Sans une stratégie d’exportation, l’Algérie ne pourrait pas tirer pleinement profit des avantages de l’accord d’association la liant à l’Union européenne.
Sans une stratégie d’exportation, l’Algérie ne pourrait pas tirer pleinement profit des avantages de l’accord d’association la liant à l’Union européenne.
Les mesures ponctuelles prises par les pouvoirs publics pour l’accompagnement des exportateurs en hors hydrocarbures ne se cristallisent pas pour donner forme à une politique nationale de promotion des exportations.
C’est un constat qui a été largement partagé, hier, à l’occasion d’une journée d’information tenue au siège de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie sur initiative de son homologue allemande. Les statistiques le démontrent suffisamment.
Moins de 2% des recettes extérieures (soit 1,1 milliard de dollars) sont apportés par les exportations hors hydrocarbures.
« L’Algérie a besoin de bâtir une stratégie d’exportation », a soutenu hier Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie (AHK Algérie).
Pour ce représentant du plus grand marché de la zone euro qui intervenait lors de la journée d’information co-organisée avec la GTZ (un organisme de coopération allemand) et la CACI au Palais consulaire d’Alger, « la nécessité de développer les capacités d’exportation est évidente ».
Sans cette stratégie, Andreas Hergenröther estime que notre pays ne pourrait pas tirer pleinement profit des avantages de l’accord d’association la liant à l’Union européenne et dont la mise en application remonte à septembre 2005.
« Nous sommes convaincus que la plupart des exportateurs algériens ne pourraient pas profiter de cet accord sans des réformes à l’intérieur de leurs entreprises, sans un cadre juridique, sans des mesures adéquates de soutien à l’export et sans des institutions algériennes performantes chargées de promouvoir les exportations algériennes », conditionne le DG de l’AHK qui constate, par ailleurs, qu’« aujourd’hui la plupart des produits algériens hors hydrocarbures sont inconnus à l’étranger.
Les exportations se limitent à des produits agricoles, agroalimentaires, artisanaux et des déchets ferreux ». Le préalable, ajoute encore le représentant allemand, est « comme la nouvelle stratégie industrielle le prévoit, une diversification et une mise à niveau de l’industrie algérienne qui sont inévitables pour développer les capacités d’exportations existantes, mais limitées ».
Il citera également l’importance que revêt la promotion des secteurs agricole, agroalimentaire et artisanal.
Un registre où l’Algérie est particulièrement défaillante. A titre illustratif, déplore-t-il, « aucune institution algérienne pour la promotion des exportations ou de l’économie n’est présente en Allemagne ». Pareil pour les manifestations économiques.
L’Allemagne, plus grande économie de l’UE, rassemble deux tiers des salons leaders dans le monde, souligne Sebastian Metz, chargé de la promotion des exportations et des PME au service foire de l’AHK.
Cependant, le programme officiel des participations algériennes n’a inscrit aucun des salons allemands, fait-il observer, avant d’expliquer qu’« une participation à des salons de dimension internationale ouvre les portes pour faire des affaires avec le monde entier ».
De son côté, M. Hergenröther insiste sur la nécessité de promouvoir la sous-traitance.
C’est une activité qui reste « inexistante », dit-il, mais qui peut générer un grand flux d’investissements directs étrangers (IDE), un transfert technologique et la création de milliers de postes de travail.
Considéré par l’intervenant comme facteur « clef » de développement des industries, la sous-traitance participe à l’accroissement des recettes extérieures dès lors que « les sociétés étrangères engagées dans la sous-traitance en Algérie doivent réexporter leurs produits ».
Seulement, les multinationales opèrent avec le « just in time » (juste à temps), ce qui exige l’existence d’un système douanier standardisé, des administrations compétentes, transparentes et rapides, des structures portuaires performantes ainsi qu’une logistique adéquate.
Si ces réformes sont du ressort de l’Etat, les Allemands mettent entre les mains des exportateurs algériens un guide d’accès à ce marché.
Conjointement confectionné par l’AHK et la GTZ, ce guide s’adresse aux PME algériennes hors hydrocarbures avec pour objectif d’augmenter leurs capacités d’exportation.
Source : El Watan
Commentaires