cours d’une cérémonie organisée au Technopole de Sidi Thabet (nord-ouest de Tunis) à laquelle la presse a été invitée.
Point d’orgue de cette cérémonie, la signature de contrats aux termes desquels l’accélérateur d’électrons électroniques fournira des services à des entreprises économiques.Pour fouetter notre égo, les organisateurs de cette cérémonie ont indiqué qu’il s’agit du «premier accélérateur du genre en Tunisie et en Afrique du Nord»…
Cette nouvelle technologie, dont l’introduction a coûté la coquette somme de 7,5 millions de dinars, a, selon le CNSTN, moult avantages. Elle aurait pour mérite de préserver l’environnement, de dissuader les rejets de déchets toxiques et radioactifs, d’homogénéiser la stérilisation et de traiter les matériaux de manière continue et rapide (exposition au rayonnement en quelques secondes).
Autre avantage de cette technologie et non des moindres, celle-ci serait un procédé sûr, non coûteux (consommation d’énergie peu importante), sans effet rémanent et sans élévation de température.
Quant aux applications, cette technologie est d’une grande efficacité dans l’industrie médico–pharmaceutique. Elle servirait à stériliser le matériel médical à usage unique (sondes, cathéters, seringues, tubulures, épicrânienne…), le matériel de laboratoire (lames, pipettes, béchers, éprouvettes, fioles jaugées, boîte en silicones…) et le matériel médicochirurgical à usage unique (gants, valves, blouses, masques, aiguilles, bavettes, prothèses en silicones…).
Dans l’agroalimentaire, cette technologie sert à empêcher la germination de légumes stockés (pomme, ail, oignons), à désinsectiser et à décontaminer épices, fruits secs, et à augmenter la durée de conservation de viandes, fraises, plats cuisinés, à améliorer les propriétés fonctionnelles des denrées alimentaires comme la farine et l’amidon.
En matière d’industrie manufacturière, cette technologie est recommandée pour améliorer les propriétés physico-chimiques, mécaniques et thermiques des polymères (ensemble de molécules). Plus simplement encore, il s’agit d’isolants de câbles électriques, de films en plastique utilisés dans l’emballage, composants plastiques des véhicules et gaines thermo-rétractables.
Cette technologie est appliquée également dans d’autres domaines. Elle garantit, entre autres, la sécurité sanitaire des produits finis de l’industrie cosmétique, désinfecte les boues et eaux usées, dépollue les fumées des centrales électriques (thermique ou au charbon), stérilise les déchets hospitaliers. Mention spéciale pour le textile, elle est utilisée dans le greffage, coloration et décoloration des fibres textiles.
En ce qui concerne la recherche fondamentale et appliquée, cette technologie est vivement conseillée pour l’étude de la structure de la matière, la production de rayon X, l’étude de la radiolyse pulsée, le pompage laser, la fusion nucléaire, la production de films à partir d’une phase liquide, la métallisation du papier, le traitement de composants électriques, l’irradiation des protéines à l’état solide.
Par delà l’ensemble de ces indications fournies par le CNSTN pour promouvoir cette nouvelle technologie et pour mieux faire connaître son impact potentiel sur l’amélioration du rendement de l’économie locale et de ses capacités à l’export, nous ne pouvons nous empêcher de rappeler que nous sommes, actuellement, au stade zéro, c'est-à-dire au stade de l’expérimentation et de l’effet d’annonce. Conséquence : attendons les résultats.
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