La ville de Marrakech , phare touristique du Royaume qui connaît une expansion urbanistique sans précédent sera bientôt dotée d’une station de traitement des eaux usées qui permettra enfin de doter la ville ocre d’une gestion moderne et rationnelle de l’assainissement liquide.
Cette importante infrastructure hydraulique bénéficiera à une région des plus démunies du Royaume et qui souffre d’un déficit criant en termes d’équipements de base et dont la principale activité des populations reste l’agriculture.
Ce projet, qui aura un impact environnemental important, constitue un vecteur principal dans le développement urbanistique, économique et touristique de la cité ocre.
En l’absence
d’un processus d’épuration des eaux usées de
cette ville, les effluents, dont le débit moyen est
d’environ 90.000mc/jour, sont collectés et
déversés en majorité à l’état
brut au niveau de trois points de rejet situés aux environs des
routes de Casablanca et Safi et l’oued Tensift au nord.
Cette
situation se traduit par la pollution des milieux naturels, notamment
la nappe souterraine avec toutes les retombées néfastes
sur les plans sanitaire et environnemental.
De plus, suite au développement continu et sans précédent que connaît la ville sur le plan des développements urbanistique, économique et touristique, la demande en eau accuse un accroissement immense, alors que les ressources sont limitées. A partir de ce constat alarmant et des enjeux majeurs qui en résultent, le traitement des eaux usées de la ville de Marrakech est devenu impératif et inéluctable.
Face à cette problématique et afin de pallier cette situation contraignante, la Radeema a réalisé des études approfondies dans l’objectif de contribuer à la réalisation de l’équilibre entre les besoins du développement que connaît la ville et la préservation de l’environnement et des ressources en eau et, fondamentalement, améliorer le cadre de vie et les conditions sanitaires de la population.
La variante retenue à l’issue de cette
étude consistait en la construction, en deux tranches,
d’une station d’épuration des eaux usées avec
une capacité nominale de 1.050l/s sur une superficie de 17 ha
longeant la rive gauche de la route en direction de la ville de Safi
(RN 7) et le lit majeur de l’oued Tensift, à
proximité du pont et qui permettra de traiter une pollution de
‘’1.300.000 équivalent habitants’’.
La
première tranche, dont les travaux sont achevés, consiste
en un traitement primaire des effluents domestiques et industriels par
procédé de boues activées avant leur rejet en
milieu récepteur et permettrait d’aboutir à une
dépollution organique (DBO5) de 33%. Les travaux y
afférents ont démarré le 15 juin 2006 et sa mise
en service a commencé en octobre 2008.
La deuxième tranche, dont les travaux ont débuté le 1er novembre 2008 comporte l’extension du traitement jusqu’aux niveaux secondaire et tertiaire. Elle sera opérationnelle courant 2010 et permettrait de réduire les pollutions dans leur globalité de plus de 95%.
L’autre
particularité de ce projet environnemental, économique et
écologique réside dans l’unité de
cogénération d’énergie électrique
à partir du biogaz produit par les digesteurs méthaniques
qui servira à la couverture totale des besoins en énergie
électrique de la station dans sa phase primaire et la limitation
de l’impact des émissions de gaz à effet de serre
dans l’air.
En vue d’assurer la continuité du projet, la Radeema a élaboré des études de faisabilité pour la réalisation d’un réseau de distribution des eaux traitées d’une longueur de plus de 52 km, y compris les stations de pompage et de refoulement. La première tranche, dont le coût s’élève à 168 MDH a été financée à parts égales par la Bei et la Radeema.
La deuxième
tranche ainsi que le projet relatif au réseau de distribution
des eaux traitées sont financés dans le cadre d’un
partenariat entre la Radeema (428 MDH, dont 330 MDH seront
mobilisés par les banques nationales au moyen d’un
prêt), la subvention de l’Etat (150 MDH) et la contribution
des bénéficiaires (330 MDH).
Ce projet environnemental,
qui s’inscrit dans le cadre de la politique nationale visant une
gestion intégrée des ressources en eau, permettra de
protéger le milieu naturel, d’améliorer les
conditions sanitaires et d’hygiène des populations, mais
aussi la préservation des ressources en eau de la ville par la
possibilité de mobilisation de 33 millions mc/an d’eaux
traitées répondant à des normes très
strictes en matière d’arrosage des espaces verts et
serviront également pour la recharge de la nappe
phréatique.
Depuis la prise en charge, en 1998, de la gestion déléguée de l’assainissement liquide de la ville par la Radeema, un intérêt particulier a été accordé à la mise à niveau et la rentabilisation du réseau d’assainissement liquide de Marrakech, objectif formant l’une des priorités capitales et ambitionnées de la région.
C’est ainsi que la
Radeema a procédé, en amont du projet de la station de
traitement des eaux usées, à la réalisation
d’un programme d’urgence d’un montant global de 750
MDH (y compris le traitement primaire) consistant notamment en la pose
de 35 km de collecteurs structurants, la réhabilitation de 80 km
du réseau, dont 55 km en médina intra-muros et
l’acquisition des moyens d’exploitation.
Le coût des études réalisées s’élève à 18 MDH, le traitement primaire 168 MDH, le traitement secondaire 560 MDH et le traitement tertiaire et la désinfection 90 MDH et le réseau de distribution des eaux traitées 240 MDH.
Source : l'Opinion
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