Après le premier Salon international des technologies de l'eau et de l'assainissement (SITeau), co-organisé en janvier dernier à Casablanca par l'Alliance Maghreb-Machrek pour l'eau (ALMAE) et la Chaire Unesco interdisciplinaire pour une gestion durable de l'eau, un deuxième rendez-vous, consacré à l'or bleu «Eau Expo et Forum de l'eau», a été initié en mai par l'Association marocaine de l'eau potable et de l'assainissement (AMEPA).
Suite à ces deux événements, voici deux autres qui s'annoncent : Greentech, salon professionnel dédié aux solutions pour une éco-consommation durable (du 3 au 5 juillet au Centre des expositions de l'Office des changes à Casablanca) et le second Pollutec, un rendez-vous initié sous l'égide du secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, dédié aux équipements, technologies et services de l'environnement, qui se déroulera du 22 au 24 octobre prochain dans la capitale économique.
Qu'est-ce qui explique cette multiplication des salons verts? Il faut dire que la défense de l'environnement est entrée dans les habitudes et elle a été confirmée par la relative percée des écologistes aux dernières élections européennes du 7 juin.
Mais il y a une autre raison, celle de saisir les opportunités d'affaires dans le cadre des programmes lancés depuis 10 ans par notre pays dans les secteurs de l'eau et de l'environnement, dont le financement s'élève à plus de 50 milliards de DH.
Une somme consacrée à la gestion de l'eau potable, l'assainissement, la collecte et le traitement des déchets, le développement des énergies renouvelables ainsi qu'à la prévention et le traitement des pollutions (marine, de l'air, des sites, des sols…)
Dernièrement, un plan ''Energie'', sur 6 ans, de plus de 90 milliards de dirhams, a été annoncé par le gouvernement.
Dans ce contexte prometteur pour les investisseurs nationaux et internationaux, ces projets ne peuvent réussir sans un cadre réglementaire. Or, sur ce registre, nous accumulons des retards.
Le Maroc a adopté cinq lois environnementales (eau, protection et mise en valeur de l'environnement, études d'impact, lutte contre la pollution de l'air et gestion des déchets et leur élimination), mais leur application fait défaut.
Par exemple, la loi sur l'eau 10-95, adoptée depuis 14 ans, n'a toujours pas été traduite sur le terrain, faute de décrets d'application. Le principe pollueur-payeur qui doit alimenter des fonds pour promouvoir une «fiscalité verte» n'est pas opérationnel.
Il n'existe pas un seul produit au Maroc assujetti à la fiscalité environnementale.
Pour ce qui est des déchets, il faut souligner que la loi n'est pas appliquée, également faute de décrets.
Un seul décret relatif au catalogue de classification des déchets a été publié. Pendant ce temps, rien n'oblige les industriels à traiter leurs déchets. Certains parmi eux jettent dans la nature des déchets dangereux sans être inquiétés.
Ce laxisme institutionnel entraîne une dégradation de notre environnement évaluée annuellement à 3,7 % du Produit intérieur brut (PIB), soit 13 milliards de DH. En attendant que les politiques se décident, des acteurs économiques tâtent le terrain.
Ainsi, le Salon Pollutec, qui se délocalise pour la première fois au Maroc, propose des solutions de traitement et de prévention des pollutions et des risques pour les industriels et les collectivités locales.
«Notre salon n'est pas un clonage de Pollutec-France. Nous apportons des technologies internationales adaptées au Maroc marqué par le stress hydrique. C'est une plate-forme d'échanges et de business entre l'offre et la demande dans, notamment, les secteurs de la distribution et le transfert technologique.
Notre salon propose des solutions globales puisque les industriels doivent aujourd'hui s'occuper de tout ce que le processus de production engendre de négatif, notamment la pollution de l'air et les rejets industriels », a indiqué Sylvie Fourn de Reed Expositions France.
Des
conférences et des ateliers seront organisés sur plusieurs thème:
''réutilisation des eaux usées'', ''assainissement autonome pour les
zones rurales'', ''réduction de la facture de l'éclairage public'',
''collecte et stockage des déchets des ports de pêche'' et ''tri et
recyclage des déchets industriels''.
Éco-consommation durableGreentech,
le premier salon professionnel marocain de développement durable, qui
aura lieu du 3 au 5 juillet prochain au Centre des expositions de
l'Office des changes à Casablanca (route d'El Jadida), se déroulera
sous le thème «Des solutions pour une éco-consommation durable» et
regroupera près de 200 exposants et 20 pays.
Plusieurs conférences se dérouleront sur différents thèmes: ''stratégie et valeur ajoutée de la coopération pour le développement durable'', ''instruments juridiques et incitatifs'', ''éco-mobilité'', ''aménagement d'éco-villes'' et ''préventions des risques industriels et technologiques''.
Greentech sera donc la première manifestation à réaliser son bilan carbone pour évaluer l'ensemble des émissions de CO2 liées à son organisation.
Source : le Matin
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