Produire 21% de notre électricité à partir d’énergies renouvelables en 2010
au lieu de 15% aujourd’hui...
A défaut de stratégie convaincante, les pouvoirs
publics pourraient compter sur l’initiative d’un nombre croissant d’opérateurs
privés pour atteindre cet objectif.
Pourquoi en mer ? Parce que les capacités sont plus fortes que sur terre, les vents plus réguliers et que la France dispose de larges façades maritimes bien ventées.
La météo se prévoit : une éolienne de ce type fournit de l’électricité à 90% de son temps. Même à puissance partiellement développée, « l’équivalent pleine puissance » atteint les très bons niveaux de 30 à 40%.
Le projet des Deux Côtes pourrait bien faire date et rendre une Région comme la Picardie (1,8 millions d’habitants) quasi-autonome d’un point de vue énergétique.
Ce projet de parc éolien situé à 14 Kms des côtes serait d’une puissance de 705 mégawatts (3) et composé de 141 éoliennes de 80 mètres de haut, espacées de 630 mètres et de 5 mégawatts chacune représentant la consommation annuelle d’électricité pour environ 900 000 personnes.
Mais l’intérêt du projet semble dépasser l’enjeu énergétique. Outre l’atout touristique mesuré par des enquêtes récentes, les expériences de parcs de ce type révèlent que « l’effet récif artificiel » participe au développement de la ressource halieutique.
Sur un plan fiscal, la taxe spécifique aux éoliennes en mer (4) devrait représenter environ 8 millions d’euros, versés pour moitié aux intercommunalités concernées et d’autres part en faveur d’un fonds national pour les activités maritimes de pêche et de plaisance. Le développement économique local induit est aussi significatif.
L’investissement lié à ce projet approcherait 1,4 milliard d’euros avec une valeur ajoutée au trois quarts nationale et régionale. Une quarantaine de personnels permanents sur 20 ans au titre de la maintenance et près de 2800 emplois seraient créés pour les phases d’ingénierie, de fabrication et de pose (5).
Dans un premier temps bloqué par la présence possible de mines sur la zone, les points de blocage actuels de ce projet sont liés à une question de droit d’occupation... des sols.
Question à laquelle le représentant de l’Etat pourrait donner une issue positive dans les prochaines semaines.
Il faut aussi compter avec les pêcheurs, touchés par la hausse des carburants et dont une frange s’obstine à vouloir revenir vers une pêche sans avenir, affranchie de tous quotas.
Il reste la question de la place des autorités publiques. Là où la filière nucléaire a fait l’objet en son temps d’un soutien massif en fonds propres, le développement de l’éolien doit compter uniquement sur les tarifs de rachat par EDF En retard par rapport à ses concurrents européens, l’opérateur national tente de rattraper son déficit de production énergie renouvelable par croissance externe.
Source : Agora-Vox
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