Depuis les dernières élections municipales, Jean-Loup Lesaffre a hérité d'une nouvelle délégation au sein de la Communauté d'agglomération du Boulonnais (CAB) : les énergies renouvelables. Comment conçoit-il cette nouvelle mission ? Entretien.
Comment est née l'idée de cette nouvelle délégation ?
« Au cours d'une discussion avec Frédéric Cuvillier. Nous avons trouvé important d'avoir un œil sur les énergies renouvelables...
C'est une de mes préoccupations
profondes. J'ai d'ailleurs beaucoup évoqué ce sujet
durant ma campagne électorale. Je crois qu'il y a là un
challenge très important pour la ville, la conception de la
ville. »
C'est-à-dire ?
« Actuellement, nous avons une urbanisation en nappe. Du fait, notamment, de la rareté du foncier, les gens s'éloignent de plus en plus de l'agglomération et font construire jusqu'à Desvres.
Cela génère une transhumance énorme que l'on constate à certaines heures, par exemple au niveau du Mont Lambert...
Notre civilisation est devenue une civilisation de la voiture. Mais avec la hausse continue du coût du pétrole et le risque d'une crise majeure, je crains fort que l'on arrive un jour à un rationnement de l'énergie.
Quid alors de la manière dont nous, collectivités territoriales, gérerons le problème ? Car c'est nous qui serons en première ligne et c'est vers nous que les gens se retourneront alors que, pour l'instant, nous n'avons pas les réponses.
Quid aussi de la "stérilisation" des terres agricoles liée à la construction de maisons, zones industrielles, routes, canaux... C'est une vraie problématique. Je crois qu'il va falloir aller vers une densification de la ville, une "reconstruction" de la ville sur la ville.
Il faut par ailleurs savoir qu'en matière de consommation d'énergie, 40 % va au chauffage et 30 % aux transports. L'urbanisme peut influer sur tous ces thèmes. »
En quoi consiste votre mission à la CAB ?
« Pour l'instant, je la considère surtout comme une mission de réflexion - et peut-être de catalyseur - en partenariat avec le conseil de développement durable de l'agglomération.
Une politique en matière d'économies d'énergie ne peut se concevoir qu'avec une vraie adhésion de la population.
Je pense qu'elle viendra de la nécessité : le coût du chauffage ne cesse de croître !
Les collectivités doivent sérieusement s'informer car actuellement, ça part un peu dans tous les sens. Il y des tas de pistes de réflexion à explorer : les possibilités géothermiques du Boulonnais, les panneaux photovoltaïques ou solaires, l'éolien, la biomasse (l'entreprise Copalis a un projet très sérieux), l'isolation des maisons (lire ci-dessous)... Les hydroliennes aussi, qui sont une piste très importante, actuellement expérimentée par la Bretagne. » > D'autres idées ?
« Pour économiser les transports inutiles, ne serait-il pas intéressant d'avoir une salle de visioconférence dans la région, de développer les possibilités d'achat par Internet... De multiplier les voies piétonnes et les pistes cyclables... » > Quelle est votre priorité ?
« À la rentrée, je vais prendre contact avec les gens du conseil de développement pour voir comment on peut travailler ensemble. Il y a des gens compétents sur la question des énergies renouvelables dans cet organisme, notamment d'EDF. » •
Source : La Voix du Nord
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