Les décisions prises par le gouvernement dans
le cadre de la Loi de finances complémentaires (LFC) pour 2009 pour
réguler l'importation des véhicules ne font pas l'unanimité parmi les
économistes et les experts.
La LFC interdit le crédit automobile et
instaure de nouvelles taxes sur les grosses cylindrées et les camions.
L'objectif de ces mesures est de freiner la progression des ventes et
de réduire la facture d'importation des véhicules qui a dépassé 3
milliards de dollars en 2008.
« Ces deux décisions vont
pénaliser surtout la classe moyenne qui avait la possibilité d'acquérir
des voitures à crédit », explique un économiste qui propose d'autres
instruments pour réguler le marché du véhicule neuf.
« L'Algérie doit
mettre en place d'autres barrières à l'importation et à la vente de
véhicules comme les normes sécuritaires et environnementales par
exemple ou des taxes sur les bénéfices des concessionnaires», explique
t-il. Tout le monde y gagnerait : le consommateur, l'Etat et même les
concessionnaires qui verront leur image s'améliorer.
L'Algérie
est l'un des rares pays au monde qui ne dispose pas de normes
d'importation pour les voitures. Du coup, pour vendre davantage de
véhicules, des constructeurs notamment chinois et français comme
Renault fabriquent à l'étranger des voitures destinées spécialement
pour le marché algérien. « Ce sont des voitures dotées de moteurs à
technologies obsolètes polluant et bruyants.
Elles ne disposent pas
d'équipements de sécurité comme l'airbag, l'ABS, etc", explique le même
économiste. « Il faut mettre en place des normes et exiger des
constructeurs, des voitures identiques à celles vendues en Europe, en
matière de sécurité et d'environnement. Les prix des voitures vont
augmenter automatiquement et le marché sera auto-régulé», ajoute t-il.
Un avis partagé par un chef d'entreprise. Pour lui, la mise en place de
normes algériennes pour l'automobile, notamment celles relatives aux
équipements de sécurité et de pollution, réduira les accidents de la
route et améliorera la qualité de l'environnement, particulièrement
dans les grands centres urbains qui connaissent des embouteillages à
longueur de journée.
« L'Algérie ne doit pas devenir un dépotoir pour
les produits de la planète et doit être exigeante sur la qualité des
voitures importées. On compte aujourd'hui une dizaine de marques
chinoises sur nos routes, des voitures qui n'ont même pas de noms
faciles à prononcer », explique-t-il.
En outre, le
gouvernement devra augmenter les taxes sur les bénéfices réalisés par
les concessionnaires et encourager des investissements dans l'industrie
automobile, en obligeant par exemple les constructeurs à fabriquer une
partie des accessoires et pièces de rechange en Algérie.
« Cette
obligation va permettre la création d'un tissu de sous-traitants pour
préparer le terrain à l'installation d'une usine de production de
véhicules », explique le chef d'entreprise.
Enfin, certains
experts soutiennent une levée de l'interdiction d'importer des
véhicules de moins de trois ans, afin de réduire les importations de
voitures neuves et les transferts de de devises à l'étranger.
Le
gouvernement doit agir aussi sur les concessionnaires automobiles en
les obligeant à investir davantage dans le service après-vente de
qualité et à réduire les délais de livraison des voitures.
Des
décisions qui vont permettre de réguler le marché sans pénaliser le
consommateur.
Source : Tout sur l'Algérie
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