Des déchets éparpillés à perte de vue dégageant des odeurs nauséabondes et pestilentielles, c'est le décor déplorable qui s'offrait, depuis vingt ans, à la vue des habitants et visiteurs de la commune de Oulad Settout (25 km de Nador).
Pour cause : une décharge sauvage qui accueille chaque jour des milliers de tonnes de détritus, produites par les 350.000 âmes de onze communes de la province.Cette situation est en passe d'être réglée au grand bonheur des habitants de cette commune car une nouvelle décharge publique, cette fois-ci, contrôlée et bien équipée, sera construite en lieu et place de la première.
La réalisation de ce projet a été rendue possible à la faveur de la signature en juillet dernier, sous la présidence de S.M. le Roi Mohammed VI, d'une convention relative au financement des travaux d'aménagement et de l'exploitation de cette décharge publique intercommunale, pour un coût de 78 millions de dirhams.
La nouvelle décharge, dont les travaux de réalisation de la première tranche viennent d'être confiés à la Société Stam (Nador) à l'issue d'un appel d'offre lancé dernièrement, s'étendra, à terme, sur 28 ha au lieu de 10 actuellement.
Le marché relatif à la réalisation de la première phase de ce projet, dont les premiers coups de pioche ont été donnés vendredi dernier, a été adjugé pour un montant global de 30 MDH, a fait savoir Hassan Mataaich, coordinateur du Groupement des communes pour l'environnement.
La société adjudicatrice de l'appel d'offre s'engage ainsi à réaliser le casier zéro où seront enterrées des milliers de tonnes de détritus accumulées durant les 20 ans d'existence de la décharge sauvage ainsi que le casier I qui recevra les déchets des communes concernées pour les cinq années suivant l'entrée en service de la nouvelle décharge, a confié M. Mataaich à l'agence MAP.
La société procédera également à la construction de la route menant à la décharge, le bâtiment d'exploitation, la clôture du site ainsi qu'un bassin de lixiviats, a-t-il précisé, ajoutant que les premières prévisions tablent sur le traitement de 300 à 350 tonnes par jour.
Pour réduire les envols des déchets légers et des sacs en plastique, un problème récurrent pendant les périodes de grand vent contribuant à la dégradation du paysage, les concepteurs prévoient plusieurs mesures, et non des moindres, la mise en place de filets anti-envol au niveau de la clôture de cette décharge. D'une durée d'exploitation de 20 ans, le projet prévoit l'aménagement à terme de quatre casiers, dont deux seront mis en place progressivement outre la réalisation d'une station de traitement par osmose inverse et l'acquisition du matériel mobile.
Le nouveau projet s'inscrit dans une vision intégrée qui fait de la lutte contre la pollution et la préservation de l'environnement des composantes essentielles du programme de mise à niveau urbaine du Grand Nador, indique-t-on.
Une fois mise en service, cette décharge permettra de surmonter les problèmes posés par le site d'enfouissement, saturé depuis des années, en termes d'émanation du biogaz et de la fumée toxique, de pollution de la nappe phréatique et de dégradation du paysage et des accès.
La dépotoir qui servira au traitement de 140.000 tonnes annuellement pour un coût de fonctionnement prévisionnel de 12 millions de DH, bénéficiera aux habitants de Nador, Bni Ansar, Al Aroui, Zaio, Zeghanghan, Bni Bouyafrour, Bouareg, Farkhana, Ihaddaden, Selouane et Arekmane.
Le projet d'aménagement de la décharge contrôlée de Nador est financé dans le cadre d'un partenariat entre le secrétariat d'Etat à l'Eau et à l'Environnement (30 MDH), l'Agence de l'Oriental (10 MDH), la direction générale des collectivités locales au ministère de l'Intérieur (20 MDH) et le Groupement des communes pour l'environnement (18 MDH).
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