Le ministre de la Santé, le Dr Mohammad Khalifé, a tenu une réunion avec les responsables de l’Association libanaise pour le développement local (ALDL) portant sur le problème de la distribution par le ministère de médicaments gratuits destinés aux personnes ayant développé des tumeurs cancéreuses.
La requête présentée par l’ALDL au ministre fait état essentiellement des points suivants : la nécessité d’allouer d’urgence au ministère de la Santé toutes les sommes nécessaires destinées à couvrir les frais des médicaments pour le traitement des maladies oncologiques, afin d’éviter, d’une part, l’interruption des traitements et, d’autre part, les intolérables files d’attentes auxquelles sont soumis périodiquement les malades lorsque les médicaments sont à nouveau disponibles ; l’informatisation des dossiers des patients en vue non seulement d’organiser et d’accélérer le travail, mais aussi d’éviter les négligences et abus de toutes sortes, la rationalisation de la procédure de présentation des demandes et des décisions d’autorisation ainsi que l’élimination de la dualité administrative au sein du ministère ; une gestion plus professionnelle des stocks de médicaments au moyen d’une meilleure maîtrise des commandes et d’un système d’alerte précoce destiné à prévenir tous les intéressés en temps utile de l’épuisement prochain d’un stock donné ; la nécessité pour les médecins de se conformer aux listes de médicaments officiellement proposées par le ministère de la Santé et agréées par des organismes internationaux comme la FDA et le EMEA, coupant ainsi la voie aux interventions politiciennes ; enfin l’exigence de la transparence totale au niveau des différentes étapes du processus administratif.
La présidente de l’ALDL, Marie-Claude Hélou Saadé, devait
révéler au cours de la réunion que l’association avait tenu le président de la
République informé de cette situation humainement inacceptable et qu’elle avait
sollicité son intervention urgente en vue d’accélérer le règlement de cette
question.
« Nous sommes confiants, a-t-elle dit, que le président Sleiman saura
donner à cette grave déficience de l’État la dimension humaine, légale et
professionnelle qu’elle mérite et faire preuve de la fermeté nécessaire à la
solution de ce problème endémique. »
Le ministre Khalifé devait quant à lui déplorer les pertes accumulées par le ministère de la Santé dues au fait que de nombreux fonctionnaires, pourtant inscrits à la Sécurité sociale ou à la mutuelle des fonctionnaires de l’État, ont recours aux services du ministère de la Santé pour l’obtention de médicaments gratuits ce qui grève le budget du ministère. Il devait aussi s’insurger contre les falsifications de formulaires opérées par de prétendus malades en vue d’obtenir des médicaments du ministère qui seront ensuite revendus de manière illégale sur le marché.
Il devait également appeler les médecins à respecter les listes de médicaments officiellement proposées par le ministère de la Santé et reprocher à certains d’entre eux de tester de nouveaux médicaments parfois très onéreux sur les malades au détriment des caisses de l’État, « pratique parfois encouragée par certains fournisseurs de médicaments au moyen de sollicitations diverses ».
Le ministre devait enfin inviter l’ALDL à se joindre à la commission d’établissement des protocoles au ministère de la Santé et convenir avec l’association des initiatives prioritaires : exiger des médecins de se conformer strictement aux listes agréées par le ministère de la Santé et inviter le gouvernement et son Premier ministre à faire respecter les prérogatives des administrations concernées de manière à éviter les empiètements financiers des unes sur les autres.
Source : l'Orient le Jour
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