L'Algérie souhaite faire passer le chômage en-dessous des dix pour cent et créer au moins 400 000 emplois d'ici fin 2009. Pour y parvenir, le Ministre de l'Emploi Tayeb Louh propose que les entreprises bénéficient d'incitations fiscales, comme une aide financière à chaque nouvelle embauche.
Ce plan s'inscrit dans le cadre des programmes pour l'emploi des jeunes, auxquels l'Etat a consacré un budget de 42,5 milliards de dinars.
La nouvelle stratégie de l’emploi consiste en une aide financière de 12 000 dinars pour chaque embauche d’un jeune diplômé percevant un salaire compris entre 25 000 et 30 000 dinars.
Le soutien budgétaire de l’Etat devrait diminuer au fur et à mesure de l’insertion professionnelle, en étant de l’ordre de 10 000 dinars durant la deuxième année de travail et de 8 000 dinars durant la troisième.
Les personnes n’ayant pas fini leur cursus de formation bénéficieront, quant à elles, d’un appui de l’Etat de l’ordre de 10 000 dinars durant la première année et 8 000 dinars durant la deuxième année suivant leur embauche.
De plus, les jeunes diplômés pourront bénéficier d'une période de formation d'un maximum de six mois, dont 60 pour cent seront financés par l'Etat, dans le cas où l’employeur s’engagerait à recruter le bénéficiaire pour au moins une année.
"Le plus gros problème n’est pas le manque de postes, mais l’absence de qualifications", a déclaré M. Louh le 14 mai, lors d'une réunion organisée au Ministère.
Pour y remédier, le Ministère de l'Emploi a prévu des primes (bourses) d’encouragement de 3 000 dinars pour les jeunes qui s’inscrivent dans les filières connaissant un déficit sur le marché de l’emploi.
Les chômeurs n’ayant aucune qualification devront bénéficier de formations professionnelles. Ils pourront ainsi prétendre à une bourse mensuelle de 4 000 dinars lorsqu’ils seront placés en stage de formation auprès de maîtres-artisans, et de 3 000 dinars lorsqu’ils feront leur stage dans une entreprise.
Ce plan s'accompagne de mesures incitatives pour les employeurs, comme des réductions sur les charges sociales à hauteur de 20 pour cent.
Une nouvelle stratégie de lutte contre le chômage est d’autant plus pressante, selon le Ministre de l'Emploi, que chaque année, ce sont plus de 120 000 diplômés qui arrivent sur le marché du travail.
"La nouvelle politique de promotion de l'emploi se propose de développer l’esprit d’entreprenariat afin de promouvoir les investissements productifs créateurs de richesse et d’emplois", explique M. Louh, soulignant que "la politique du partenariat débute une nouvelle ère". "L'Etat ne fait rien sans contrepartie", a-t-il ajouté.
Boualelm Merrakech, responsable de la Confédération Algérienne du Patronat (CAP), se dit enthousiaste quant à cette initiative.
"L’idée est ingénieuse car elle favorise l’insertion dans le milieu naturel qu’est l’entreprise. Cela renforce les capacités de l’Algérie à répondre aux défis qui l’attendent", a-t-il expliqué.
Certains jeunes chômeurs craignent toutefois que des lenteurs administratives ne viennent contrarier cette stratégie.
"Il faut se demander si les autres mécanismes, et notamment l’administration, suivront cette nouvelle dynamique. J’ai essayé, à de nombreuses reprises, de créer ma propre entreprise par le biais de l’Agence Nationale de Soutien aux Jeunes (Ansej) ; j’avais l’impression de mendier", explique Mourad, titulaire d'un diplôme en tourisme.
"J’espère que ce nouveau dispositif sera différent", ajoute-t-il.
Cela fait maintenant trois ans qu'il est à la recherche d'un emploi.
Source : Magharébia
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