L’agence Moody’s Investors Service a relevé hier ses perspectives sur les notations de la dette souveraine de « négatives » à « stables ».
L’agence Moody’s Investors Service a relevé hier ses perspectives sur les notations de la dette souveraine de « négatives » à « stables ».
« Le changement de perspectives est justifié par la résilience impressionnante des finances publiques face aux multiples chocs politiques subis depuis l’attribution de perspectives négatives en novembre 2006.
En effet, la santé des finances publiques du pays s’est modestement améliorée durant cette période, et les besoins de financement du gouvernement à court terme sont gérables », a expliqué Tristan Cooper, vice-président et analyste senior dans le département des risques souverains, cité dans un communiqué.
L’agence estime ainsi qu’à leurs niveaux actuels, les notations souveraines du Liban peuvent résister à une instabilité politique sévère et qu’un défaut de paiement n’est pas très probable.
Moody’s avait changé ses perspectives en novembre 2006, en considérant que la détérioration du climat politique pourrait influer sur la capacité du gouvernement à faire face aux échéances.
Mais elle a observé que les turbulences politiques au cours des 18 derniers mois ainsi que l’impasse au niveau du remplacement de la présidence vacante n’ont pas eu un impact significatif sur la capacité de remboursement de l’État libanais, qui s’est au contraire légèrement améliorée durant cette période, selon le communiqué.
« Le poids de la dette s’est quelque peu allégé, le déficit public s’est rétréci, et le plus important est que les banques locales sont toujours disposées et capables d’assurer le financement, leur base de dépôts ayant continué à croître », a indiqué M. Cooper.
Par conséquent, le gouvernement n’est pas confronté à des difficultés significatives pour le renouvellement des dettes arrivant à maturité, que ce soit en monnaie locale ou en devises.
L’agence souligne également que les bailleurs de fonds étrangers ont fait part de leur engagement envers le Liban en promettant 7,6 milliards de dollars à la conférence de Paris III, dont environ 1,8 milliard ont été versés jusque-là.
Elle note aussi qu’en février 2008, l’Arabie saoudite a indiqué qu’elle envisageait de déposer un milliard de dollars à la Banque du Liban.
À ce propos, Moody’s relève que les réserves de change de la Banque centrale sont importantes, de l’ordre de 9,8 milliards de dollars fin janvier, soit 40 % du PIB, ainsi que ses réserves en or d’environ 8,5 milliards de dollars.
Elle note toutefois que la BDL ne peut pas liquider son stock d’or sans le consentement du Parlement, ce qui sera difficile à obtenir.
Moody’s s’est donc dit « consciente » de la fragilité de l’environnement politique et économique du pays, ainsi que des déséquilibres structurels des finances publiques. Mais elle estime que ces risques sont pris en compte dans les notations déjà faibles du Liban.
Les bons du Trésor libanais sont notés B3 comme ceux de l’Argentine, de la Bolivie et de l’Équateur, qui ont tous un historique de défaut de paiement. Des notations inférieures à B3 sont réservées en général aux gouvernements qui sont très proches ou déjà en défaut de paiement, conclut l’agence.
Source : l'Orient le jour
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