Avec la signature d'un accord russo-égyptien sur le nucléaire civil prévue mardi dans le cadre de la visite du président égyptien Hosni Moubarak à Moscou, la Russie espè...
Avec la signature d'un accord russo-égyptien sur le nucléaire civil prévue mardi dans le cadre de la visite du président égyptien Hosni Moubarak à Moscou, la Russie espère pousser le Caire à acheter des armes russes, écrit l'influent quotidien Kommersant.
En préparant cet accord, "la Russie a fait une série de concessions. Maintenant le Kremlin compte sur un geste réciproque, espérant avant tout que le Caire reprendra ses achats d'armes russes", assure le journal.
L'accord cadre permettra à Moscou de participer à l'appel d'offre que les Egyptiens veulent lancer pour leur premier réacteur nucléaire. Jusqu'à présent les groupes occidentaux, notamment le français Areva étaient les mieux placés pour le remporter.
M. Moubarak a annoncé en octobre la décision de l'Egypte de se doter de centrales nucléaires. L'appel d'offres pour le premier réacteur représente un marché de 1,5 à 1,8 milliard de dollars. Il doit être lancé dans les prochains mois, selon l'ambassadeur d'Egypte en Russie Ezzat Al-Saïed.
La Russie, qui achève la centrale de Bouchehr en Iran et vient de signer un contrat pour la construction d'une centrale à Béléné en Bulgarie, est déterminée à développer son implantation sur ce marché très convoité, dominé par Areva et les Américains.
Selon Kommersant, l'Egypte a insisté sur le fait de pouvoir enrichir de l'uranium sur son territoire alors que Moscou a tenté d'éviter cette disposition dans l'accord qui pourrait finalement être interprété d'une manière ou d'une autre.
Moscou souhaite aussi "avoir accès au marché d'armements égyptien fermé pour les fabricants russes depuis les années 1970", souligne Kommersant ajoutant que les Russes proposeront des livraisons de système de défense antimissile et d'avions de combats.
"Le Caire s'intéresse aux technologies nucléaires et aux armes", titre aussi le quotidien Nezavissimaïa Gazeta.
"L'Egypte montre sa volonté de diversifier ses liens économiques extérieurs, trouver de nouveaux partenaires étrangers", estime l'analyste égyptien Mohammed El Saïed Saïd cité par Nezavissimaïa.
Dans une interview au quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta, M. Moubarak s'est dit "satisfait de la coopération dans les domaines du commerce, de l'énergie, des technologies et du tourisme" mais "pas satisfait du niveau des investissements russes dans l'économie égyptienne".
Il a aussi défendu le principe de la démocratie souveraine chère à son homologue russe Vladimir Poutine assurant que "chaque société" devait avoir "sa propre expérience dans le développement de la démocratie".
Source : Romandie-News
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