Face à la flambée des prix des matériaux de construction, la tension monte entre les entrepreneurs de travaux publics et l’État, entraînant parf...
Face à la flambée des prix des matériaux de construction, la tension monte entre les entrepreneurs de travaux publics et l’État, entraînant parfois la suspension des travaux.
Pour résoudre ce problème et restaurer un climat de confiance, les deux parties négocient l’intégration d’un indice prenant en compte les divers facteurs qui pèsent sur les coûts.
En 2004 déjà, une décision du Conseil des ministres avait préconisé l’adoption de formules de révision des prix dans les contrats publics, à travers un indice de variation des prix de l’acier. Mais aujourd’hui, l’acier n’est plus le seul problème pour les entrepreneurs.
Certes son prix a triplé en quatre ans, passant de 300 dollars la tonne à près de 1 000 dollars, mais le béton, le cuivre, le sable ou le gravier suivent aussi les mêmes courbes ascendantes.
Selon les chiffres de Bank Audi, les coûts de construction ont augmenté de 47 % entre 2005 et 2007 et de 15 % sur le seul dernier trimestre de l’année dernière.
L’offre mondiale peine en effet à satisfaire le boom de la construction dans les pays émergents, notamment en Chine.
Un phénomène aggravé par la flambée du prix du pétrole, et dans le cas du Liban, par la dépréciation du dollar face à la devise européenne.
Même le prix de la tonne de ciment, qui représente environ 5 % des coûts, a augmenté de 8 dollars sur le marché local en février dernier.
Sans parler de la main-d’œuvre étrangère employée dans le bâtiment, qui a également renchéri, sous la pression des nombreux projets en Asie et dans le Golfe.
D’où la nécessité d’un indice élargi intégrant l’ensemble de ces facteurs. Les négociations en cours portent sur « une série de formules, utilisant plusieurs indices, qui couvrent une grande partie des matériaux et des prestations des contrats de construction », explique un porte-parole du CDR.
Ces formules « prennent aussi en compte les variations de change, pour les produits d’origine européenne », ajoute-t-il.
Selon le président du syndicat des entrepreneurs, Fouad el-Khazen, cet indice « sera calculé chaque mois », afin « de rétablir le coût actualisé des moyens de production ».
Pour ce qui est de l’application, le CDR explique que « les formules seront systématiquement intégrées dans tous les appels d’offres que nous lancerons dès le début de l’année 2009 ».
Quant aux
contrats en cours, le choix de la méthodologie d’intégration est en cours de
discussion.
Pour Fouad el-Khazen, l’entrée en vigueur de ces formules ne
peut que dynamiser le secteur de la construction dans le domaine public.
Source : l'Orient-le Jour
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