Ancien cadre de Tunisie Télécom, Hédi Friwi est à la tête de la Sotetel. Une entreprise encore à la recherche d’un éclat perdu où son action à la bourse de Tun...
Ancien cadre de Tunisie Télécom, Hédi Friwi est à la tête de la Sotetel. Une entreprise encore à la recherche d’un éclat perdu où son action à la bourse de Tunis a crevé tous les plafonds et avait fait le bonheur de plus d’un boursicoteur.
Une entreprise qui termine l’année avec un déficit. Une entreprise, depuis peu prise sous l’aile de Tunisie Télécom et qui recommence à revoir les lumières d’un ciel plus clair.
Les projets et le carnet de commandent pour 2008 et pour 2009, pourraient en témoigner. C’est de ce résultat 2007 et de ces nouvelles perspectives, que nous avons parlé avec le Pdg de la Sotetel. Interview.
Comment expliquer les mauvais résultats de la SOTETEL malgré les bonnes annonces qui ont été faites au cours de l’année 2007 ?
Pour l’année 2007, c’est un large contexte dont il faut tenir compte. Premièrement vous savez que la concurrence est devenue de plus en plus rude dans le secteur des télécommunications et que les marges bénéficiaires sont devenues différentes et beaucoup serrées.
Deuxièmement, les matières premières sont devenues plus chères, vu que les hausses des prix du pétrole, ainsi que d’autres produits tels que le cuivre dont le prix est devenu instable.
A la différence d’autres entreprises, la Sotetel a des charges fixes plus importantes que d’autres entreprises, notamment celles des salariés et qui ont coïncidé, à un certain moment de la vie de notre entreprise, avec le manque de projets.
Tous ces facteurs ont contribué à la diminution du chiffre d’affaires. Nous n’avons pas fait de plan social et nous n’avons pas non plus oublié les augmentations des salaires opérés en 2007. Tous ces facteurs ont contribué à la diminution des travaux et par conséquent le bilan de 2007 à été négatif, comme vous le savez, de 5.4 Milliards DT.
Nous avons cependant mis au point un programme de redressement avec le Conseil d’Administration, avec en tête Ahmed Mahjoub, qui a contribué énormément à ce redressement et nous sommes en train de mettre en place les orientations stratégiques et les outils que nous allons utiliser pour réussir ce défi.
J’évoquerais ici notamment la mise en place d’un système d’information de gestion de projet, gestion du stock, gestion de comptabilité analytique, gestion des comptes fournisseurs et des comptes clients en arrivant jusqu’à la trésorerie.
Un système qui devrait aussi nous permettre un meilleur, suivi de la facturation et du recouvrement. Suivant le planning que nous avons fixé, la nouvelle plateforme sera opérationnelle vers la fin de juillet 2008.
Qu’est ce que ça va vous permettre de faire et quels sont les gains que vous espérez de cette nouvelle plateforme ?
Concernant la gestion de projets, ça nous permettra de connaitre les coûts réels, et sur ces coûts réels nous connaitrons les prix des reviens et notre marge bénéficiaire réelle.
Il est important, lorsque nous participons à un appel d’offres, de connaître réellement quelle est notre marge bénéficiaire ainsi que les sources adéquates pour la réalisation de ce projet.
Ce sera dimensionné en ressources et gains et ça nous permettra aussi de faire l’évaluation de la situation de l’entreprise mois par mois, et non pas faire l’inventaire à chaque fin d’année pour connaitre la situation et le bilan. On aura ainsi donc un reporting mensuel.
Vous parlez d’un plan de redressement, est ce qu’il existe un volet financier dans ce plan ? Sinon en quoi consiste ce plan de redressement ?
Le plan de redressement de l’entreprise repose sur quatre chantiers qui ont commencé en 2008. Le premier consiste à éliminer les métiers qui ne contribuent pas à la marge bénéficiaire de l’entreprise.
On peut ici évoquer par exemple les standards analogiques que nous n’allons plus installer, puisqu’on on passe maintenant au numérique et à la Voie sur IP et on travaille même sur le Wifi. Nous allons aussi abandonner tout ce qui est technologie classique.
Le deuxième chantier concerne le génie civil, qui coûte assez cher pour l’entreprise par la main d’œuvre et les coûts des matériaux. Nous allons ainsi sous-traiter une partie de ces travaux de génie civil.
Nous avons aussi refait l’organisation de l’entreprise pour y avoir un audit, un contrôle de gestion au niveau de l’entreprise, une trésorerie qui doit être suivie au jour pour jour ainsi que le recouvrement.
Troisièmement, nous avons crée un système d’informations. Le quatrième panel concerne le développement des ressources humaines et surtout la formation du personnel de la Sotetel et son recyclage sur les nouvelles technologies. Ces quatre chantiers sont ouverts actuellement et ont déjà démarré.
Est-ce qu’il n’y aura pas besoin d’une restructuration financière ou un besoin de financement sous différentes formes tels qu’un empreint obligataire, augmentation de capital ou autres ?
Normalement, et jusqu’à maintenant nous sommes en train d’auto financer nos projets, mais cela reste du domaine du conseil d’administration qui décidera s’il y a besoin d’augmenter le capital de l’entreprise.
Vous parliez plus haut des nouveaux projets qui ont été lancés en 2007 dont le projet avec la Libye. Où en êtes-vous concernant ce projet ?
En Libye, nos sommes en train de travailler sur le réseau GSM et nos équipes sont sur place depuis que nous avons signé le contrat. Il reste la partie fibres où nous sommes contraints par les procédures administratives.
Nous attendons donc que le traitement des dossiers soit terminé pour pouvoir commencer notre projet. Nous avons acheté tout le matériel nécessaire pour le projet en Libye et on n’attend plus que les autorisations.
Est ce que vous pouvez nous donner quelques indications concernant le carnet de commandes pour cette année 2008 ?
Le président du conseil a eu une conférence avec les intermédiaires en bourse et a montré les faiblesses et les points forts de l’entreprise.
Il a aussi et surtout parlé du carnet des commandes pour 2008 et même pour 2009. Pour ces deux années, il est aux alentours de 75 Millions DT. Nous sommes en train de réaliser à ce propos nos objectifs et comme prévu et nous avons dépassé les 50% de ces objectifs une commandes fermes.
Est-ce qu’il y’a des projets autres que celui avec la Libye ?
Nous avons actuellement une équipe en Algérie qui travaille sur la nouvelle technologie du «NGN». C’est une équipe d’une quinzaine de personnes entre ingénieurs et techniciens, pour le compte de l’Algérie Télécom. Il s’agit d’un marché de quelque 500 mille dollars.
Nous avons aussi un autre marché qui est en cours de réalisation au Burkina Faso d’une valeur de 0.5 Millions de Dollars qui est pour le compte de l’entreprise de Télécom de ce pays, en sous traitance avec l’entreprise Huaweï Télécom.
Nous travaillons aussi en Mauritanie pour le réseau GSM de Mattel, et nous sommes en phase de discussions avec l’administration mauritanienne pour le développement de son réseau inter administratif. La première phase a déjà été exécutée par la Sotetel et nous sommes en train de discuter la deuxième phase. Un projet de 0.8 Milliard de dinars.
Est-ce qu’il y’a d’autres dossiers sur lequel vous êtes en phase de discussions et avez-vous terminé votre dossier de partenariat avec Cisco ?
Nous allons en effet prochainement signer un accord de partenariat avec Cisco. Comme vous le savez, Tunisie Télécom a déjà commencé à mettre les fibres optiques FTTH – FTTB, et nous avons aussi conclu avec ladite entreprise l’accord de l’équipement des immeubles en fibres optiques.
La partie active intéresse aussi la Sotetel et c’est pour cette raison que nous avons formé des ingénieurs certifiés Cisco, avec qui nous avons signé une convention qui en fait notre partenaire concernant ce réseau, non seulement pour la Tunisie, mais pour l’Afrique.
Et en Afrique, quels sont vos projets ?
Nous avons entamé des discussions au Soudan dans l’objectif de participer à la réalisation de l’infrastructure des télécommunications dans ce pays avec Ericsson- Soudan et ZDE.
Nous avons eu une délégation qui a passé prés d’une semaine dans ce pays, et on félicite par cette occasion notre ambassadeur à Khartoum qui nous a beaucoup aidé à ce sujet.
Nous sommes aussi en train de discuter avec une compagnie internationale pour de petits travaux pour une compagnie hollandaise connue à l’échelle internationale, le Liban. Nous avons déjà confié notre offre et nous sommes en train d’attendre leur réponse.
Le fait d d’être la filiale de Tunisie Télécom vous a-t-il aidé et vous aidera-t-il à dépasser les mauvais résultats de l’année 2007?
Je ne dévoilerais pas un secret lorsque je dis que si notre entreprise a recommencé à respirer, c’est grâce à au soutien de TT qui a beaucoup donné à la Sotetel.
Le président du conseil d’administration nous a aussi conseillé de travailler plus sur les nouvelles technologies et c’est pour cela que nous avons crée une direction centrale dédiée aux solutions d’entreprises.
Grâce à ses orientations, je suis sûr que nous réussirons à résoudre pas mal de problèmes au sein de l’entreprise et que nous nous développerons de plus en plus dans l’objectif de doter la Sotetel de son autonomie financière et avoir ses propres projets en dehors de la casquette de Tunisie Télécom, qui restera toujours et sans doute aucun, un soutien pour notre entreprise.
Est-ce que nous pouvons avoir quelques indications, même primaires, sur les perspectives 2008 pour la Sotetel ?
J’espère que le programme qui a été voté par le conseil d’administration et qui est en cours de concrétisation, que nous aurons des résultats acceptables et qui mettront à l’aise nos actionnaires.
Ce que je peux d’ores et déjà dire, c’est que les deux premiers mois de l’année 2008 seront nettement meilleurs que les deux premiers mois de l’année 2007 !
Source : AfricanManager
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