L'inflation a atteint en Egypte 21,1 % en mai par rapport à mai 2007, un record depuis dix ans, selon l'indice officiel annoncé mardi par l'agence nationa...
L'inflation a atteint en Egypte 21,1 % en mai par rapport à mai 2007, un record depuis dix ans, selon l'indice officiel annoncé mardi par l'agence nationale des statistiques (CAPMAS).
Le patron du CAPMAS, Abou Bakr al-Guendi a précisé que cette hausse spectaculaire de l'indice national des prix à la consommation était surtout due à la flambée des prix de produits alimentaires, comme le pain (+ 50,8%).
La hausse de cet indice général, qui n'est publié que tous les deux mois pour l'ensemble du pays par le CAPMAS, avait été de 15,8 % en mars 2008 par rapport à mars 2007.
Dans les zones urbaines, l'augmentation des prix a été de 19,7 % sur un an, tandis qu'elle s'est établie à 22,9 % dans les zones rurales, a précisé M. Bakr al-Geundi. En avril, l'indice urbain avait atteint 16,4%.
Des hausses très importantes de produits alimentaires ont été enregistrées en mai, soit 50,8 % pour le pain et les céréales, 51,2 % pour l'huile, 34,9 % pour les fruits, 27,6 % pour les légumes, ou encore 24,5 % pour la viande.
Depuis la fin de l'an dernier, l'Egypte est confrontée à une spirale de hausses des prix, en partie d'origine extérieure, et navigue entre les écueils d'une crise sociale et d'une inflation hors contrôle.
C'est la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires, en particulier du blé, qui a plongé l'Egypte dépendante pour les céréales à 55% des importations, dans une telle situation.
Le "panier" d'un ménage moyen égyptien en denrées alimentaires --40% de l'indice des prix-- s'est ainsi renchéri de 50% depuis le début de l'année, avait estimé en mars le Programme alimentaire mondial (PAM).
La pénurie du pain subventionné a cristallisé les frustrations sociales dans ce pays très inégalitaire, où 44% des 80 millions d'habitants vit sous ou près du seuil de pauvreté, soit 2 dollars par jour.
Après l'annonce spectaculaire par le président Hosni Moubarak d'une augmentation des traitements des fonctionnaires de 30%, un train de hausses de 30 à 50%, notamment sur l'essence et les cigarettes, a été adopté début mai, au risque d'alimenter l'inflation.
Source : l'Agefi
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