Le gouvernement marocain souhaite réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger.
Après le lancement d’une stratégie dédiée au secteur en 2008 suivie des premières assises de l’énergie en mars dernier, un pacte d’efficacité énergétique a été signé le 23 juin, liant les secteurs public et privé en faveur d'une consommation plus rationnelle de l’énergie.
Selon le Premier ministre Abbas El Fassi, il s’agit d’un engagement sur la voie de la consécration de la nécessité de faire face aux contraintes et de relever les défis en matière d’autonomie d’énergie.
Selon les chiffres officiels du ministère de l’Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, le pays importe environ 97 pour cent de ses besoins énergétiques, soit une facture dépassant 70 milliards de dirhams par an.
Ce nouveau pacte comprend une série de mesures à mettre en oeuvre au quotidien dans les milieux professionnels pour une consommation rationnelle de l’énergie en matière d’éclairage, de chauffage, de climatisation.
Des actions spécifiques seront menées pour sensibiliser les opérateurs économiques, notamment l’édition de guides pratiques pour l’efficacité énergétique et l’organisation de séminaires thématiques sur la maîtrise de l'énergie.
"Ce pacte constitue un engagement pour garantir la sécurité énergétique du pays", a expliqué Mme Amina Benkhadra, le ministre de l'Energie. "Le partenariat entre le public et le privé s’impose pour contrecarrer la dépendance énergétique qui pèse lourdement sur la balance commerciale du pays.
La subvention des produits pétroliers, qui a été portée de 3,4 milliards de dirhams en 2003 à 23 milliards de dirhams en 2008, constitue une lourde charge sur le budget de l’Etat et une importante ponction sur la richesse nationale créée."
Le président de la fédération de l’énergie, Moulay Abdellah Alaoui, partage cet avis. La facture énergétique pèse lourdement sur l'équilibre financier et économique du Maroc, ajoute-t-il.
Le gouvernement veut mobiliser le secteur privé pour rationnaliser la consommation et augmenter la production nationale, explique l'économiste Mohamed Jebbouri.
"Aussi faut-il en premier lieu développer l’énergie sous toutes ses formes, notamment nucléaire, car la rationalisation de la consommation à elle seule ne peut pas mener aux résultats souhaités", souligne-t-il.
M. Benkhadra ajoute que le gouvernement s’attèle à mettre en œuvre les orientations des premières assises de l’énergie, à savoir la diversification des sources d’énergie au Maroc, la mobilisation des ressources renouvelables du pays, l’intensification de la recherche des hydrocarbures, la garantie de la sécurité d’approvisionnement, etc.
Le secteur privé adhère à cette stratégie énergétique. Le groupement professionnel des banques du Maroc s’est engagé à financer la construction de nouvelles unités de production électrique.
Selon le ministère de l'Energie, 3,5 millions d'ampoules à faible consommation ont été distribués fin mai 2009 sur un total prévu de 22,7 millions.
De plus, 1 068 mégawatts de stations électriques d'urgence sont en tests de réception pour entrer en production d’ici décembre 2009 et l’horaire GMT+1 a été instauré pour réduire la facture énergétique, entre autres mesures adoptées depuis 2008.
Une campagne de sensibilisation a été lancée le 23 juin pour inciter les citoyens à mieux consommer l’énergie. Elle cible le grand public, les opérateurs économiques et les administrations.
Des messages seront diffusés dans les écoles pour sensibiliser les enfants à l’importance des économies d’énergie.
Source : Magharébia
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