«L’Algérie a engrangé en deux mois, ce qu’on a récolté en quatre mois l’année dernière», c’est ce qu’a indiqué à El Moudjahid hier, le ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khel...
«L’Algérie a engrangé en deux mois, ce qu’on a récolté en quatre mois l’année dernière», c’est ce qu’a indiqué à El Moudjahid hier, le ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil, à propos des 13,5 milliards de dollars de recettes enregistrées par la compagnie Sonatrach, au titre de l’exercice des mois de janvier-février 2008.
M. Khelil, qui s’exprimait en marge de la cérémonie de lancement officiel de la station de dessalement de l’eau de mer d’El Hamma, inaugurée par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a indiqué que le Président est très satisfait par les résultats enregistrés dans le secteur, et notamment par le programme de réalisation des treize unités de dessalement, qui devraient pouvoir fournir quelque 2,26 millions de m3/jour, d’ici à 2011.
Questionné à propos d’une possible évolution de position au sein de l’Opep, le ministre qui est actuellement le président en exercice de cette organisation, a affirmé que la situation n’a pas évolué depuis un mois, «puisque les stocks d’essence sont actuellement très élevés et que les problèmes de prix sont toujours liés à la spéculation, à la récession économique des Etats-Unis, elle-même due aux tensions géopolitiques».
Aussi, selon Khelil, l’offre est suffisante, mais il est clair qu’avec la baisse prévue de la consommation durant le prochain semestre de l’année, «on ne peut pas envisager d’augmenter.
Donc, soit on maintient, soit on diminue pour rétablir l’équilibre et la stabilité du marché», a-t-il estimé soulignant que c’est à la conférence de l’Opep, prévue le mois prochain, de décider : «Je ne peux pas me substituer à la décision de quinze pays membres».
Pressé de dire quelle a été la dernière fois où l’Opep avait décidé de réduire ses quotas et si cela va encore déstabiliser le marché, le ministre rappellera que c’était à Alger, et que «le marché a déjà intégré cette probabilité déjà.
Il reflète déjà cette éventualité, avec des prix à 101 dollars le baril, cela veut dire que les spéculateurs ont déjà anticipé sur une possible réduction de la production de l’Opep», a-t-il indiqué.
Pour ce qui est de la question de la création d’une Opep du gaz, le ministre a expliqué qu’il n’y a aucune nouveauté dans ce dossier, si ce n’est la prochaine réunion prévue à Moscou, les mois de juin ou juillet 2008, «un groupe de travail composé d’experts des pays concernés planche sur cette question et il est entendu qu’il soumette ses propositions aux pays présents à cette rencontre» a-t-il dit, spécifiant que la position de l’Algérie concernant cette éventualité est claire, «nous privilégions toute proposition qui soit dans l’intérêt de notre pays», a-t-il souligné. «Un intérêt aussi bien commercial que stratégique ou politique», a aussi précisé Khelil.
A la question de savoir ce qui pourrait entraver la création de pareille organisation, le ministre a indiqué que celle-ci ne peut avoir le même type que l’Opep du gaz, étant donné que les marchés gaziers sont des marchés à long terme, «déjà les gisements de gaz que nous avons actuellement ne nous appartiennent pas, ils sont déjà vendus à ceux qui vont les produire, pour les dix ou quinze années à venir, comment voulez-vous augmenter ou diminuer des volumes, comme cela se fait avec l’Opep, alors que les contrats sont déjà fixés».
Ceci, en plus du fait, comme l’expliquera Khelil, que les prix du gaz sont déjà indexés à ceux du pétrole, «si le prix du pétrole est élevé, le gaz a un prix, s’il baisse, il en a un autre», aussi, selon Khelil, il faut d’abord créer un marché du gaz qui soit indépendant des autres marchés, pour pouvoir y intervenir.
Concernant les tenants de sa récente visite en Russie, le ministre a indiqué avoir examiné avec ses homologues, les possibilités de coopération bilatérale, «il faut dire que jusqu’à maintenant seuls les Russes ont des projets en Algérie, on veut désormais la réciproque».
En effet, deux gisements de pétrole vont être exploités par la compagnie russe, Rosneft de même qu’un autre de gaz, prochainement, ceci en plus du fait que Transgaz a plusieurs autres projets de réalisation de pipes, «à nous d’identifier les projets qui pourraient nous intéresser», a-t-il enfin dit.
Source : El Moudjahid
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