Pour répondre au défi de demain en matière de ressources hydriques, de grands projets structurants ont été annoncés cette dernière décennie.
Certains ont été livrés, d’autres sont en cours de réalisation alors que le reste en est au stade de l’étude. Pour ceux dont l’échéance de fin des travaux est prévue à l’horizon 2009, rien n’indique que les délais des travaux seront respectés et cela pour différentes raisons.
Si le volet finance de ces grands projets structurants dont le délai de livraison est fixé avant la fin de l’année prochaine est définitivement réglé, la partie exécution des travaux semble plutôt traîner la patte.
C’est le cas par exemple du système Mostaganem-Arzew-Oran, un transfert des eaux captées de l’oued Chellif pour desservir les villes de Mostaganem, Arzew et Oran.
On impute les retards des chantiers à plusieurs facteurs tels que la nature des terrains qu’empruntent les canalisations, les multiples déviations (routes, ouvrages d’art, pipes, lignes électriques) les déplacements de bâtisses ou de cimetières
Selon certaines sources au fait du dossier, l’étude de réalisation s’est faite dans la précipitation sans tenir compte de beaucoup de paramètres.
Cela dit, ce projet dont on a toujours affirmé qu’il va définitivement régler la question de l’alimentation en eau potable de ces trois régions à la merci du stress hydrique depuis des lustres, vient d’être relancé après avoir connu de nombreux reports d’échéance de fin de travaux mais est-ce pour autant qu’il sera livré comme prévu dernièrement.
D’autant plus que des périmètres entiers de terres arables attendent d’être irrigués à partir de ce système, d’où l’intérêt d’aller vite en besogne.
De nombreux autres projets structurants et aussi importants que le MAO sont en attente d’être réceptionnés dans les délais mais une majeure partie va certainement connaître des retards eu égard au rythme d’exécution des travaux.
Dans ce contexte, il est à noter que, dans ses visites d’inspection des chantiers, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a constaté de visu des retards, quand ce n’est pas des chantiers à l’arrêt, ce qui l’a poussé à adresser des avertissements aux entreprises auxquelles a été confié le projet et à leur demander de reprendre les travaux au plus vite.
Des constats qui font planer le doute sur la réalisation des objectifs arrêtés par le gouvernement. Un Exécutif qui clame haut et fort qu’à l’horizon 2009 le problème de l’eau ne sera plus qu’un lointain souvenir.
On pourrait le croire dans la mesure où, certes, une multitude d’actions sont menées dans ce sens par le gouvernement qui a d’ailleurs consacré un important budget au secteur des ressources en eau sans pour autant que les travaux accusent des taux d’avancement appréciables.
Ainsi, devant les besoins non satisfaits et sans cesse croissants en eau de l’AEP, de l’irrigation et des industries, tout retard dans la réalisation de projets relatifs à la mobilisation des ressources en eau pénaliserait des populations entières et peut aussi laisser en jachère les potentialités agricoles de régions dont l’essor dépend de la disponibilité de la ressource hydrique.
Source : La Tribune
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